Il fait beau aujourd’hui et malheureusement pour moi, je travail, encore, je n’arrête pas, entre mes deux emplois et celui que je fais parfois la nuit pour réussir à m’en sortir, j’ai l’impression d’être au bout du rouleau. Je dois régulièrement me piquer, pas avec de la drogue rassurez vous, avec mon insuline, deux injections par jours au moins. Ça coute cher et ce n’est pas du tout agréable, fichu truc. Je me dis souvent que je n’ai pas eu de chance, que toute ma vie n’a été que déception finalement, mais je ne voudrais pas pour autant trop me morfondre, je suis là et il faut avancer. Je fais de mon mieux. Je regrette ce que j’ai pu faire il y a quelques temps, quelques mois, je ne ferais plus la même chose aujourd’hui, même si je suis fatiguée. Je finirai bien par m’en sortir non ? Alors je souris, même si le travail est loin d’être simple surtout quand on a des clients très cons et odieux avec nous, des clients qui se prennent pour des rois.

Je rentre enfin chez moi, mais je n’ai pas vraiment envie de rentrer et je contacte Elsie pour savoir si elle fait quelque chose de spécial ce soir, bien qu’il soit presque vingt heure, je n’ai pas envie de rentrer tout de suite. Je voudrais passer un peu de temps avec mon amie, sans doute la meilleure et aussi la seule que j’ai réellement. Je ne m’attache pas beaucoup, j’ai trop peur de me faire avoir alors j’espère qu’elle me dira oui et je lui propose de me rejoindre dans un bar si le cœur lui en dit, ce n’est pas grave si elle ne vient pas, je n’aurais qu’à retourner chez moi, enfin chez moi c’est un grand mot, c’est un petit studio de vingt mètre carré et je ne m’y sens pas vraiment chez moi à vrai dire, mais c’est une autre histoire, pour le moment je me démène à payer mon loyer et mes injections alors je ne peux pas faire autre chose. J’essaie pourtant de profiter des moments simple comme ce soir, alors j’attends mon amie, espérant qu’elle vienne.

@Elsie Sterling

Come on, hop on, let's take a ride
Come and meet the travelers who came to town

Cela faisait plusieurs semaines que tu avais décidé d’accepter la proposition d’Edward, sous la contraire. Tu n’avais guère le choix vu que ton hacker, Balt n’avait pas eu le temps de te prévenir qu’il rebrousse chemin vers la voiture. Un long soupir s’échappe d’entre tes lèvres en y pensant. Heureusement, il avait été arrangeant à condition de dire toutes les informations que tu avais en possession, sans dire tes sources. Loin de là, de mettre balthazar dans le même bâteau. Tu avais passé le reste des dern!ères semaines à bosser au café en restant sagement sans faire de boulette, pour éviter de te faire prendre de nouveau tout en ayant un œil attentif sur ce dossier. Tes journées sont assez courtes de ce fait et te permettent de prendre du temps pour toi, pour te reposer. Tes nuits sont assez mouvementées par tes cauchemars nocturnes te prenant toute ton énergie. Tu avais bon être social, tu n’avais pas énormément d’amies dans ton entourage, mais Elain faisait partie de ta vie. Elle avait une énorme place dans ton cœur, tu savais que tu pouvais te confier sans problème. Tout comme Elain comprenait quand tu refuses d’en parler parce que la plaie est encore ouverte, que cela te déclenche des crises d’angoisses à en perdre le souffle. Tu l’estime énormément en étant présente pour elle à ton niveau, voulant l’aider.

Tu fermes le café derrière toi à la fermeture en prenant le temps de faire la caisse, en donnant la soirée à ton collègue. Tu étais une patronne assez conciliante et cool, tu voulais que tes employés soient dans de bonne condition et te fassent confiance pour te parler avec honnêteté. Ton téléphone retentit annonçant un texto de la jolie blonde, un sourire se dessine sur le visage en attrapant ton smartphone. Tu pianotes rapidement une réponse positive avant de finir rapidement les derniers détails avant de prendre la route pour le lieu du rendez-vous. Tu salues les serveurs sur ton passage avant de poser une main sur l’épaule de la blonde avant de l’enlacer et claquant tes joues sur les siennes pour la saluer comme il se doit. « Désolée, je t’ai fait beaucoup attendre ? » Lâches-tu en s’installant à ses côtés en enlevant ta veste pour te mettre à ton aise. « Comment tu vas, Elain ? » demandes-tu d’un ton calme et doux avant d’attraper le menu des boissons afin de prendre connaissance de leur carte. Un bar était une très bonne idée, c’était cool également de proposer des planches d’apéro. « Un apéro te tente ? J’invite pour la soirée car tu m’as beaucoup manqué. » soulignes-tu en souriant, tu avais une situation assez stable financièrement. Tu savais qu’elle rencontre quelques soucis, cela te fait plaisir. Puis, tu aimerais faire beaucoup plus pour la jolie blonde.

@Elain Prescott

Je suis ravie de voir Eslie arriver, je l’apprécie beaucoup, je crois que c’est une de mes seules vraie amies, j’ai beaucoup de connaissance bien sûr, mais Elsie c’est différent, c’est un peu la sœur que j’aurais aimé avoir, au lieu de ça j’ai eu un frère, trop protecteur et qui m’enquiquine à chaque fois que je fais quelque chose, c’est d’ailleurs vraiment pénible finalement. Je lui souris avant de faire non de la tête et de lui dire :


« Non ne t’en fais pas, je me suis dis qu’une soirée entre filles ça pouvait être sympas. »

Je n’ai pas souvent des soirées pour moi alors autant en profiter. Je n’ai pas envie spécialement de voir d’hommes ce soir, ou de femmes … je fais les deux, ça surprend souvent d’ailleurs, mais rassurez-vous je n’ai jamais eu ce genre de sentiments pour Elsie, même si elle est merveilleuse, je ne suis pas comme ça, c’est mon amie, c’est tout. Je souris malgré sa question, comment je vais ? Je voudrais hurler, pleurer un bon coup, mais je garde toujours cette façade de bonne humeur et je cache toujours tout pour ne pas qu’on me plaigne, pour ne pas que j’entende dire que je ne suis qu’une pauvre fille qui essaie de s’en sortir, alors je lui réponds :

« Ça va et toi ? »

Je lui fais un sourire un peu gêné quand elle dit vouloir m’inviter pour la soirée parce que ça fait longtemps, je suis toujours embêté quand on me propose, parce que je n’ai pas beaucoup de moyens, malgré tous les efforts que je fais, les deux travails et le truc en plus, l’insuline coute extrêmement cher, je ne sais pas si un jour je m’en sortirais vraiment. Je fini quand même par accepter et par dire :

« Merci. C’est gentil, tu m’as manqué aussi, je suis désolée, je suis pas mal occupée ces temps-ci, je travail dans deux restaurant différents, un la semaine, un autre le weekend, mais ça se passe bien heureusement. »

Je raconte un peu ma vie, du moins une légère partie pour ne pas tout dévoiler et je fini par lui demander :

« Et toi alors ? Le travail ça va ? »

Je demande surtout pour ne pas qu’on continue de s’intéresser à moi.

Come on, hop on, let's take a ride
Come and meet the travelers who came to town

Elain était comme toi ne voulant pas inquiéter son entourage ou sentir une once de pitié d’autrui, tu as toujours veillé à répondre positivement aux questions basiques d’un début de conversation. Tu n’avais pas envie de t’étendre sur le sujet lorsque tout n’allait pas bien pour toi, aujourd’hui fut une journée tranquille avec quelques angoisses qui ont surgi de nul part, mais tu fais avec. Tu as dû apprendre avec depuis ce fameux jour tragique, une seconde d’inattention pour te kidnapper. Ils ont été rapides pour t’attraper sans même pu t’en rendre compte, tu te mords la lèvre en te perdant dans tes sombres souvenirs avant d’entendre la voix de la demoiselle qui te fait revenir à toi. Un léger sourire sur le visage après avoir commandé un cocktail au barman et t’installe afin d’être à l’aise. « Tu as bien fait de m’envoyer un message, je n’avais rien de prévu de toute façon… Puis comme tu dis, c’est agréable de faire des soirées de la sorte ! » soulignes-tu en offrant un sourire sincère en la toisant simplement, elle s’embellit de jour en jour. Tu hausse les épaules en guise de réponse avant de reprendre d’une voix tendre et calme « ça va comme chaque jour, aha… La journée fut assez longue, devrais-je dire. » avoues-tu en lâchant un long soupir avant de lever les yeux vers le verre qui se pose devant tes mirettes. « Merci. » lâches-tu à l’attention du barman qui te sourit avant de retourner à ses occupations après nous avoir servis nos commandes, tu attrapes quelques cacahuètes qu’il avait gentiment posées en amuse-gueules.

Ta main se pose délicatement sur celle de la blonde en la serrant doucement en souriant tendrement, tu n’avais jamais pris la charmante jeune femme en pitié, loin de là. Tu voulais simplement lui faire plaisir et passer un bon moment, tu ne roules pas sur l’or non plus.  « Ne t’excuse pas, je ne suis pas non plus libre très souvent avec le café. C’est un peu la course, dois-je avouer. » lâches-tu en attrapant son verre pour y boire une gorgée avant d’apercevoir le barman posé une planche de fromage et quelque encas salé à côté. Tu n’avais pas tellement faim, mais avais bien envie de grignoter en amont. « Contente d’entendre que ça se passe bien, vraiment. C’est une bonne chose. » soulignes-tu en prenant un morceau de fromage avec un bout de pain en le mangeant. Cela faisait un petit moment que tu n’avais pas mangé de bon fromage, autant en profiter, non ? « Tout va bien de mon côté, le travail s’enchaîne et je suis en train de voir pour un nouveau projet à mettre en place pour les fêtes de fin d’années. » siffles-tu en touillant la boisson d’un ton calme et neutre, il fallait innover et éviter de faire comme l’année précédente pour te démarquer.

@Elain Prescott

Ça faisait surtout longtemps que ça ne m’était pas arrivé, de faire une soirée avec une amie, sans être sans arrêt dérangé parce que le travail m’appelait, que ça soit pour mon vrai travail ou pour l’autre. J’ai toujours eu tendance à vouloir annuler même si j’aime sortir, il va de soit que personne ne sait ce que je fais vraiment, du moins pour le troisième travail, je ne dis même pas que j’en ai un. Je préfère autant ne pas en parler, j’ai trop peur que l’on me juge, bien que je voudrais parfois mettre certaines choses au clair, je le fais parce que ça me plaît, parce que je décide et pourtant ça me met toujours mal à l’aise d’en parler, comme si je n’étais pas réellement légitime.

« Je me suis dis que ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu, alors comme j’avais une soirée de libre, ça n’arrive pas si souvent, j’en ai profité. J’aimerais avoir plus de temps pour moi. »

Ça j’ose le dire, parce que c’est la réalité, j’aimerai que le temps se double, que je puisse avoir la chance d’avoir un travail qui paie bien et qui ne demande pas d’être présente à des heures ou tout le monde est censé être chez soi, le métier de la restauration est vraiment casse-tête et ingrat, mais là aussi je ne peux pas dire que je n’aime pas, j’aime assez ce que je fais, même si certains se permettent bien trop de choses. Je suis contente d’entendre qu’elle me dise que ça aille, même si je sais que ce mot peut-être un mensonge, je le sais parce que je le dis tellement de fois, c’est devenu mon mensonge habituel que j’arrive à dire sans sourcilier une seule seconde.

« Dure journée de travail ? »

Je demande, bien que je ne sache pas ses horaires, ni si elle travaillait ou pas aujourd’hui, ça peut-être pour une tout autre raison. Tout se passe bien avec mes deux employeurs c’est la vérité, un en semaine, un autre le weekend, en plus des nuits, autant dire que je ne dors presque pas, enfin si quatre à cinq heure par nuit, je sais bien que c’est peu, mais je suis habituée maintenant, le seul soucis avec tout ça c’est que je dois toujours me planquer pour prendre mon insuline, je n’en ai pas parlé à mes chefs, je devrais peut-être, ça m’éviterais beaucoup de remarque sur mes pauses, mais je ne veux pas trop qu’ils commencent à changer de regard en se disant que je suis malade et que je dois être traité différemment, c’est tout ce que je ne veux pas. Je hausse un sourcil, curieuse parce qu’elle parle d’un nouveau projet et intéressée je lui demande :

« Un nouveau projet ? Qu’est-ce que tu voudrais faire ? »

Elle a beaucoup d’idée et je me demande bien ce que ça peut-être.

@Elsie Sterling