Just need you

feat. @aria vasseur ☾

Pour la troisième fois en bien trop peu de temps, je recevais un message de la part de mon ex-femme pour me signaler un problème aves les jumelles. En l’occurrence il s’agissait d’Ambre, qui aurait fait un malaise et Aria s’était rendue aux urgences. Comme à notre habitude, depuis notre divorce, nos discussions tournaient au drame à tous les coups. C’était plus fort que moi, j’avais besoin d’être frontale pour me protéger. Elle m’avait fait beaucoup trop de mal et j’avais besoin de cette carapace. Elle m’avait demandé de ramener à manger pour Agathe, et j’avais proposé de ramener du café quand elle m’avait dit en avoir besoin, car il serait sans doute bien meilleur que celui de l’hôpital. Sur le trajet, je ne peux m’empêcher d’être anxieuse. Parce que je me demande ce qu’il se passe. C’est totalement incompréhensible. Nos jumelles ont toujours été en parfaite santé, et depuis quelques temps ça n’allait pas fort du tout, et nous étions incapables de savoir ce qu’elles avaient. Un coup c’était l’une, après c’était l’autre, on ne savait plus quoi faire. Je me rends au plus vite à l’hôpital, en prenant soin de ne pas prendre de risque sur la route, il ne manquerait plus que j’ai un accident de voiture dans le lot. Une fois descendue de voiture, je m’empressais de me rendre au plus vite auprès de mon ex-femme et de notre fille après avoir demandé quelques indications pour les retrouver. Beaucoup trop stressée, je faisais des pas un peu trop sonores dans les couloirs, mais je me fichais bien que l’on puisse m’entendre, tout ce que je voulais c’était d’avoir des nouvelles d’Ambre. Je retrouvais rapidement Aria, et sans même que je ne puisse dire ou faire quoi que ce soit, elle se jetait dans mes bras, ce qui manqua de me faire perdre l’équilibre. Je laissais tomber maladroitement le sac que j’avais dans les mains qui contenait de la nourriture pour Ambre et un thermos de café. Je sentis les larmes me monter aux yeux de la sentir aussi proche de moi. C’était une réelle torture. Je pouvais sentir son odeur, celle de son shampoing et je mourrais d’envie de la serrer dans mes bras. Mais je ne pouvais pas, je ne devais, je devais garder mes distances sinon ce serait encore plus dur. Je n’arrivais déjà pas à me remettre de notre divorce, alors je ne devais pas rendre les choses plus difficiles. Je devais me détacher d’elle, je devais devenir totalement indifférente. Mais c’était quelque chose de très difficile vis-à-vis de celle que l’on considère comme la femme de sa vie. Malheureusement, contre ma volonté, je passais mes bras autour d’elle et la serrait dans mes bras un instant. Juste parce que ça me faisait du bien, mais je ne devais pas m’attacher. Aussitôt, je me détachais de notre étreinte et je la repoussais doucement, tentant de reprendre mes esprits et de ne pas laisser les larmes couler sur mon visage. « J’ai peur aussi Aria... ça fait combien de temps qu’elle est avec les médecins ? » demandais-je en essayant de ne plus repenser à notre étreinte.

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Je lui avais demandé depuis combien de temps Ambre était avec les médecins, et Aria m'avait dit que cela faisait trente minutes. C'était beaucoup et peu à la fois. Trop peu pour qu'ils puissent vraiment s'occuper d'elle à fond pour savoir ce qu'il y avait mais beaucoup trop longtemps car forcément on s'imaginait le pire à se dire qu'ils ne trouvaient pas ce qu'elle avait et que c'était sûrement grave. J'avais simplement hoché la tête puis j'avais pris une grande inspiration pour tenter de me calmer, mais ce ne fut absolument pas concluant. J'étais totalement paniquée, et tout comme Aria, j'avais peur. J'étais effrayée à l'idée que les jumelles puissent être malade, surtout que l'on n'avait absolument aucune idée de ce qu'elles avaient et c'était sûrement ça le plus dur. Pour l'instant, Agathe allait bien, d'ailleurs elle dormait, sans avoir mangé selon les dires de mon ex-femme. Je haussais doucement les épaules en guise de réponse, dans un premier temps. Puis après un petit moment de réflexion, je me disais que sans doute Aria avait-elle raison, cela serait sûrement plus judicieux de la laisser dormir, surtout si elle s'était endormie peu de temps avant. « Oui je pense qu'on va la laisser dormir. Dans tous les cas, si elle a vraiment faim, elle se réveillera et elle réclamera, je ne me fais pas de soucis pour ça. » répondis-je simplement en me contrôlant pour ne pas me mettre à faire les cent pas dans ce couloir d'hôpital où je ne me sentais pas à mon aise du tout. C'était assez ironique pour une ancienne prof dans le domaine de la médecine, mais ça n'avait jamais été une passion ni une vocation pour moi, c'était sans doute pour cela que je ne me plaisais pas dans cet endroit. Je regardais Aria remettre la couverture, qui avait glissé, sur Agathe, et étrangement ce simple petit geste me fit sourire, pourtant je n'avais aucune envie de sourire en cet instant. « D'accord, c'est sûrement pour ça que c'est aussi long... » dis-je en soupirant. Tout ce qui était en train de se passer me semblait si étrange, alors que ça aurait été tout à fait naturel il y avait de ça quelques mois maintenant. Aria qui prenait le thermos de café, qui en buvait et qui me le tendait pour que je bois à sa suite. Désormais, c'était un peu étrange, parce que nous n'étions plus ensemble elle et moi. Je secouais doucement la tête pour décliner sa proposition. « Non merci ça ira, j'ai bu un café avant de venir... » répondis-je simplement. Ce n'était pas vrai, mais je n'avais pas envie de café, j'avais déjà les nerfs mis à rude épreuve. « Et même si ça te permet de tenir éveillée, ne force pas trop sur le café, ce n'est pas très bon. » ajoutais-je enfin. Malgré tout ce qui avait pu se passer, j'avais aimé Aria de tout mon coeur, et je l'aimais toujours, alors je ne pouvais pas m'empêcher d'essayer de la protéger, même si ce n'était plus mon rôle.

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Comme à son habitude, Aria avait tendance à stresser. Je l'étais aussi, stressée, mais j'essayais toujours de temporiser un peu histoire de tenter de faire retomber la pression chez Aria. C'était surtout depuis la naissance des jumelles qu'Aria s'inquiétait pour tout, et tout le temps. Mais là, à raison car cela faisait de trop nombreuses fois que les jumelles tombaient malades à tour de rôle et que cela n'avait rien de normal. J'essayais de ne rien laisser paraitre, mais je n'étais pas sereine non plus. Je sentais qu'il fallait que j'essaye de la rassurer un peu, même si elle prétendait ne pas pouvoir dormir, il m'était inconcevable de la laisser ingurgiter des litres de café pour ne pas se laisser emporter par le sommeil. Aria avait été ma femme, et malgré le divorce, je l'aimais toujours même si évidemment je n'allais pas l'avouer, parce que j'avais bien trop de colère contre elle pour ce qu'elle m'avait fait. Je venais alors doucement poser ma main sur son épaule en plongeant mon regard dans le sien. « Tu ne vas pas tenir le coup si tu ne dors pas un peu Aria. Je suis là... Donc si tu veux te reposer tu peux, et s'il y a du nouveau je te réveillerais... » lui dis-je pleine de bienveillance. Aria était la mère de mes enfants, et ça ne changerait jamais, elle et moi nous serons toujours liées l'une à l'autre. Rapidement, Agathe attirait notre attention puisqu'elle commençait à gigoter, finalement la sieste aura été de courte durée, aucun répit pour nous. J'eus un petit pincement au coeur en entendant ce que venait de dire Aria, que les filles me réclamaient souvent quand elles étaient chez elle, mais elles réclamaient Aria quand elles étaient avec moi. Je fis mine de ne pas réagir aux propos de mon ex-femme, mais clairement ça me fendait le coeur de savoir que notre divorce rendait nos filles si malheureuses, probablement autant que nous d'ailleurs. Je détachais Agathe de la poussette et je la prenais sur mes genoux, je voyais tellement Aria en elle que je sentais les larmes me monter aux yeux. Ma vie était un véritable désastre depuis qu'Aria et moi avions divorcé. Je prenais le sandwich qu'Aria tendait à Agathe pour le lui donner. « Merci chér... Aria. » dis-je en me reprenant rapidement. Les circonstances étaient particulières avec les jumelles qui ne cessaient de tomber malade mais ça ne changeait rien à notre situation. Même si elle me manquait, que j'aimerais avoir le réconfort dont j'avais besoin, ce n'était pas possible. Je déballais le sandwich pour Agathe et la regardait manger tranquillement. « Tu ne veux rien manger ? » demandais-je à Aria en relevant la tête vers elle.

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Je haussais simplement les épaules, parce que je me sentais tout simplement impuissante face à Aria qui l'était tout autant, et que je ne savais pas quoi dire ni quoi faire pour la persuader qu'elle devait se ménager un peu, même si j'avais pleinement conscience que c'était plus facile à dire qu'à faire. Je pourrais dire, ou faire, ce que je voulais, je ne parviendrais pas à la faire changer d'avis. C'était une vraie tête de mule et quand elle avait une idée en tête, elle ne l'avait pas ailleurs, mais c'était aussi ce que j'avais aimé chez elle, et que j'aimais toujours même si je faisais tout pour oublier les sentiments que j'avais pour elle. « Comme tu veux. » me contentais-je de lui répondre finalement, histoire de lui répondre quelque chose, mais parce que je n'avais rien d'autre à lui dire, car ça ne changerait absolument rien de toute façon. Cependant, j'espérais quand même qu'elle ne prendrait pas mal la façon que j'avais eu de lui répondre, car malgré ce qui était arrivé entre nous, quand il était question des filles, nous savions clairement faire la part des choses. Personnellement, mon esprit était si concentré sur les jumelles, et en l'occurrence Ambre dans cette situation, que j'en arrivais presque à ne plus penser qu'Aria, la femme de ma vie, m'avait trahie. Je soupirais doucement en entendant Aria s'énerver. Je comprenais son état mais ce n'était pas en s'énervant que cela changerait le choses. Elle était comme ça Aria, elle semblait inoffensive en apparence, tel un agneau sans défense, mais en réalité elle était une vraie lionne. « Il ne lui arrivera rien... » chuchotais-je. mais essayais-je de la rassurer elle ou de me rassurer moi-même ? J'étais aussi paniquée qu'elle, à ne pas savoir comment allait Ambre, ce qu'elle avait et pourquoi nos passages à l'hôpital était si courants. « Mais quoi qu'il arrive, ce ne serait aucunement ta faute Aria... » ajoutais-je enfin pour essayer de la réconforter un peu, même si je savais qu'elle continuerait de dire que tout était de sa faute puisqu'elle avait porté les jumelles pendant neuf mois. Enfin, elle m'annonçait qu'elle allait prendre l'air, alors je restais silencieuse un moment à la regarder. « D'accord, moi je reste ici avec Agathe. Je ne bouge pas, tu sauras où nous trouver. Je t'appelle s'il y a du nouveau. » lâchais-je d'un ton totalement détaché, ou du moins j'essayais de le laisser entendre comme tel, mais c'était dur d'être là, avec elle, parce que ça faisait forcément ressurgir des souvenirs et c'était douloureux. « A plus tard, Aria. » dis-je en la fixant, espérant qu'elle ne tarderait pas à quitter les lieux.