We are a special speck of dust
A fleeting moment on an ark
A celebration, a resthaven
Of life

Enfin ! Tu as envie de crier. De hurler. De danser et faire la fête mentalement. Tu as enfin deux jours de congés. Pas une mais deux journées entières où tu pourras te prélasser et surtout faire des grasses matinées. C’est peu pour te réjouir autant ? Pas vraiment non. Tu as enchaîné presque deux semaines d'affilée au boulot. Tu as sacrifié tes week-ends pour terminer le projet sur lequel tu bossais. C’était barbare mais tu t’en es sorti vainqueur. Maintenant, à toi le repos. A toi la devise des flemmards ; ne rien faire parce que tu le peux. Après avoir rendu ledit projet et avoir eu l’approbation de ton patron, tu n’avais qu’une idée en tête ; célébrer. Chez toi, seul. Mais au bout d’une heure dans ton immense duplex, la panique a ressurgi. Elle t’a bien nargué celle-là, à débarquer au moment où tu n’as pas besoin de sa visite. Elle n’était pas seule bien évidemment. Elle était accompagnée de tes vieux démons, ces connards qui n’ont pas hésité une seule seconde pour te traîner dans leur antre ; les abysses. Au final, t’avais passé une soirée affreuse et une nuit de sommeil agitée. Quand tu as ouvert les yeux le matin, une seule idée a émergé dans ta conscience épuisée : tu as bien fait de prendre un colocataire. La solitude ne te scie pas bien réellement. Parce que, c’est dans ces moments là qu’ils déboulent pour te rendre malade et vertigineux. Et tu l’es, malade et vertigineux. Tu soupçonnes l’alcool que tu as ingurgité la veille. Il fait pas bon ménage avec la présence de tes souvenirs et tes envies de t’ôter la vie. Café ! tout ton corps demande cette petite drogue salvatrice. Alors, dans les vapes, les yeux gonflés, les cheveux en pagaille et un simple short pour couvrir ton intimité, tu lances la machine. Tu n’as pas le temps de finir ta préparation qu’un son te faut sursauter. La sonnerie. Putain. Tu as envie de faire ton associable et ne pas ouvrir. D’envoyer le monde entier chier mais, tu ne peux pas. Ça ne fait pas partie de ton caractère. Ça peut être important. C’est peut-être ta sœur ? Tu ne peux pas ignorer Ava, la prunelle de tes yeux alors, de très mauvaise foi, tu vas ouvrir la porte.

C’est étrange comme un sourire peut parfois t'irriter. Tu as l’impression que des rayons de soleil émane de son être, de son faciès un brin trop bienveillant. Tu as envie de grogner et de claquer la porte mais encore une fois, ton éthique te l’interdit … ainsi que le contrat que tu as signé. “ Ouais, que ça ne devienne pas une habitude. Entres. ” Tu laisses la porte grande ouverte et tu t’immisces à l’intérieur. Café ! Ça devient extrêmement urgent là. Heureusement qu’il est prêt et n’attend qu’à être déguster. Tu ne te fais pas prier. Une gorgée ensuite une deuxième et tu te sens beaucoup mieux. Tu te reconnectes surtout à la réalité, te rendant compte de ta presque nudité. Tu vas dans ta chambre pour y remédier, enfilant un jogging pour revenir ensuite dans la grande pièce de vie. Là, la tasse à la main, tu prends conscience d’avoir été un peu … brusque avec lui. Le pauvre. Il n’avait pas à assumer ta mauvaise humeur encore moins tes nuits de sommeil inexistant. Tu te racles la gorge. “ Santiago ? Hum, désolé si j’me suis montré désagréable. Sans ma dose ” Tu fais signe vers le grand mug que tu tiens entre tes phalanges. “ J’peux pas démarrer ma journée. Bref, t’veux un truc à boire ? Sers toi d’toute façon c’est chez toi aussi maintenant. ” Certes, tu essaies de rectifier le tir. Et l’esquisse qui se dessine sur tes lippes en est la preuve. Tu espères sincèrement qu’il ne soit pas rancunier. “ Besoin d’aide pour tes affaires ? ” Demandes-tu après avoir posé la tasse à moitié pleine sur le plan de travail de la cuisine ouverte. “ Oh et j’me dis qu’on pourrait parler un peu pour que la colocation se passe bien. Ca te va ? ” Santiago. Dès que tu as posé les yeux sur lui, tu as senti une certaine douceur émaner de sa personne. Mais peut-être que ce n’est qu’une impression. Une non-réalité fabriquée par ton esprit rejetant la simple idée de voir le mal chez autrui. Tu veux savoir si c’est une impression ou une vérité. Tu voudrais connaître ses manies pour savoir s’il y en a qui te feront un jour grincer des dents. En gros, tu veux mieux faire sa connaissance même si … un jeune homme qui a une plante, ne peut être qu’une bonne personne non ?

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Tu le vois. Tu as été trop abrupt avec lui. Trop agressif alors que concrètement, il n’a rien fait de mal à part avoir oublié ses clés. Ça arrive. Tu le sais trop bien. Combien de fois les as-tu laissé dans ta chambre quand tu habitais encore chez tes parents ? Un nombre incalculable de fois. Tu sais que ce genre de choses arrive et il faut se montrer clément avec les autres. Ta mère te l’a répété quand t’étais gamin et même des années plus tard. Tu te mordilles la lèvre. Le jeune homme ne tire pas la gueule mais son sourire lumineux n’y est plus. Tu le regrettes, ce sourire. Le jeune homme est une boule d’air frais. Tu l’avais remarqué lors de sa toute première visite. Il n’est pas mystérieux ou obscur. Il semble honnête, le genre en qui on peut facilement avoir confiance. Là, il est passablement mal à l’aise et c’est à toi de rectifier le tir. Tu ne dois pas te contenter de t’excuser, tu dois écarter cette gène qui s’est immiscée entre vous. Ah voilà, tu peux lui proposer un café mais aussi ton aide pour ses affaires. Tu veux surtout lui faire croire que malgré ton attitude passée, tu n’es pas une personne grincheuse. Tout comme lui, tu as le sourire facile. Même dans les situations les plus désastreuses, tu arrives toujours à garder une mine enjouée. Une apparence certes mais ça, c’est une autre histoire. Quand il accepte ton invitation à consommer du café, tu vas directement dans la cuisine ouverte pour mettre une nouvelle capsule dans la machine et lancer la préparation. En attendant, tu jettes un coup d'œil vers ses affaires. Elles n’envahissent pas le duplex mais peut-être qu’il en aura d'autres ? Une fois le café prêt, tu le poses sur le plan de travail pour qu’il ait accès. “ Ok, tu me dis quoi en faire ? S’il y a des trucs à mettre dans ta chambre ou dans la cuisine ou ailleurs. ” Tu as besoin d’instructions. Besoin qu’il te montre ce que tu dois faire parce que tu n’as aucune envie de prendre l’initiative et fouiller dans ses affaires. C’est contre ton éthique et l’éducation donnée par tes parents.

Tu récupères ta tasse en attendant ses directives et tu trouves d’ailleurs le moment propice pour lancer la conversation sur vos attentes quant à cette colocation. Depuis tes vingt ans, tu habites seul dans ce grand duplex. Tu as toujours senti le besoin d’avoir des gens autour de toi mais depuis des mois, cette envie s’est intensifiée. Certes, il s’agit de ta première colocation mais tu as besoin de bien faire les choses. Que tout soit clair entre vous dès le départ pour éviter les mauvaises surprises. Un peu comme aujourd’hui. “ Tu n’m’as pas dérangé ou réveillé. D’habitude j’suis au boulot à cette heure-ci, c’est juste que j’ai deux jours de congés après avoir bossé non stop pendant deux semaines. ” Encore cette expression d’apologie sincère. “ Au cours de la semaine, je pars tôt et je rentre tard genre vingt heures. Juste le temps de me doucher, manger avant d’dormir ” Tu réfléchis à ce que tu pourrais dire de plus. Les choses importantes à savoir sur toi. “ J’ai un sommeil un peu léger du coup … j’suis sensible au bruit. ” Enfin, quand tu ne fais pas de nuit blanche à cause de ton insomnie, évidemment. Tu essaies aussi d’énoncer juste les faits et le laisser gérer cela. Tu lui dis pas ce que tu veux, tu lui dis simplement comment tu es. “ J’aime bien aussi l’ordre. Que tout soit rangé et à sa place surtout dans les espaces en commun à savoir la cuisine et le salon. Il y a deux salles de bain donc tu en prendras celle à côté de ta chambre. ” Si t’avais qu’une seule salle de bain, t’aurais jamais pris un colocataire. C’est ta pièce sacrée et tu refuses de la partager avec quiconque. Tu prends une nouvelle gorgée de ton café et tu réfléchis encore. “ Et toi ? Tu as des habitudes, des réticences, c’genre de choses ? ” Peut-être que tu auras d’autres choses à dire après. Pour le moment, tu veux bien l’écouter aussi et mémoriser toutes les informations qu’il voudrait partager avec toi.

Bon. Leur échange à ce moment là n'avait pas bien démarré. Au fond, ça pouvait arriver, et Santiago était en train de se convaincre qu'il était simplement tombé au mauvais moment. Après tout, la première fois qu'ils s'étaient vus, Elias ne semblait pas avoir été aussi désagréable, même plutôt agréable d'ailleurs. Naturellement, sa remarque l'avait aussitôt refroidi étant donné qu'il quittait une colocation de gens soit ultra bruyant, soit ultra... eh bien, désagréable, et qu'il n'avait pas envie de retenter l'expérience. Toutefois, il reconnut les efforts de son nouveau colocataire pour réarranger la chose, ce qui le réconforta sur le coup. Il avait très certainement dû tomber sur un mauvais moment comme ça pouvait arriver. Lui essayait de ne pas trop se laisser envahir par l'irritation mais les gens étaient différents. On ne réagissait pas tous pareils et il le savait très bien. Lui qui faisait des expériences sociales pour la sciences, il ne pouvait que le comprendre. Parfois, l'Humain le déstabilisait et il avait dû mal à comprendre certaines choses, même pour un gros cerveau comme le siens.

Elias lui prépara le café, noble attention qui le toucha. Il l'observa faire avec attention, déjà parce qu'il était encore un peu abasourdi par ce qui venait de se passer, mais aussi parce qu'ainsi, il saura comment faire fonctionner la machine lorsqu'il souhaitera s'en préparer un dans les jours à venir. Il avait accepté l'offre d'Elias pour l'aider à monter ses affaires et ce dernier lui dit de lui indiquer quoi en faire.

"Oh t'inquiète, juste les mettre dans la chambre est déjà très bien!" assura Santiago en retrouvant petit à petit son humeur joviale. Ranger, ça, il préférait le faire lui-même. Non pas qu'il n'avait pas confiance en Elias, mais c'était surtout pour s'accaparer lui même de l'endroit, et d'ailleurs, il ignorait encore où il mettra chaque objet qu'il ramenait exactement. Il fera en fonction, promis!
Puis Santiago s'excusa de l'avoir dérangé, ce à quoi Elias s'expliqua suite à ce mauvais démarrage entre eux. Il avait l'habitude de travailler quasi non stop et là il s'offrait un congé de luxe. Santiago resta songeur. "Oh oui, je vois. Je suis mal tombé, j'avoue! Désolé pour ça quand même, mais tu peux être certain que ça ne se reproduira plus!" promit-il d'une façon déterminée. De toute façon, même s'il était bien tombé, il n'avait pas envisager d'être de nouveau tête en l'air et oublier le plus important. Ca pouvait toujours arriver, mais quand même. Il nota toutes les informations que lui donna son coloc d'ailleurs, afin qu'il puisse prendre en considération ses habitudes, son caractère, ect... Il lui expliqua d'ailleurs être plutôt maniaque du rangement. Santiago secoua les épaules. "Pas de soucis pour ça, je le suis aussi en ce qui me concerne. J'ai les idées très claires et j'aime que les choses le soient aussi. Même la maison."
Lorsqu'il lui demanda s'il avait des habitudes, Santiago prit le temps de la réflexion : "Si ça peut te rassurer, je suis quelqu'un de très calme! Je suis pas le genre... fêtard ou quoi. Tu ne risque pas d'avoir la musique à fond à trois heures du matin ou ce genre de chose. Par contre, une habitude que j'ai c'est de passer plusieurs heures le soir sur le toit jusqu'à tard pour observer le ciel. Pas tous les soirs, c'est surtout quand le ciel est dégagé. Je m'apprête à avoir mon doctorat en astrophysique et bon, c'est pas seulement pour les études mais aussi et surtout par passion."
Il se pinça les lèvres et ajouta : "En tout cas, j'ai aucune habitude qui puisse déranger quiconque! Et comme on est tous les deux assez carré sur le rangement, ça devrait le faire alors" jura t-il, enthousiaste. Il laissa un temps de silence, songeur, avant d'ajouter : "Tu fais quoi comme boulot déjà?"
Il ne se souvenait plus s'il lui avait dit la première fois qu'ils s'étaient vus.

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Ta proposition acceptée, ces directives arrivent rapidement. Ainsi que son humeur enjouée. Ça te rassure. Tu te fais violence pour ne pas pousser un long soupir rassuré. Tu détestes ça Elias. Vexer les autres ou être à l’origine de leur malheur. Maintenant que t’y penses, malgré un début des plus catastrophique sur la planète terre, tu as su remonter la pente. Tu as su rester plus au moins équilibré sans avoir des idées de meurtres ou des penchants qu’on pourra qualifier d’immoraux. Tu sais que tes parents adoptifs en sont pour quelque chose. Leur amour inconditionnel ainsi que leur leçon de vie t’avaient aidé à enterrer le passé et adopter une vie saine. La présence de ta sœur t’a aidé aussi. Elle est la prunelle de tes yeux et même si parfois tu as des idées noires, sa simple image arrive à effacer ton envie de mettre fin à tout. Tu refuses de la rendre triste. Elle a eu son lot de souffrance et de traumatisme et tu ne veux pas en rajouter une couche. Tu ne sais pas comment tu es parti loin dans tes pensées. Tu reviens au moment présent, hochant la tête silencieusement. Tu feras ce qu’il t’a demandé à savoir l’aider à transporter ses affaires dans sa chambre. Mais en attendant de t’en occuper, tu relances la discussion. Tu veux sincèrement avoir une colocation saine dépourvue de tension et d’orage. Quoi de mieux que d’énumérer vos aversions, vos habitudes et autres informations que vous jugez importantes ?

Le jeune homme s’excuse comprenant la raison de ton accueil glacial. Il promet d’ailleurs de ne plus recommencer. Toi, tu lui souris doucement. Il est déterminé mais en même temps, tu sais que tu ne lui en voudras pas s’il oublie une fois de plus ses clés. Après ton petit monologue, c’est à lui de prendre la parole. Tu te sens soudainement soulagé de savoir que vous êtes sur la même longueur ; vous appréciez avoir un intérieur propre et bien rangé. En plus, il n’est pas fêtard ce qui ne risque pas de déranger ton sommeil capricieux. Oui, tu es rassuré. “ Super, ça va bien s’passer alors. ” Il enchaine en parlant de son envie d’aller parfois sur le toit. Mais ce n’est pas ça qui fait hausser tes sourcils de surprise ; c’est le mot astrophysique. Il prépare son doctorat dans son domaine. Là, tu as une expression d’admiration pour ce jeune homme. “ Astrophysique ? Un autre point commun. Je l’ai pas étudié mais c’est un domaine qui m’intéresse beaucoup. ” Le sourire ne quitte plus ton faciès notamment à sa question sur ton travail. “ Je suis chercheur en pharmaceutique. ” Tu fais une petite pause avant de reprendre dans un air plus léger. “ J’te donnerai l’adresse de mon boulot, si jamais tu oublies tes clés, j’pourrai t’filer les miennes. Crois-moi, ça m’dérangerait pas. ” Tu veux qu’il soit stressé ou qu’il soit proie à de la panique. Tu veux pas qu’il ait peur de toi surtout.

Ta bronche te semble beaucoup moins attrayante que la sienne. “ Il y a une grande terrasse, t’le sais mais tu as aussi un petit escalier qui donne sur le toit. ” Tu n’as jamais pensé l’utiliser, le toit. Là, une petite idée vient de traverser ton esprit. “ Il est propre mais pas du tout aménagé. Ça t'dit qu’on l’fasse ? Lui donner un p’tit coup d’neuf ? ” C’est ta mère qui sera contente. A chacune de ses visites, elle te répète de faire du toit une petite pièce aménagée où tu pourras recevoir du monde en été. Tu as toujours refusé. Mais là l’idée te semble attirante. “ Ma sœur est décoratrice d'intérieur, elle pourra nous donner un p’tit coup d’main.” Tu espères sincèrement qu’il accepte. Tu lui laisses cependant le temps d’y réfléchir. En attendant, tu récupères un des cartons pour le déposer dans sa chambre. Tu as proposé de l’aider alors tu le feras.

Le coup de vent froid passé, Santiago commençait à retrouver ses aises. Ouais, fallait bien passer au dessus après tout et il s'était fait à l'idée qu'il était juste tomber dans un mauvais moment et qu'à présent, son nouveau colocataire regrettait de s'être montré désagréable. L'étudiant en astrophysique pouvait remarquer les efforts qu'il faisait pour se rattraper, et à vrai dire, ça le touchait pas mal. Les précédents ne l'auraient pas faits et c'était même une des nombreuses raisons qui l'avait fait quitter sa colocation. Et puis, mis à part cet accueil, Elias semblait être quelqu'un de plutôt calme, cozy et sans trop prise de tête. Santiago ne comptait pas l'embêter davantage de toute façon, il était lui même le calme incarné et non pas le genre de gars qui faisait la fête à tout va et mettre la musique à fond jusqu'à pas d'heure. Il respectait les autres autant que les autres le respecteront.
Et à mesure qu'il conversait avec Elias, Santiago eut lui même l'envie de discuter. Elias avait fait briller son regard en réagissant sur les études qu'il faisait, l'astrophysique. Le regard du jeune étudiant s'était ainsi mis à briller et il avait ainsi retrouvé sa jovialité.

"C'est vrai, ça t'intéresse? Genre, y'a des sujets qui t'intéressent plus que d'autres? Parce que forcément, je m'y connais un ra-yon! Je suis actuellement sur une nouvelle thèse et je fais pas mal de conférences pour l'expliquer. Enfin, je vais éviter de trop te barber, parce que les gens disent en général qu'ils parlent seulement anglais, et/ou une autre langue linguistique, et c'est une façon pour eux de dire qu'ils captent pas et qu'ils ont pas spécialement envie de comprendre."
Il prit un air amusé, soupirant un rire pour ponctuer ses paroles. Il avait dit tout ceci de façon assez rapide et comme ça lui venait, sans trop réfléchir. Quand on le lançait sur un sujet qui le passionnait, il abandonnait sa petite timidité pour parler de ça et c'était compliqué de le débrancher. Mais c'était bien cela qui l'avait amené là où il était à présent. Dans moins de trois ans, il obtiendra son doctorat, mais il comptait étudier davantage après et ne surtout pas cesser ses recherches.
Elias, quant à lui, lui avait informé qu'il était chercheur en pharmaceutique et lui avait même proposé de passer à son boulot si jamais il perdait à nouveau ses clés car il serait ravi de lui confier les siennes pour le sortir de ce pétrin.
"Oooh coool, merci!" s'enthousiasma le jeune homme. "Tu bosses loin d'ici?"

Puis Elias le renseigna sur l'existence d'un passage qui emmenait sur le toit, de la terrasse. Il lui proposa d'emmenager l'espace car ce dernier était mal rangé et, alors que Santiago venait de boire quelques gorgées de café, il posa la tasse sur la table et secoua joyeusement la tête : "Oh mais grave! Trop partant!" Tellement qu'il était d'attaque à commencer dès que possible. Et puis, Elias avait ajouté que sa soeur était décoratrice d'intérieur, ce qui l'enthousiasma d'autant plus.
"Oooh super! Je vais pouvoir avoir l'occasion de la rencontrer si elle accepte! Elle est plus vieille ou plus jeune que toi?"
Il posait là la question par simple curiosité. La réponse n'était nullement obligatoire, mais c'était un moyen qu'il trouvait là d'enchainer pour en connaitre un peu plus sur lui.

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Dès que vous commencez à parler de son domaine d’études, ses prunelles se mettent à briller. Ses mots sont rythmés d’engouement et cela te fait plaisir car tu te retrouves dans sa façon d’agir ; tu deviens une vraie pipelette en parlant d’atome et de molécules. La plupart du temps, les gens te regardent bizarrement comme si tu venais d’une autre planète alors tu as cessé de le faire … ou pas. C’est plus fort que toi. Alors oui, tu comprends parfaitement son enthousiasme. “ En ce moment je m’intéresse aux exoplanètes comme la Kepler 452b, j’trouve ça trop fascinant .” Dis-tu avant de finir la dernière gorgée de ton café. Tu poses ensuite le mug vide dans le levier, regardant un peu les affaires qu’il a ramené. Il a tout ce qui lui faut ou bien il lui manque encore des choses ? A sa question, tu reposes ton regard clair sur lui. Tu te mets à taper sur ton téléphone. “ Non pas trop loin, voilà, j’viens de t’envoyer l’adresse. ” Toi, le petit gamin qui a eu un départ désastreux sur cette planète, tu es un employé modèle de Babel Pharmaceutics. Une des plus grandes entreprises de ce domaine dans tout le pays. Tu es d’autant plus fier vu que tu travailles dans le siège principal basé à New York. Ta famille aussi en est fière et ça te rassure ; tu n’as vraiment pas mal tourné.

L’idée d’aménager le toit semble vous ravir tous les deux. Tu hoches alors la tête et tu sors directement ton portable pour envoyer un texto à ta sœur ; depuis le temps qu’elle te demande le jour où elle pourra passer. Maintenant, les choses vont se concrétiser. Il fait un peu frais sur le toit mais la vue est magnifique. Tes parents ont vraiment payé une fortune pour cette petite merveille de pavillon. La question de Santiago te surprend quelque peu mais tu ne vois aucune ambiguïté. Du moins, tu espères qu’il y en a aucune. “ Ava est ma petite sœur. Biologique. On a été adopté par les Sterlings tout comme notre grand frère Elio, une vraie plaie et Elsie, la deuxième maman. Tu verras souvent ma mère, Julia.” Tu lui souris. Après tout, ta famille viendra surtout ta mère qui passe souvent pour te laisser des petits plats. “ Et toi, de la famille dans le coin ? ”