Depuis deux heures déjà, Santiago écoutait @Cole d'Egerton expliquer sa thèse. Cela ne pouvait pas plus mieux le ravir qu'en cette période de fin d'année, avant les vacances de Noël. Des vacances où il passera la plupart de son temps dans ses révisions et le montage de son mémoire pour les examens de janvier, mais il comptait tout de même profiter un minimum de ces fêtes pour s'aérer la tête et faire en sortes à bien s'amuser tout de même. Il avait déjà fait la plupart des achats de Noël et devait se soulager des derniers encore, qu'il prévoyait d'effectuer dans les jours à venir.

Mais en attendant il était là, le cul posé sur la banc de l'amphi, à écouter quelqu'un dont il suivait le boulot depuis un certain temps maintenant. Certes, Cole d'Egerton était spécialisé sur pas mal de chose dont les sujets ne l'intéressaient pas tous, mais pour le coup, les maladies psychiatriques qu'il évoquait attirait son attention. Et pour cause, Santiago soupçonnait son propre père d'en être atteins d'une tant il avait... son monde à lui. Un peu trop particulier, voir même dangereux. Quelque chose dont il avait souffert étant donné que les fantaisies de son père avait conduit à aggraver sa pathologie à la hanche. Il s'en remettait plus ou moins grâce aux nombreuses séances de kiné qui lui étaient prescrite et un peu de sport qu'il faisait sans trop forcer car... il avait mal et il ne voulait pas aggraver. Mais des petits exercices pour renforcer, rien de plus.
En tout cas, c'était une sorte de guerre que Santiago lui avait déclaré, à son géniteur. Un géniteur qui lui vouait du mépris malgré l'avancée évidente de son fils mais dont les études étaient loin de le convaincre. Au début, ça l'avait intéressé, mais simplement pour voir ce qu'il en était. Puis quand il s'était aperçu que c'était à mille lieues de ses croyances, il avait tenté de convaincre Santiago qu'il était sur la mauvaise passe, qu'il allait lui arriver malheur et tout autre surprises ridicules que l'avenir lui réserverait. C'était difficile d'avoir une conversation lucide avec quelqu'un comme cela. Et pourtant, il aurait souhaité que son père soit un père normal. Il aurait tellement aimé cela qu'au fond, il lui en voulait encore plus d'être ce qu'il était. Il avait pourtant fait un effort de compréhension, mais c'était trop.

Une fois la convention terminée, Santiago avait fait exprès de laisser partir tous les gens présents avant de descendre de l'estrade et rejoindre le psychologue. Timide et assez intimidé par le personnage de monsieur d'Egerton, il s'approcha doucement de lui tant qu'il ne le voyait pas.

"Monsieur d'Egerton? Bonsoir! Eum... Je ne compte pas vous déranger trop longtemps, je voulais juste exprimer mon admiration pour tout le travail que vous faites" lui dit Santiago d'une petite voix mais assez forte pour qu'il l'entende. Une partie de lui avait la confiance, l'autre pas du tout. En tout cas, il ne comptait pas s'éterniser s'il voyait qu'il était de trop, loin était là ses projets. Mais c'était un peu comme rencontrer une star qu'on admirait, même si Cole d'Egerton n'était pas un scientifique de sciences pour lesquelles le doctorat que Santiago visait était tourné.

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{  “ - Jamais la psychologie ne pourra dire sur la folie la vérité, puisque c'est la folie qui détient la vérité de la psychologie.  ”
feat  Michel Foucault }
crédit/ bricole gif : hypnoze feat. @Santiago Bernal Blake

Un sourire étira tes lèvres. Fier de ta tirade. Fier de l’effet que tu avais donné à cette conférence. Depuis deux heures, tu tenais une conférence sur les maladies psychiatriques. Même si tu avais pris place comme psychologue à Columbia, tu n’avais pas su refusé quand le directeur t’avait demandé d’animer un cours. Car tu le faisais déjà à Londres et ton nom avait sa petite notoriété dans le milieu de la psychologie. Et ça te changeait aussi de tes consultations. Tu scrutas la salle une dernière fois tandis que les étudiants partaient. Il y avait eu des questions et tu ne pouvais pas nier l’évidence. Il y avait une certaine forme d’intelligence dans les étudiants new yorkais. Et tu avais remarqué de parfaits candidats. Tu reportas ton attention sur ton ordinateur. Même pour ce genre d’animation, tu avais du prévoir un power point. Car c’était plus parlant pour les étudiants. Ce que toi tu trouvais ça totalement ridicule. Tu fermas ton ordinateur quand une voix s’adressa à toi. Une voix étudiante que tu trouvas rapidement le destinataire. Un jeune homme. Brun. Qui avait assisté à ta conférence. Tu l’avais vu assis dans l’amphithéâtre. Plus intéressé que par les autres élèves. Tu savais reconnaitre leur potentiel. Leur envie. Et lui semblait être comme toi à son âge. Un passionné de psychologie. Tu te passas une main dans tes cheveux brun et lui adressa un sourire. « Je suis content qu’au moins un étudiant de Columbia est vraiment passionné par le sujet et qu’il soit venu de lui-même et non parce qu’on lui a ordonné de faire. » Tu avais bien remarqué que certains étudiants étaient la comme des vulgaires plantes. Que leur ordinateur pour prendre des notes cachaient certainement des jeux solo ou tu ne sais quoi d’autres. C’était bien la différence que tu avais remarqué entre les londoniens et les new yorkais. Les premiers étaient plus respectueux. Les deuxièmes plus imprévisibles. Ce qui faisait la beauté de l’Amérique. « J’ai du temps avant mon prochain rendez-vous. On peut discuter si vous souhaitez. » Tu posas tes fesses sur le bureau pour te mettre en face de l’étudiant. « Appeler moi Cole et vous êtes » Ici les étudiants ne mettaient pas leur nom sur la table. Et tu ne voulais pas connaitre tout le monde. Tu jouais la carte du bon psychologue. Montrer que tu étais quelqu’un d’ouvert. D’accessible. Et non l’inverse. « Qu’est-ce qui vous fascine tant dans les maladies psychiatriques ? » C’était le sujet de ta présence ici. Tu aurais pu parler sur d’autres sujets mais c’était celui-là que tu avais choisi d’exposer. Car ce n’était pas une thèse facile. Et c’était aussi comme ça que tu voyais ceux qui aimaient vraiment ça. Ce qui était le cas de l’étudiant qui était en face de toi.

Fasciné et nerveux à la fois, Santiago venait à la rencontre de l'homme dans le but de faire connaissance. Enfin, pas à la manière d'une personne qui voulait entrer dans l'intimité de l'autre et faire partie de sa vie, mais plus de façon professionnelle. Cole d'Egerton venait de donner là une conférence très intéressante et qui faisait écho à la situation du géniteur de l'étudiant. S'il ne s'était pas tourné vers l'astrophysique, Santiago aurait probablement fait des études là dedans, dans la psychologie, la psychiatrie. Il aurait aimé guérir son père, lui qui avait pu voir sa folie évoluer au cours de sa propre vie. A l'heure actuelle, il n'avait presque plus de nouvelles de lui et Santiago craignait qu'il ne soit rentré dans une sorte de secte ou en tout cas, quelque chose qui l'y ressemblait. Après tout, ça avait été toujours un peu le cas quand on y pensait.
Le sourire du jeune homme s'illumina lorsque Cole lui fit une remarque flatteuse concernant son intérêt pour sa conférence. Effectivement, Santiago ne venait pas parce qu'un adulte plus âgé le lui avait poussé. Non, c'était vraiment personnel pour le coup et sa curiosité était poussée à son maximum. "Oui j'imagine que je suis un cas rare" répondit-il alors sous un petit rire. Cole lui proposa de lui donner de son temps pour discuter avant son prochain rendez vous, ce à quoi Santiago ne put s'empêcher d'afficher une expression de surprise. Il lui aurait bien demandé s'il pouvait s'entretenir avec lui mais il ne s'était pas attendu à ce que cela soit tout de suite. Néanmoins, l'occasion était si belle qu'il ne put décliner cette offre. "Oh oui, si cela ne vous dérange pas j'en serais ravi!" s'exclama t-il ainsi. Cole d'Egerton s'installa en face de lui en lui disant qu'il pouvait l'appeler par son prénom. "Oh, très bien, Cole! Moi c'est Santiago."
Puis Cole lui demanda ainsi ce qui le fascinait dans les maladies psychiatriques. Santiago commença par plisser les yeux alors qu'il réfléchissait à la réponse qu'il allait lui fournir. Il y avait bien tout un tas de chose en réalité, et c'était difficile d'en faire un résumé bref. Il aurait pourtant dû anticipé la question, et bien qu'il y avait pourtant toujours réfléchit, le voilà en train d'essayer de mettre de l'ordre dans les flots de pensées qui le submergeaient.
"Eh bien... Je.. Je sais que les gens ne sont pas tous pareils mais... Je suis admiratif de la façon dont l'humain peut fonctionner parfois. Et de ce que les gens peuvent déterminer par "mal fonctionner". Sans parler de meurtre ou de crime, mais bien de maladies mentales. Disons que je connais des gens dans mon entourage qui sont dans ce cas et... je suis quelqu'un d'assez carré et logique, j'aime comprendre. Et là, je suis encore en train de chercher à mettre un sens à leur... façon de penser et d'agir."
Il n'était pas certain d'avoir été très clair, il venait de dire là les choses comme ça lui venait. "D'une certaine manière, j'ai l'impression qu'on souffre tous de quelque chose de mental, si ce n'est pas des maladies, ce sont des blessures... et en ce moment je prends conscience d'à quel point c'est important. Sans doute parce que je suis moi-même en train de me construire et que je me découvre. Là où je veux en venir c'est que j'ai le sentiment que c'est l'origine même de nombreux maux de l'humanité. Alors, j'en suis très intéressé."
Il se pinça les lèvres à la fin de son discours en guettant la réaction du psy. Puis lui qui faisait de nombreuses expériences sociales qu'il estimait faire dans un but scientifique, naturellement, il venait dans ce genre d'évènement.

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{  “ - Jamais la psychologie ne pourra dire sur la folie la vérité, puisque c'est la folie qui détient la vérité de la psychologie.  ”
feat  Michel Foucault }
crédit/ bricole gif : hypnoze feat. @Santiago Bernal Blake

C’était rare que tu aies un étudiant aussi jeune qui aimait la psychologie. Et quand ça t’arrivais, tu étais fasciné par la personne. Ce qui était le cas envers Santiago. Assis sur ta chaise, tu le détaillais. Il pourrait avoir l’âge de ta fille Tess mais il semblait être une personne qui avait du vécu. Des blessures. Une fragilité. N’est-ce pas pour ça que toi-même tu avais choisi la psychologie ? Pour comprendre tout ça ? Quand il t’avoua la même chose, un sourire naquit sur tes lèvres. Dans ses paroles, ça se voyait qu’il était vraiment intéressé par le domaine. Surtout quand il te disait être quelqu’un de carré. Il te ressemblait vraiment. « Tu sais, je me vois beaucoup en toi. J’étais comme toi. A vouloir comprendre le cerveau humain et leur complexité. Et crois-moi, encore aujourd’hui, j’en apprends tous les jours. C’est fascinant. Comme si chaque jour est une nouvelle découverte. Et tu vas vraiment te plaire dans cette branche la vu le regard que je vois. » Tu savais que Columbia avait un bon cursus dans la matière. Et ça n’avait pas a envié celui que tu avais fais chez toi en Angleterre. Tu croisas les bras en portant un regard interrogatif sur Santiago. « C’est quelqu’un de très proche que tu souhaites comprendre et aider ? » Tu avais noté dans ses paroles le pourquoi de cette fascination. On commençait tous quelque part. Toi c’était ta famille aux traditions trop vielles remplissant la vie de famille très compliqué. Et Santiago ? « Tu n’es pas obligé de me répondre hein. Je suis désoler ce sont les vieux réflexes de psy qui se remettent en route quand je rencontre une nouvelle personne. » Tu avais toujours eu ce vieux réflexe la. Encore plus maintenant que tu te prenais comme cobaye pour ta thèse des déboulements de personnalités et du polyamour. Mais ça c’était une tout autre histoire. « Tu es en quel année ? » Il faisait jeune mais tu pouvais te tromper. Maintenant les étudiants ne faisaient vraiment plus leurs âges. « Et tu veux te spécialisé sur un sujet particulier ? Si tu as besoin j’ai gardé de très bons contacts avec des gens ici en Amériques qui me doivent des services. » Si tu pouvais aider ton prochain et encore plus quelqu’un qui étais passionné, tu n’hésitais pas. Encore plus que tu te revoyais vraiment en lui. « Même si pour moi les meilleurs sont à Londres. Si le syndrome du londonien pur souche existait, je l’aurai. » Un clin d’œil amusé pour accompagné le tout. Tu étais fier de ton pays. Même si tu trouvais quelques qualités ici. A commencer par l’anonymat qui n’était vraiment pas négligeable.