Avoir un frère qui a du ressenti envers soi, c'est déjà quelque chose de difficile à vivre, mais ne pas savoir pourquoi, c'est encore pire. Pourtant, si tu as fait quelque chose, tu devrais le savoir, mais non. Tu as appris tout récemment que c'était même bien normal d'oublier des événements importants. T'as découvert que tu partages ton corps avec différentes personnalités. Cela explique donc pourquoi tu ne te souviens pas de ce que tu as bien pu faire à Azraël. Tu te demandes d'ailleurs si lui parler de ta situation pourrait aider à calmer sa rancœur. La seule façon de savoir est probablement d'essayer. C'est pour ça que tu t'es armé de ton papier de diagnostic pour aller le voir.

Le stresse que tu ressens est immense, probablement bien plus qu'il ne devrait l'être. Pourtant, tu ne peux pas t'en empêcher. Tu n'en as parlé à personne, si ce n'est qu'à ton médecin. T'avais pas trop le choix d'ailleurs, autrement, tu l'aurais gardé pour toi cette information. Pourquoi d'ailleurs ? Une certaine honte ? Pourtant, tu n'as pas à avoir honte Arakiel, ce n'est pas ta faute si un homme a décidé de te briser et te laisser dans un état irréparable. Mais ça, tu le sais pas et c'est sûrement mieux comme ça. Après tout, ton cerveau n'a pas décidé de se fractionner pour aucun raison. Mais bon, c'est la vie. T'espères juste que ton frère va comprendre ça. Et qui sait, peut être même que tu vas réaliser que ce que tu croyais être une grande haine à ton égard n'était qu'une exagération de ton imagination. À suivre. En attendant, ça fait deux ou trois minutes que t'es devant la porte d'Azraël à chercher la force de foncer. Aller, un coup, deux coups et trois coups à la porte. Te restes juste à attendre qu'il vienne t'ouvrir. En espérant qu'il soit chez lui, t'as même pas pris le temps de confirmer avec lui.

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{  “ - C'est moins rare qu'on ne croit, la rancune dans l'amour.  ”
feat Félicien Marceau }
crédit/ bricole gif : hypnoze feat. @Arakiel Dixon

Le bruit de la télévision raisonna dans ton appartement. S’il y avait bien une chose que tu n’aimais pas était le silence. Tu avais toujours vécu avec du bruit autour de toi et le silence t’angoissais plus qu’autre chose. Tu étais même le genre de personne à laisser un bruit de fond quand tu dormais seul. Ce qui était rarement le cas mais il t’arrivait d’avoir ton lit rien que pour toi. Tu poussas un soupire en ouvrant ton réfrigérateur américain. Le vide te répondait. Te rappelant la réalité. Tu étais rarement chez toi et tu préférais la facilité de manger dehors plutôt que de te faire la cuisine. Tu avais largement les moyens pour te payer des restaurants tous les jours. Mais quand ça arrivait que tu aies une petite faim comme maintenant avoir quelque chose dans son frigo était pratique. Ce qui n’était pas le cas maintenant. Glissant ta main dans la poche arrière de ton pantalon, tu attrapas ton téléphone. Ton fidèle allier Uber Eats s’alluma quand tu cliquas sur l’icône de l’application.  Tu passas rapidement commande. New York était une ville qui ne dormait jamais. Et les livraisons à domicile étaient super pour ça. Tu posas ton téléphone sur ton ilot central et parti vagué à tes occupations. L’application t’avait signalé que ta commande n’arrivait pas avant une heure. Et c’était rare qu’ils se trompaient sur le délai d’attente. Un livre à la main on frappa à ta porte. Tu levas les yeux vers la porte d’entrée et sur l’heure qu’affichait ton horloge murale. L’heure n’était pas passée. Ils avaient de l’avance. Un bon point pour eux. Tu rejoignis rapidement la porte d’entrée pour éviter de faire attendre le livreur trop longtemps et ouvrit la porte. Tu allais ouvrir la porte pour vanter le mérite de la rapidité mais les mots restaient bloquèrent au fond de ta bouche quand tes yeux accrochaient un regard que tu ne commençais que trop bien. Pour avoir le même. Pour l’avoir vu pendant très longtemps. Pour l’avoir partagé dans le même ventre de la femme qui vous avez mis au mode. « Arakiel. »  Alias un de tes quadruplés. Si tu t’entendais à merveille avec Gabriel ce n’était plus le cas avec Arakiel. « Qu’est-ce que tu veux ? »  Tu grinçais les dents en croisant tes bras sur ton corps. Position défensive. « Si ton but est de coucher avec la personne qui partage ma vie encore une fois, je suis désolé de te décevoir mais je suis célibataire. »  Et pas prêt de te rengager dans une relation. La dernière une qui marquait, tu l’avais retrouvé au lit avec Arakiel. La rancune était toujours présente. Un trait de ta personnalité. Tu posas ta main sur la porte d’entrée avec comme intention de lui refermer la porte au nez. Tu ne l’avais pas encore fait car malgré toi il y avait un autre trait de ta personnalité que tu avais. La curiosité. Et ton frère le savait très bien sinon il ne serait jamais venu ici sans avoir une bonne raison.

Aussitôt que la porte s'ouvre et que ton regard se pose sur ton frère, tu sens ton estomac se nouer. Tu vois bien son ressenti à ton égard juste par son langage corporel. Fermé, sur la défensive. Hey.. Encore aujourd'hui, tu comprends pas ce que tu as bien pu lui faire pour mériter ça. Enfin, jusqu'à ce qu'il reprenne la parole sans te laisser le temps de répondre à sa question. Tu fronces les sourcils en entendant ce qu'il a à te dire. Clairement, t'es pris de confusion, ne comprenant pas du tout de quoi il parle. Coucher avec la personne qui partage sa vie ? Jamais tu oserais faire ça. C'est un énorme manque de respect et ce genre de chose, ça se fait pas, surtout pas à un frère. Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je suis pas là pour ça. Et je sais même pas de quoi tu parles.! Après quelques secondes de réflexion, tu passes une main sur ton visage dans une certaine défaite. Si tu te fis à ce que ton psychiatre a dit, là où tu as des blackout, quelqu'un d'autre a agi. T'es pas en contrôle absolu de ton corps en tout temps, loin de là. Et puis, tu as cru comprendre que parmi ces gens, alters comme il dit, il y en a un qui ne connait pas vraiment le sens du respect. Tu baisses la tête pour regarder ce papier que t'as amené avec toi. Tu reportes à nouveau ton attention sur ton frère, lui tendant le document avec ton diagnostique. Ça devrait potentiellement aider à faire du sens de tout ça. Du moins, j'espère. Tout comme j'espère vraiment que tu comprendras que je n'ai, en soit, rien fait de ce que tu me reproches. Et s'il ne comprend pas, alors il ne te restera qu'à partir de là. Mais pour l'instant, tu restes là avec beaucoup d'anxiété et une incapacité à verbaliser ta situation.

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{  “ - C'est moins rare qu'on ne croit, la rancune dans l'amour.  ”
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Tu as toujours été comme ça. Rancunier. Encore plus quand c’était sur le domaine sentimental ou familial. Manque de chance pour toi. C’était les deux quand tu posais ton regard dans celui de ton jumeau. C’était celui qui te ressemblait le plus physiquement. Longtemps tu t’étais dis que celle que tu croyais amoureuse de toi avait confondu entre vous deux. Tu aurais pu le comprendre si ton frère s’était pardonné. Mais il n’avait rien fait. Et le pire dans tout ça c’était qu’il faisait comme s’il ne savait pas de quoi il parlait. Et ça. Ça avait le don de t’énerver au plus haut point. Comme maintenant. « T’es vraiment buté comme maman ma parole. » Un point qu’avait pas mal de ses enfants. Tu l’avais toi aussi mais à la différence de ton frère, tu savais reconnaitre tes tords. Tu grinças les dents. Prêt à lui refermer la porte dans la gueule juste parce qu’il n’assumait pas encore. Mais à la place, il te disait autre chose. Il te tendait même un document que tu attrapas par réflexe. « C’est quoi ? Des excuses que tu as écris sur un morceau de papier ? » Arrogant, tu portas le document à ton visage et parcourra des yeux le document. Ce n’était pas des excuses. Mais un diagnostic. Psychologique à en juger par certains termes employés. Tu portas un regard sur ton frère puis sur le document et ainsi de suite. « C’est quoi au juste ? » Tout ce qui était médical, ce n’était vraiment pas ta came. Ce document te donnait mal à la tête. Tu avais besoin d’un verre. « Ferme le porte derrière toi. » Tu pivotas sur toi-même, l’invitant à te suivre et rejoignais ton salon laissant la porte ouverte derrière toi. Tu lisais toujours le document en faisant glisser du vin dans ton verre à vin. Un soupire sorti de tes lèvres. Le document semblait être vrai. Authentique. Le médecin semblait exister vu le sceau et l’adresse qui y figurait dessus. Donc ton frère ne te faisait pas une blague. Tu portas ton verre à tes lèvres. « Tu es malade ? » Tu essayais de déchiffrer les termes que tu lisais sur le papier. Car même si tu lui en voulais à mort, ça restait toujours un de tes jumeaux. Et sa santé comptait pour toi.