Le regard levé vers le gratte-ciel…Les bureaux de CUMBERLAND LAW FIRM L.L.C... Un souffle que je lâche, impressionnant, totalement... Gigantesque. Autant dans la prestance du bâtiment que dans son luxe, et celui de ses services.
Mon dossier dans les mains, mes talons au pied et ce tailleur moderne. Évidemment jupe un peu plus courte, pour ne pas mémériser cette tenue. Je devais paraître sérieuse, mais ne pas gâcher mes chances d’obtenir ce stage. Un grand cabinet, d’un homme influent Gordon Cumberland. Homme d’affaires, qui avait parfois son nom dans les médias, souvent même et surtout qui étudiait le droit depuis toujours. J’avais fait quelques recherches. Si je voulais que mon père me prenne au sérieux, je n’avais pas le choix de faire les bons. Et là… Ça me semblait être le plus judicieux…

Je me glisse entre les portes tournantes, et lorsque la sécurité me demande de me présenter, je sors mes papiers, et leur explique que j’ai rendez-vous pour un stage. Je sors le nom de la personne aux ressources humaines avec qui je dois discuter. Monsieur Cumberland, lui étant trop occupé, je ne peux pas le voir, c’est une évidence un homme comme lui, bien trop demandé pour qu'une petite stagiaire l'intéresse, même si c'était la fille Cunningham… Et puis ça ne sera pas forcément lui qui sera mon maître de stage, mais l’un des avocats du cabinet. Avec toutes ses affaires, j’ignorais s’il avait encore le temps d’exercer son métier premier. « Premier étage. » On m'annonce.

Un signe de tête pour le remercier et je me dirige vers l’ascenseur. Trop nerveuse pour risquer de monter les marches, je me casserais une cheville à coup sur, et devant tout le monde, non merci.
Je dois me reprendre à deux fois pour appuyer sur le bouton d’appel. Et mon regard ne quitte pas l’indicateur qui fait descendre les chiffres, et rapprocher la cabine du rez-de-chaussée. « Allez… Allez… » Je murmure en soufflant, d’une impatience, je l’ai toujours été, mais là, le stress accentuait ce trait. Si mon père n’en a rien à faire, si ce stage me laisse encore et toujours autant invisible… Je ne suis qu’une dinde qu’on expose, un prix, un lot d’échange lors d’un mariage que je ne devrais qu’accepter. Lorsque la cloche de l’ascenseur retentit, je me glisse à l’intérieur. Et cette fois, c’est à l’intérieur que je peine à appuyer sur le bouton indiquant le premier étage. J’en fais tomber ma pochette, elle m’échappe des mains et mes documents s’étalent au sol. CV, lettre de motivation, de recommandations… Tous sort de cette fichue pochette. « Et merde…. » Je lâche avec un accent bien prononcé.  



@Gordon Cumberland

Si je m’étais tournée vers le cabinet d’avocats Cumberland Law Firm L.L.C. ce n’était pas pour rien. Leur réputation n’avait plus rien à prouver, c’était le meilleur, et de loin… Les dossiers des plus grandes entreprises passaient ici, entre les mains de ses avocats réputés. Surtout entre celle de Gordon Cumberland, le grand patron de ces lieux. Et si je voulais impressionner mon père , lui montrer que j’étais indépendante et qu’un mari ne ferait rien de plus que m'encombrer, enfin… Surtout me réduire à une femme qui n’est qu’une poupée à exposer lors de soirées mondaines, je devais obtenir ce stage. Coûte que coûte.…

Même si dans cet ascenseur, ça commence mal. Mon dossier étalé au sol au moment où la sonnerie de la porte retenti… Super première impression, heureusement que ce n’est pas un des avocats avec qui j’avais rendez vous qui se tiendrait là. J’avais étudier leur manière de faire, afin de me préparer au mieux, interroger des anciens stagiaires, afin d’être sûre de mon choix… Et je n’avais pas de doute. C'était ici le meilleur endroit pour apprendre et clouer le bec de mon paternel.

Une voix grave et pas du tout celle d’une femme des ressources humaines s’éleva et mon je me pinçais les lèvres. Merde, dans quelle posture je suis … Agrippant une dernière feuille et récupérant celles que l’homme me tendait maintenant, je pus apercevoir, le sauveur du moment. Gordon Cumberland… Lui même ! J’affiche un sourire en me redressant, après avoir repris mon cv. « Merci. » Observateur il avait déjà eu le temps de lire mon nom sur le papier car visiblement il n’était pas celui qui devait me faire passer mon entretien en temps normal… il n’avait pas le temps pour ce genre de chose, je le savais, un homme comme lui…

Je le suis alors vers une salle de conférence si on en croit le nom sur la porte et m’arrête quand il me le demande, alors qu’il regarde sur son téléphone. Un homme bien occupé. « Aucun problème. » Je me détourne légèrement, lui laissant l’intimité dont il avait besoin pour gérer ce contre temps. Mon regard revenant vers lui quand il m’adresse de nouveau la parole. Déranger de cette situation ? Absolument pas. Impressionnée serait surement le mot exact. Je sers sa main , sûre et d’une main douce. « Cela ne me dérange pas Maitre... » Et il ne se serait pas présenter, je n’aurais pas eu besoin de savoir, son nom était connu, il était le premier visage que j’avais taper sur le net pour me familiariser avec ce cabinet. « Enchantée, Neasa Cunningham, juste... Neasa. »

Je relâche sa main et entra dans la salle m’installant comme demander au bout de la table. Ecartant ma chaise, je déposais ma pochette sur la table, laissant ma chaise légèrement tournée vers une autre. Celle que je pensais qu’il prendrait. Je m’assois et croise les jambes au niveau des chevilles, ma mère m’a toujours appris comme ça. Puis je fixe l’homme en face de moi. Charismatique, sa voix montrait déjà sa confiance alors là… Il est impressionnant, mais je ne me laisserais pas intimidée, j’arriverais à décrocher ce stage.

je ne m’attendais pas à avoir cet entretien avec le grand patron. Gordon Cumberland était toujours trop occupé pour ses stagiaires, et vu la taille de l’entreprise cela semblait logique, même pas étonnant. Mon père aussi parfois avait des stagiaires et ne retenait même pas leur nom. Alors bon, si je devais passer cet entrevue avec un autre avocat de la filiale, cela ne me dérangeait pas, tant que j’obtenais ce stage, que mon père voyait le nom de Cumberland Law Firm L.L.C. c’était le plus important. Que son regard change enfin sur moi.

Assise comme demandé au bout de la table, je restais droite, montrant ma volonté. « La posture est une chose très importante Neasa, c’est la première chose que les gens voient chez vous, la première image est la seule qui compte ! » M’avait assez répéter mes précepteurs. Et bien pour première image il avait eu le droit à une femme baissée qui ramassait ses papiers, pas top ! Alors je tentais de me rattraper, je ne pouvais pas passer à côté de cette opportunité.

« Merci beaucoup. » Je pris la bouteille et bu une gorgée, il semblait faire chaud d’un coup alors que l’homme en costume venait de se poser devant moi. Me faisant face sur sa chaise, son papier et son crayon en main prêt à juger mon entretien, il était charismatique, et si impressionnant, il semblait si fort... Souffle Nea , ça va aller ! Un sourire sur mes lèvres quand il reprend mes mots, et un regard appuyé le remerciant, je préfère Neasa, mon nom ne doit pas entrer en jeu là. Léger hochement de tête et je confirme. « Merci, c’est effectivement irlandais, et je ne cache pas vraiment mon accent, j’aime mes origines. » Mon pays me manquait parfois, mon coeur était autant ici que là bas.

Je l’observe lorsqu’il boit une gorgée, et il reprend. « Vous devez voir énormément de candidats, de très bons candidats. Pour ma part, le droit a été une évidence. Je voulais établir des contrats nets et clairs, même si évidemment les petites lignes sont toujours les plus intéressantes. Dès petite, déjà, je tentais de faire signer mes nourrices des feuilles de dessins pour négocier des sorties. Au club de débat quand j’étais plus jeune, on m’appelait le requin, j’ai toujours eu le dernier mot. » Je marque une pause avec un petit rire. « Rassurez vous je ne mords pas. » Mon regard dans le sien je continue. « Je parle l’irlandais, le gaélique, j’ai des notions de français et d’italien. J’ai d’excellente notes. Et si le droit a toujours été dans mes idées de carrière c’est parce que je pense que sans un bon avocat, on ne peut pas développer sans risques une entreprise. » Je lui tends la lettre de recommandation de mon professeur à l’université. « Je ne dirais pas non, je désire vraiment ce stage. Même si mon nom a une réputation que vous pouvez connaître, je ne suis pas mon père et faire le café, ne me fait pas peur, ni les photocopies, je suis prête à tout pour appendre. »

Si un jour, je devais renier mes origines, je pense que père deviendrait totalement fou. Même si je n'étais que la deuxième, la fille, et non l'héritière, et qu'il apportait très peu d'intérêt à ma personne. Renier qui nous étions étaient totalement un acte de trahison, et ce n'était pas le cas, ce ne serait jamais le cas. J'adorais l'Irlande, d'ailleurs ici j'avais légèrement le mal du pays et la hâte de te retrouver notre domaine là-bas était bien plus grande en ce moment.
Monsieur Gordon me confirme que lui aussi devait être fier de ces origines, vu l'homme qu'il était devenu, il avait certainement dû avoir une éducation tout à fait respectable, et en fait peu importe. Les actes de sa vie l'avaient mené là où il en était aujourd'hui : grand directeur de cette firme, et surtout un avocat hors pair, qui faisait trembler ses ennemis.

L'entretien débutait même si en soit dès la première impression, le moment où la porte de l'ascenseur s'était ouverte, il avait déjà commencé. A parler des autres candidats, les valoriser, était un signe d'humilité, de loyauté aussi, car descendre les autres n'étaient pas le but de la vie. Je ne réussirais pas en écrasant les autres ,mais en montrant que j'étais combative et indispensable. Même si on soit tout le monde l'était, je voulais simplement être celle qu'il choisirait.
Évidemment les autres candidats avaient dû passer par le même type de question et je devais me montrer à la hauteur.

Un sourire étire mes lèvres. Effectivement j'avais pu rendre la vie dure à pas mal de personnes et mon caractère était bien là, nul ne pouvait l'ignorer. Un petit rire m échappa à mon surnom requin, ça faisait longtemps que je n'avais pas ressorti cette anecdote, et que l'on ne m'avait pas appelé comme ça. Mais l'idée de lui plaire était un point de plus pour moi. Je devais en marquer encore.

"Effectivement j'aime les détails en tout cas je ne laisse rien au hasard et ce serait avec plaisir de pouvoir tester et découvrir ces deux mondes."
Le petit conseil de l'avocat en face de moi arriva à piquer la pointe d amusement et peut-être aussi de curiosité. Regard amusé et joueur plongé dans celui de l'homme.
"Tant que ce n'est pas vous qui se retrouve sous mes crocs."
Dans quoi je m'embarquer je devais me reprendre je ne pouvais pas parler comme ça à l'homme qui allait devenir mon maître de stage.

Lorsqu'il retira son veston je ne pus quitter cette carrure désire voir sa chemise. Remonter sur ses manches, des veines de ses avant-bras musclés, c'est sa voix qui me fit revenir la raison. Je tentais de ne pas paraitre décontenancée.
"Avec plaisir" Je commence dans la langue des amoureux de la baguette, avant de continuer dans ma langue maternelle. "Mais je ne suis pas sûre que vous pourriez tout comprendre à moins que vous ne cachiez quelques secrets vous aussi."
Je l'observe avec un regard intrigué histoire de voir si il va comprendre mes mots

Lorsque je lui donne la lettre de recommandation qu'il la pose directement sur l la table j'avoue être un petit peu décontenancé, pourquoi ne prend-il pas le temps de la lire ? C'est peut-être un des seuls atouts que j'ai, hors de mon nom de famille, celui qui confirme que je ne suis pas là, que parce que mon père me l'a demandé, que parce que je dois me faire une image, mais que je veux réellement être une bonne avocate.
J'étais prête à tout pour arriver à avoir ce stage et surtout à me faire une idée du monde dans lequel je voulais exercer plus tard, quitte à servir des cafés et faire des photocopies ... peu importe. Mais visiblement ses rôles étaient déjà pris, et il avait raison je ne pouvais pas à servir des cafés, j'avais certainement mieux à faire même si c'était pas une mauvaise idée au départ, pour être proche des avocats et en apprendre plus.
À l'évocation des mots vieux croûtons je secouer la tête négativement il était loin d'être un vieux croûton il était plutôt du genre mature, sexy, dont la prestance attirait forcément le regard.
Hochement de tête affirmatif pour le tutoiement même si je savais que ça serait très difficile de ma part, en tout cas si lui me tutoyait, je pouvais continuer le vous.

Mes faiblesses, mes défauts, des questions sur l'entreprise j'aimais cet échange simple et en même temps qui permettait d'évaluer les deux parties.
"Je pense que l'impulsivité je connais aussi, mais mon point faible ce serait lorsqu'on s'attaque ma famille. Même si ça n'a rien de professionnel, dans ce cas là, c'est plutôt un point faible personnel qu'on s'attaque à mon frère à mon nom... Côté professionnel évidemment, je pense que je parle parfois sans réfléchir, trop vite, quand je suis prise dans un débat qui me passionne dans un sujet qui prend au tripes."

Lui poser une question sur l'entreprise... Il y en avait bien une qui me venait à l'esprit mais accepterait-il d'y répondre ?
"Puis-je vous demander si vous personnellement vous accueillez des stagiaires ? Pas dans vos locaux mais à vos côtés ?"
Pas être celle d'un autre avocat ou d'un étage complet être vraiment la stagiaire de Gordon...

Un entretien pas comme les autres, c'était certain, là devant moi un avocat de renom, celui qui était l'idole de beaucoup de mes collègues à l'université, mais là… Je devais faire mes preuves, lui montrer que je pourrais être celle dont il aurait besoin à ses côtés, lui ou un de ses collègues, lui serait un gros plus évidemment. Mais je devrais être celle qu'il choisirait. Et son regard que je sens sur moi, me décortiquer, rentrer jusque sous ma peau… Je ne pense pas qu'être si intensément fixé, par un homme comme lui, soit mauvais signe… Plutôt charmant même, et intense…

Le stress ne me quittait pas, mes mains n'étaient plus moites, mais je savais que le moindre faux pas serait sanctionné. Gordon Cumberland, me mettait à l'aise, la discussion était fluide, éloignant la source de doutes et me mettant encore plus en confiance. Osant des petites blagues, osant le taquiner, à voir si l'audace va payer… Même si aller trop loin serait peut-être un échec, j'avais envie de me laisser tenter, de jouer carte sur table… Et avec un homme aussi charismatique, je ne pouvais que me lancer, et si la chute serait douloureuse, elle pourrait tout autant me faire vibrer.

Son veston retirer, mes mots dans une autre langue que la notre qui s'échappent, je lève les yeux au ciel en souriant.
"Je n'aurais aucune raison de le faire. J'aurais pu dire ô combien vous êtes impressionnant et charismatique, mais j'ai juste affirmer que je n'étais pas sûre que vous comprendriez à moins que vous aussi vous n'ayez quelques petits secrets bien gardés."
Mon regard dans celui de l'avocat en face de moi j'ai du mal à le quitter, mais je lui remet ma lettre de motivation. Continuons l'entretien Nea ne perds pas ça de vue. Aussi sexy soit-il. Ce que d'ailleurs je n'hésite pas à lui confirmer. Un vieux crouton ? Surement pas… Bien conserver et encore sacrément désirable. Le tu arrive rapidement dans la conversation même si je sais que le vous pouvait revenir rapidement. Question de respect.

Je secoue la tête. Le deviner? Il le savait, il l'avait surement sentie dès que mon insulte en Gaélique avait quitter mes lèvres en faisant tomber mes papiers en sortant de l'ascenseur. Mais moi je bloquais légèrement sur ce sourire…
"Non. C'est loin d'être un long fleuve tranquille surtout quand les médias s'y mêlent, mais je ne veux pas que ma vie privé soit étalé, alors j'y fais attention, et je protège aussi mon frère."
Et ce qui se passe ici, ou ailleurs que je ne veux dévoiler, ne l'est pas. J'y tiens et j'y fais attention, quitte à déployé des moyens parfois peu recommandables, mais ça je le garde pour moi. Mon sourire grandit au mot savoureuse, prononcé entre ses lèvres il sonne tellement bien.

"Je comprends totalement, et puis une conversation sans franchise, avec juste des mots sans fonds n'est pas aussi intense que ce qui se trouve au fond dans le désir des gens, dans ses mots qu'ils vont laissé s'échapper sans retenue, avec envie… Même si parfois … Ce n'est ni le moment, ni l'endroit."
Je laisse un petit rire nerveux, pensant que mes mots pourraient être pris à contre sens, d'une manière déjoué ils pourraient être bien loin d'une conversation que deux personnes pourraient entretenir lors d'une rencontre pour un stage.

J'observais chacun de ses gestes attendant la réponse, patientant en admirant sa stature. L'écoutant avec attention, je me laissais tenter pour boire une gorgée d'eau sans le quitter du regard alors qu'il se laissait tenter par l'idée. Je rebouche la bouteille en prenant le temps de réfléchir à ma réponse.

"Effectivement cette place m'intéresse. Pour ce qui est du travail acharné, j'en attendais pas moins de toi." Mon regard revient dans le sien. Mon corps se penchant légèrement vers le sien. Sérieuse et déterminée. "Ce nom en haut de l'immeuble n'est pas le plus important. Celui que les gens murmurent, que les gens recommandent et redoutent, c'est celui ci qui m'intéresse. L'argent tout le monde peut l'avoir pour s'acheter un cabinet, le talent pour le gérer d'une main de maître, il n'y a personne d'autre qui puisse l'avoir."
Je laisse un sourire s'étirer sur mes lèvres.
"Je suis certaine d'arriver à vous supporter, vous adoucir un peu même si jamais l'ours en vous finit par se réveiller." Je ris doucement et recule un peu dans mon siège, me rendant compte que prise par l'envie de le convaincre j'avais visiblement pas mal avancer dans ce siège pour venir vers lui.