Gordon n’était pas le genre d’homme qui appréciait la solitude. C’était à se demander pourquoi il s’obstinait à habiter seul dans ce penthouse beaucoup trop grand pour lui, lequel était plongé plus souvent qu’autrement dans un silence pesant. Le soir venu, il avait plutôt l’habitude de sortir dans les clubs, les bars ou au Red Cellar, plutôt que de rester tranquillement chez lui. Lorsqu’il s’ennuyait, il lui arrivait aussi de descendre au premier étage pour se rendre au cabinet afin de faire progresser les dossiers nécessitant une urgence immédiate. Mais quand il avait un peu de chance, il lui arrivait de dénicher et de réserver les services d’une escorte ou une prostituée assez distinguée pour partager avec lui de doux moments de plaisirs mutuels. Avec sa réputation, ses avoirs, sa position, il pouvait se permettre de choisir. Par contre, il était un homme des plus exigeants. Il n’était pas aisé de trouver une personne qui soit à la hauteur de ses impératifs. Il cherchait plus que simplement du cul ou un corps : il pouvait se présenter au Red Cellar à tout heure du jour ou de la nuit pour cela. Non, quand il se retrouvait seul chez lui, il cherchait un esprit capable d’aller à la rencontre du sien, une femme sans faux semblant et surtout, capable de s’amuser au jeu de la séduction. Elle devait avoir de la répartie, ne pas être ennuyeuse, être capable d’entretenir une conversation sans balancer que des banalités. Elle devait avoir une tête sur les épaules, être intelligente, avoir du caractère… Gordon n’avait pas peur des défis.

C’est par l’intermédiaire d’un client du Red Cellar que Gordon entendu parler de la ravissante Circé pour la première fois. Ce qu’il avait appris, c’est qu’elle était nouvelle sur le marché, une jeune étudiante en art et d’après les rumeurs, d’une beauté inégalée. Il fallait qu’il mette le grappin dessus avant les concurrents qui étaient nombreux et féroces. Elle pourrait rapporter énormément, surtout dans les premières années, parce qu’après, et cela arrivait malheureusement trop souvent, elles devenaient blasées et désabusées. En effet, ce n’était pas un métier que l’on exerçait très longtemps. Il fallait donc renouveler l'offre plus rapidement qu’on l'aurait souhaité si l’on voulait rester concurrentiel et fidéliser la clientèle.

Grâce à ses nombreux contacts, il avait aisément pu obtenir son numéro de téléphone. Par la suite, ils s’étaient vu deux ou trois fois, à l’hôtel. Il préférait toujours un endroit neutre lors des premières rencontres, car il ne souhaitait pas nécessairement faire visiter ses appartements privés à la moitié des habitants de l’île de Manhattan (oui, c’est un homme qui aimait beaucoup les femmes). C’était autant une question d’hygiène que de sécurité. Lorsque le fit était bon, qu’il avait le feeling qu’il pourrait se développer une certaine relation sur le long terme, il était alors plus simple de recevoir ses conquêtes directement chez lui.  

Ce soir, il avait invité Circé à son penthouse. Il avait l’intention de lui faire une proposition qui, il l’espérait, serait considéré avec intérêt par la jeune femme. Un emploi stable, de bonnes conditions, notamment quant à la sécurité, ainsi qu’un droit de regard sur son horaire et ses clients, même si Gordon se devait de conserver un droit de véto sur ce dernier point, bien entendu. Elle conserverait un certain pourcentage de ses gains, lequel pourcentage resterait à négocier et dépendrait des services qu’elle était prête à offrir. C’était une proposition honnête qu’elle serait libre d’accepter ou non. Gordon ne faisait pas dans la coercition, pas avec ses employés du moins. Il était toujours avisé de s’en faire des alliés plutôt que des ennemis. Dieu seul sait tout ce qu’un employé mécontent pouvait causer comme dommage à une entreprise underground comme la sienne. Employés heureux, entreprise prospère : cela lui avait bien réussi jusque-là.

Son chauffeur devait la récupérer dans Brooklyn et la ramener jusqu’à lui. Il était fébrile, impatient. Il avait mis quelques bouteilles d’un excellent champagne au frais et son traiteur préféré avait apporté quelques bouchées et tapas pour se sustenter si la faim se faisait sentir plus tard en soirée. La soirée s’annonçait douce, ils pourraient profiter à leur guise de la terrasse sur le toit, piscine chauffée, spa, sauna finlandais… son endroit de prédilection pour la détente et les caresses coquines.

Il était passé chez le barbier pour faire tailler sa barbe, avait pris une longue douche, revêtit un jeans noir et une chemise blanche dont il avait roulé les manches pour un look plus décontracté. Sa montre affichait 20h30, Circé venait tout juste d’arriver, l’ascenseur avait entamé son ascension des soixante-dix étages de la Cumberland Tower qui l’amènerait jusqu’à son sommet, jusqu’à lui. Le penthouse de Gordon occupait les deux derniers étages en plus d’un accès entièrement privé à la terrasse sur le toit.

Gordon avait déposé une bouteille de champagne dans un seau à glace et rapproché deux flûtes. De la musique aux inspirations lounge et chill house jouait doucement en background. Tout était fin prêt. La bête n’avait plus qu’à attendre que la belle fasse enfin son entrée.

Gordon recevait souvent de charmantes créatures dans son repaire, mais aucune de ces filles de joie n’était parvenue à retenir son attention sur une période suffisamment longue pour être invité chez lui à plus d’une reprise. Seules les quelques femmes d’exceptions qui gravitaient autour de lui avaient ce privilège. Pour le moment, Circé avait certainement retenu son attention. Il restait à voir comment se déroulerait la soirée, si elle parvenait à le surprendre encore. Chose certaine, Gordon était convaincu qu’elle ferait tourner bien des têtes au Red Cellar. C’était son sens aiguisé des affaires qui lui avait insufflé cette idée de lui proposer un emploi permanent au Red Cellar. C’était la décision logique à prendre, monétairement parlant du moins. Mais bon. Ça impliquait aussi de devoir la partager avec plusieurs clients, et ce, sous son toit d’une certaine façon. Cela l’étonna lui-même, mais maintenant qu'il la connaissait davantage il n’était plus certain d’apprécier cette idée.

La sonnerie retentit enfin, indiquant que l’ascenseur était arrivé et que les portes allaient bientôt s’ouvrir. Il se dirigea à sa rencontre, incapable de masquer ce sourire qui illuminait son visage lorsqu’il l’aperçut enfin. Elle était ravissante dans cette petite robe lilas, moulante, mettant en valeur sa poitrine voluptueuse. Une créature irrésistible avec laquelle il espérait passer la nuit, si elle acceptait, bien entendu. Ses escarpins résonnaient contre le marbre au sol alors qu’elle s’approchait pour l’embrasser sur la joue. Cela demandait un contrôle hors du commun pour ne pas simplement lui arracher chacun de ses morceaux de vêtement pour la prendre, ici et maintenant. Mais Gordon savait aussi être patient et il était réputé pour être un véritable gentleman avec les femmes. Pas question de brûler les étapes.

- Tout d’abord, il faut que tu me laisses t’admirer sous tous les angles, dit-il alors qu’il prit une de ses mains dans la sienne pour la faire pivoter doucement sur elle-même. Son regard s’attarda sur chacune de ses courbes délicieuses alors qu’il se mordillait la lèvre inférieure.

- Exceptionnelle. Tu es magnifique.

Il glissa une main sur son épaule pour repousser une mèche de cheveux qui masquait son décolleté.

- Bah… les chambres d’hôtel, c'est bien, quoiqu’impersonnel et un peu froid… et je dois admettre que je préfère de loin la vue que nous avons ici. Et tu n’as pas vu la terrasse sur toit encore… Je te montrerai tout à l’heure. Allez, viens, suis-moi.

Il lui prend la main et l’attire avec lui vers l’imposante fenestration, du plafond au plancher, avec une vue exceptionnelle sur l’île de Manhattan toute illuminée.

- Alors, est-ce que j’ai réussi à t’en mettre plein la vue ? Moi, personnellement, je pense que je ne m’en lasserai jamais …

Il se dirige ensuite vers un coin de la pièce aménagé avec une table à café ronde au centre, entouré par deux canapés et quatre fauteuils confortables.

- Viens t’assoir, nous avons effectivement quelques points à discuter en commençant.

Il sort son téléphone de sa poche et le dépose sur la table basse devant lui avant de prendre place sur l’un des canapés, faisant signe à Circé de le rejoindre à ses côtés.

Gordon est très sensible aux charmes de la jeune étudiante. Peut-être un peu trop même. Il l’observe attentivement alors qu’elle se tient près des fenêtres, désireux de l’embrasser fougueusement tandis que ses yeux brillent comme les lumières de la ville. Puis, lorsqu’elle le complimente, il sourit candidement. Il ne pourrait dire si ses propos sont véridiques ou s’ils sont prononcés uniquement pour l’amadouer, le séduire : elle en fait tout de même son métier. Malgré tout, il lui plait de penser qu’elle n’est pas insensible à ses charmes, elle aussi. Il gonfle son torse quand elle y pose sa main, puis la porte à ses lèvres pour y déposer un délicat baiser, sur le bout de ses doigts. Il l’invite ensuite à le suivre au salon. Une fois tous deux installés sur le canapé, la demoiselle, consciente de ses atouts, ne tarde pas à se rapprocher de lui, une main sur sa cuisse.

- Nous avons toute la nuit ma chère, si tu acceptes, bien entendu.

En disant cela, il se redresse pour prendre son téléphone afin d’ouvrir l’application qu’elle préconise pour le versement du paiement exigé en échange de ses services. Sans attendre sa réponse, il lui transfère sur le champ la somme de 7 000 $ tout rond. La somme est nettement plus élevée que ce qui était attendu selon ses tarifs habituels. En fait, la vérité est que Gordon appréciait vraiment sa compagnie. Elle était loin d’être comme les autres et elle le savait pertinemment. Donc évidemment qu’elle méritait plus que les autres. Il n’avait pas d’envie particulière qui nécessitait un extra, ce n’était pas la raison de son paiement. Il voulait surtout lui montrer qu’il n’était pas radin. Il pouvait lui offrir la lune. Elle pouvait avoir une vie de princesse à ses côtés si elle acceptait de lui tenir compagnie et bien sur… de partager son lit.

- Voilà qui devrait convenir, je crois, mais n’y vois pas d’obligation à quoique ce soit. Peu importe ce qui se passe ce soir, je sais que nous nous reverrons. En tout cas, c’est ce que moi je souhaite…

La demoiselle se rapprocha langoureusement de lui, portant son visage dans le creux de son cou. Il sentit son souffle contre sa peau, le faisant frissonner légèrement. Gordon ferma les yeux l’espace d’un instant, profitant du moment. Elle exerçait une pression avec sa main contre sa cuisse qui ne manqua pas de réveiller en douceur ce qui se cache dans son pantalon.

- Ah oui, mon défilé… pour rien au monde je voudrais manquer ce spectacle…! Tu me l’as promis, lui chuchota-t-il à l’oreille tout en lui caressant du bout des doigts sa taille fine, la courbe de ses hanches et le haut de ses cuisses.

Il alla même jusqu’à glisser ses doigts sous sa robe, mais sans être trop entreprenant non plus... même s'ils étaient là pour ça et qu'il avait payé. C'est que Gordon aimait tout de même prendre son temps et faire monter le désir de sa partenaire. Par contre, avant d’aller plus loin, il devait lui parler de l’idée qu’il avait eu, même s’il n’était plus certain lui-même qu’elle soit envisageable. Enfin, il devait quand même lui proposer, car il n’était pas sans ignorer qu’elle représentait une véritable mine d’or… mais à la fin, ce serait tout de même elle qui déciderait. Il se redressa légèrement et tourna son corps dans sa direction, roulant les yeux vers le ciel en laissant échapper un soupir.

- Bon effectivement, je voulais te faire une proposition. Je veux toujours te la faire, même si bien honnêtement... Enfin, nous verrons bien. Je t’ai déjà dit que j’étais co-associé du Red Cellar, n’est-ce pas? Un club très classe, qui offre divers services à ses clients, tel que des massages, danse de type strip-tease et l’accès à des salons privés où nos clients peuvent satisfaire leurs plus inavouables envies avec l'un de nos employés, le tout dans une ambiance feutrée.

À ce moment, il replace une mèche de cheveux blond derrière l’oreille de la demoiselle et fait glisser ses doigts le long de son bras jusqu’à attraper sa main.

- Alors voilà, j’aimerais t’offrir un emploi. Je sais ce que tu vaux, donc tes conditions seraient les miennes. C’est un environnement sécuritaire, élégant, les gens sont vraiment gentils et on n'accepte pas n’importe qui comme client non plus. On est à l’écoute des filles et des gars qui travaillent pour nous. Tu pourrais conserver un certain pourcentage de ce que tu rapportes, choisir l’horaire qui te plait, tant que tu peux nous offrir un nombre d’heures minimal par semaine. Voilà ce que je te propose… Enfin...

Il se mordille la lèvre, plongeant son regard dans le sien, la dévorant des yeux.

- Je veux d’abord connaître ton opinion sur cette proposition. Tu peux aussi prendre le temps d’y penser, évidemment… Oh, mais quel hôte pathétique je fais, j’étais en train d’oublier que j’ai mis du champagne au frais justement pour toi. Attends-moi, je reviens tout de suite.

Gordon se leva et se rendit à l’îlot de cuisine où trônait déjà le champagne dans son seau à glace et deux verres. Il rapporta le tout au salon et s’affaira à ouvrir la bouteille. Le pop! se fit entendre et Gordon versa le précieux liquide couleur or dans les flûtes et en tendit une à Circé.

- Mademoiselle, j’espère qu’il sera à votre goût! Je lève mon verre à cette soirée qui s’annonce des plus inoubliables.

Il fait doucement cogner son verre sur le sien et prend une gorgée avant de redéposer son verre sur la table basse.

- Alors, que penses-tu de mon offre?

La soirée était à peine entamée, mais déjà, le ton avait été donné. D’ailleurs, il ne s’agissait plus d’une simple soirée, mais bien d’une nuit entière dont chacune des minutes écoulées en compagnie de Circé serait synonyme de volupté et d’allégresse. En vérité, Gordon était littéralement aux anges lorsque la jeune Circé laissa entendre qu’elle avait l’intention de le revoir, faisant pression sur sa cuisse avec sa main. Et oui, il la recevait pour la première fois chez lui, n’avait même pas encore posé ses lèvres sur les siennes que déjà, il pensait à la prochaine fois, peinant à contrôler le feu ardent qui brûlait en lui. C’est parce que les quelques heures passées en compagnie de Circé aux fils des semaines, souffrant des aléas de leurs disponibilités respectives, cela ne lui convenait plus. Il en voulait plus. Beaucoup plus. Il avait pourtant toujours été clair qu’il ne pourrait jamais la posséder entièrement. Et lui, mieux que quiconque, le comprenait que trop bien. Le business, c’était le business. Après tout, Gordon lui-même ne pouvait se suffire d’une seule femme.

Ainsi, sa proposition, il l’avait faite un peu par automatisme, par obligation. Au moins, si Gemma ou Zenia le lui demandait, il n’aurait pas besoin de mentir : il lui avait proposé, honnêtement. Ce n’était pas sa faute si après elle décidait de refuser son offre… Quoi, il aurait pu mettre plus d’effort pour la contraindre à accepter? La menacer? Il y avait peu de chance que cela ait fonctionné. Et ce n’était pas comme ça qu’on montait un business qui tenait la route. De toute façon, Circé n’était pas qu’une simple pute pour lui et il n’avait aucune envie de s’en prendre à elle pour la forcer à faire une chose qu’elle ne voulait pas. Il est vrai qu’il la connaissait peu, mais c’était déjà tellement attaché à elle, faible qu’il était…

Le champagne convenait à la demoiselle qui qualifia alors sa demeure de royaume. - Je ne suis pas roi… pas encore, mais toi, par contre, tu as tout d’une princesse… Il lui sourit avant de reprendre lui aussi une gorgée de champagne. La demoiselle retira alors ses chaussures devant le regard intrigué de Gordon, grimpant sur le canapé pour se mettre à genoux tout près de lui. Ses délicates main posées sur son épaule et son torse alimentait son feu intérieur, accélérant son rythme cardiaque par la même occasion. Elle est tout près de lui quand elle se dit flattée d’avoir été choisi pour faire partie de son harem. Il ne put retenir un rire étouffé.

- Je n’avais jamais vu cela ainsi… mais en y pensant, j’admets que ça peut ressembler à cela. Honnêtement, je ne peux pas me passer des femmes dans ma vie. Et chanceux que je suis, la plupart d’entre elles ne peuvent résister à mon charme. Il faut aussi dire que je prends bien soin d’elles…

Circé se rapproche encore plus près, déboutonnant un premier bouton de sa chemise lui faisant fermer les yeux l’espace d’un instant, savourant le moment… jusqu’à ce qu’elle lui annonce son refus. Elle s’éloigne alors après avoir déposé un doux baiser dans son cou. Il est insupportable pour Gordon de la savoir si près de lui et si loin à la fois. Elle s’affaire ensuite à lui expliquer les raisons de son refus, qu’il prend le temps d’écouter jusqu’à la fin, même s’il n’a qu’une envie,  lui retirer cette petite robe pour voir ce qui se cache dessous.

- Je comprends tout à fait tes arguments. Et c’est tout à ton honneur de travailler si fort, par toi-même, pour payer toutes ces dépenses qu’engendrent tes études en même temps qu’aller à tes cours. Je sais comme la facture peut s’avérer salée. Et c’est clair qu’en étant ton propre patron, je ne pourrai jamais t’offrir autant de liberté que tu en as actuellement…

Mais pourquoi serait-il le seul à se laisser déshabiller ? Les yeux dans les siens, ses mains parcourant les cuisses presque entièrement dénudés de la demoiselle, il remonte ses mains jusqu’à ses hanches, entraînant avec elles le tissu soyeux de la robe dans son mouvement. Il empoigne alors la jeune femme pour la guider vers lui afin qu’elle se retrouve assise sur lui, un genou de chaque côté de ses hanches. L’une de ses mains caresse son cou pour venir empoigner sa mâchoire, la forçant à le regarder.

- Par contre, oh oui, je t’en veux terriblement. Mais je crois que tu sauras te faire pardonner, n’est-ce pas?

Il l’attire à lui pour l’embrasser dans le cou, puis, du bout des doigts, il repousse une bretelle de sa robe. Savourant la vue qui s’offre à lui à présent, ses mains glissent le long de sa taille vers ses reins pour venir soutenir le bas de son dos.

- En fait, je sais ce qui me ferait plaisir. Ce serait que tu acceptes l’autre proposition que j’ai pour toi, mais dont je ne t’ai pas encore parlé… N’aimerais-tu pas, justement, pouvoir profiter plus de la vie, de ta famille et travailler moins sans avoir à te soucier du paiement de tes études, de ton appartement? Oui tu aimes ta vie maintenant, mais ne pourrait-elle pas être encore mieux? Il penche un peu la tête de côté, un sourire se dessinant sur ses lèvres. Tu sais comme je suis en train de m’attacher sérieusement à toi…? J’aimerais vraiment te voir plus souvent, mais pas uniquement pour une soirée passée sous les draps. Je ne te forcerai jamais à rien… mais je saurai te dédommager pour ce temps que tu voudras bien m’accorder. Je pourrais prendre en charge le paiement intégral de tes études, de ton loyer et bien plus encore, sous forme de paiement mensuel. En échange, j’aimerais que tu m’accompagnes de temps à autre pour certaines activités, des sorties, des week-ends dans les Hamptons, des repas dans de grands restaurants étoilés… Et bien sûr, je voudrais profiter aussi souvent que possible de ces courbes qui me font franchement saliver. Tu serais toujours avisé à l’avance, tu serais libre d’accepter ou non mes invitations. Je ne t’empêcherais pas de voir d’autres clients, mais peut-être que je deviendrai un peu jaloux quand même…

Sa langue glissa sur sa lèvre inférieure alors qu’il la dévorait des yeux. Il porta alors sa main à son visage si délicat et caressa sa joue avec son pouce.

- Alors, cette proposition pourrait-elle te plaire ma belle…?

Ainsi la demoiselle le trouvait charismatique et bel homme et promettait de se faire pardonner toute la nuit…? Il n’en fallait pas plus pour motiver Gordon à se jeter à l’eau. Et oui, il a osé. Oser lui parler de cette proposition qui lui brûlait les lèvres depuis son arrivée. Bien sûr que c’était osé de sa part. Surtout après avoir essuyé un premier refus. Surtout après qu’elle lui ait confié être heureuse dans cette vie qu’elle s’était bâtie elle-même. Gordon ressentait de l’admiration pour elle, pour s’être prise en main de la sorte, à un si jeune âge, et être capable de faire fi du regard de ceux qui désapprouvent son choix de vendre son corps. Au final, sa débrouillardise et son audace l’attiraient autant que son corps plus-que-parfait. Une chevelure faite de soie, des yeux perçants et envoutants, un décolleté à faire saliver, des hanches et des fesses toutes en rondeurs et des jambes à perte de vue. Décidément, Gordon commençait à ressentir les effets du champagne qui lui rougissait un peu les joues et lui faisait tranquillement perdre toute inhibition.

La princesse sur ses genoux, il est littéralement aux anges. Son attitude, ses compliments, ses manières envers les femmes, ça lui vient tellement naturellement. Jamais il ne lui viendrait à l’idée de traitement les femmes autrement que comme des princesses. Pas après tout ce qu’elles lui faisaient vivre ou ce qu’elles lui offraient le temps d’une nuit. Chacune d’entre elles était un joyau précieux dont on devait prendre soin comme la prunelle de ses yeux. Bon, il y avait parfois des exceptions, cela va de soi. Gordon n’accepterait quand même pas qu’on se moque de lui, qu’on l’ignore ou qu’on s’en prenne à lui sans réagir. C’était un homme fier qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. Heureusement, sa réputation le précède et rares sont ceux qui osent le confronter ouvertement.

La petite princesse approche alors son visage de lui et bifurque vers son cou et le haut de son torse, le faisant frissonner d’envie. Gordon lui demande ce qu’elle pense de sa deuxième proposition et la réponse ne tarde pas à venir, pour son plus grand plaisir. Ses lèvres viennent se poser sur les siennes, les mordiller doucement. Gordon ferme à nouveau les yeux, mais les ouvre lorsqu’il la sent se reculer. Il fait un peu la moue, jusqu’à ce qu’elle prenne sa main dans la sienne et lui montre le chemin jusqu’à la fermeture éclair de sa robe. Lorsqu’elle lui demande s’il souhaite qu’elle l’appelle Daddy, Gordon hoche lentement la tête de droite à gauche, un sourire malicieux à la commissure des lèvres. Il n’a pas le temps de lui répondre qu’elle fond sur lui, l’embrassant enfin fougueusement. Il presse ses mains sur elle, pour la retenir un peu plus longtemps, que cet instant ne prenne pas fin, à tout le moins, pas tout de suite. Gordon en veut toujours plus. Pourtant, elle parvient à nouveau à lui échapper.

Cette fois, pas de moue à l’horizon, seulement un grand sourire fendu jusqu’aux oreilles, les yeux brillants. Elle a accepté!! Toujours les mains dans son dos, il agrippe la tirette de la fermeture éclair et la fait glisser vers le bas, ses yeux plongés dans les siens.

- Je suis on ne peut plus ravi de ton acceptation. Mais ce n’est pas suffisant, il faut encore que tu te fasses pardonner, tel que tu me l’as promis.

Avec ses deux mains, il fait glisser la robe sur sa peau afin de dévoiler sa poitrine bien ferme et flambant nue. Surpris de constater qu’elle ne porte aucun soutien-gorge, il n’en demeure pas moins ravi. Gordon dépose ses mains sur sa taille dénudée et remonte doucement, caresser la base de ses seins rebondis.

- En voilà une belle surprise. Aucune agrafe à détacher, aucune corde à dénouer… tu me rends la tâche trop facile ma jolie.

Il aide Circé afin qu’elle puisse retirer entièrement sa robe qui ne la recouvrait plus vraiment de toute façon, dévoilant un string tout à fait séduisant. Gordon pourrait bien entendu lui arracher sauvagement et se satisfaire en elle, là, maintenant, sur ce canapé… Mais ce ne serait qu’un plaisir de courte durée. Ce n’était pas du tout son genre. Pas ce soir du moins.

- Je ne sais plus si je t’ai dit à quel point je te trouve ravissante. Vraiment. Tu es tout simplement… parfaite.

Gordon s’approche alors doucement vers sa poitrine et fait danser le bout de sa langue dans le creux de ses seins avant de bifurquer vers ses mamelons. Il fait des va-et-viens tout en douceur avec sa langue avant de se reculer, fermer presque entièrement ses lèvres, puis souffler délicatement sur le bout de son sein. Ses mains caressent partout sa peau, son dos, ses épaules, son cou, ses fesses et ses cuisses. Puis, Gordon est soudain tenaillé par la soif, mais pas question de la laisser s’échapper. Il enroule un de ses bras autour de sa taille fine et la garde bien contre lui alors que de sa main libre, il agrippe le premier verre de champagne à sa portée. Il s’apprête à porter la flûte à ses lèvres, mais s’interrompt dans son geste. Il tourne plutôt son visage vers Circé, sourire en coin.

- Ouvre ta bouche.