(fb) Can't we just talk

feat. @Salem Fields ☾

Salem et moi, nous n'avions jamais été très proches, pour autant elle était ma petite sœur et je l'aimais par dessus tout, même si je ne lui avais jamais véritablement démontré. Plus jeune, j'avais même tout fait pour lui faire faire n'importe quoi. Pourquoi ? Parce que j'étais jalouse d'elle. Pourtant, ce n'était pas sa faute si mes parents n'avaient d'yeux que pour elle, mais je lui avais fait payer à elle, et moi j'avais fait tout bonnement n'importe quoi pour simplement attirer l'attention de mes parents, sans que cela ne marche jamais. Puis, j'avais eu ce déclic, cette grossesse, le fait d'avoir abandonné ma fille, qui m'avait remise dans le droit chemin. Mais je me doutais que quelque chose était cassé entre Salem et moi, et qu'à cause du comportement que j'avais eu depuis toujours avec elle, sûrement que je ne pourrais jamais rattraper le temps perdu. Alors, au fil du temps j'avais pris mes distances avec mes parents, mais aussi avec elle, j'avais quitté le domicile familial et ma vie suivait son cours. On prenait des nouvelles mutuellement, quelque fois, mais c'était quand même assez rare. Mais, je l'aimais ma sœur, plus que tout, simplement ma jalousie m'avait empêché de lui prouver, et désormais j'avais trop honte pour tenter de changer les choses.

J'avais passé une rude journée, et je ne rêvais que de pouvoir me poser et me délasser. Après une bonne douche j'avais enfilé une tenue confortable, pour ne pas dire un pyjama, avant de me laisser tomber sur mon canapé et pousser un grand soupire quand j'entendis la sonnette. Je me redressais rapidement, sentant mon coeur battre la chamade, comme un début de panique à ne pas savoir qui se trouvait derrière la porte. Il allait falloir que j'aille ouvrir, ou alors que je reste silencieuse pour faire croire qu'il n'y avait personne. Finalement, je n'étais pas du genre à laisser qui que ce soit à la porte quand j'étais chez moi. Je n'avais pas spécialement envie de voir du monde mais je prenais mon courage à demain avant d'aller ouvrir la porte. j'eu comme un sursaut alors que je tombais face à Salem, ma soeur. Je restais sans voix, parce que je ne savais pas quoi dire. J'étais très surprise de la trouver là, il devait y avoir quelque chose de grave ou d'important pour qu'elle ait fait le chemin jusqu'ici. Puisque je restais immobile et que je ne savais pas quoi dire, heureusement qu'elle prit la parole à ma place. « Salut Salem. Je...oui bien sûr entre. » dis-je en bafouillant un peu tout en me décalant pour la laisser entrer. Je n'étais pas vraiment présentable mais j'essayais de ne pas y penser. « Qu'est-ce qu'il se passe Salem ? » demandais-je inquiète.

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Il était évident que même si je ne m'attendais absolument pas à voir débarquer Salem chez moi ce soir, ni aucun autre soir en réalité, je ne pouvais pas la laisser dehors. Bien que nous n'étions pas proches et que par le passé j'avais tout fait pour que nos parents s'intéressent moins à elle, par pure jalousie, elle restait ma petite sœur et malgré tout, je l'aimais. J'avais conscience que le comportement que j'avais pu avoir à son égard avait sûrement gâché notre relation, et que ne pourrions jamais être proche, du moins pas autant que l'on aurait dû l'être, mais je ne voulais pas rompre le contact ni le peu d'attachement que nous avions l'une pour l'autre. Une fois qu'elle fut entrée, je refermais la porte derrière elle puis je la laissais aller à sa guise dans mon salon. Clairement, elle ne semblait pas aller bien, et il n'était pas question que je la contrarie plus qu'elle ne l'était déjà. Elle allait s'asseoir sur le canapé, endroit où j'avais prévu de passer ma soirée. Et alors que je m'apprêtais à la rejoindre, elle m'annonça que son petit ami était parti. Je me sentais terriblement désolée pour elle, et je savais combien perdre l'homme que l'on aime pouvait être difficile. Je m'avançais doucement vers elle. « Je suis désolée Salem... » me contentais-je de lui dire. Parce qu'à vrai dire, je ne savais pas trop ce qu'il fallait dire dans ce genre de situation. Je savais combien ils étaient proches et combien elle était amoureuse de lui, c'était visible comme le nez au milieu de la figure. J'allais venir auprès d'elle pour tenter de la réconforter du mieux que je pourrais mais je m'arrêtais net quand je la vis poser une main sur son ventre. Elle n'arrivait visiblement pas à parler pour me dire les choses, mais il n'y avait pas besoin de mots pour que je comprenne ce que ce geste voulait dire. La voir faire cela faisait remonter à la surface des souvenirs que je pensais enfouis à jamais, ou du moins auxquels je ne pensais pas être confrontée si rapidement. Visiblement, Salem avait suffisamment confiance en moi que pour me confier une chose pareille. Quant à moi, personne n'avait jamais rien su pour mon enfant que j'avais abandonné à la naissance. Forcément, c'était une plaie béante dans ma poitrine, que je ne refermerais probablement jamais, mais je savais que j'avais sans doute pris la bonne décision, car mes parents n'auraient jamais approuvé une chose pareille. Pour ne pas éveiller les soupçons, j'avais même quitté mon petit ami, le père de l'enfant, alors que j'étais amoureuse de lui. Je souffrais terriblement de tout ça même si je faisais tout pour ne pas y repenser. Mais en voyant Salem se retrouver sans Swann, et qui plus est enceinte, je ne pouvais pas la laisser faire la même chose que moi. A moins que son choix soit celui de ne pas garder l'enfant, il était hors de question qu'elle prive son enfant de sa mère. Je me ruais rapidement vers elle pour m'asseoir à ses côtés, sentant les larmes me monter aux yeux je la prenais rapidement dans mes bras pour qu'elle ne voit pas que j'étais à deux doigts de fondre en larmes. « Oh ma chérie... » soufflais-je en la serrant fort contre moi, comme si je cherchais à me consoler en même temps.  Je conservais mon étreinte un moment avant de la relâcher doucement en glissant mes mains sur ses épaules et plongeant mon regard dans le sien. « Tu sais ce que tu veux faire ? » demandais-je doucement en sentant ma gorge se serrer. Je jetais un petit coup d'oeil vers son ventre pour qu'elle comprenne de quoi je parlais et pour qu'elle voit que j'avais compris.