ootd. mio observe une dernière fois sa silhouette devant le miroir, arrange un peu le béret qu'il a posé sur sa tête en espérant faire une meilleure impression à jakub que la fois précédente. en même temps, aujourd'hui, il est un peu plus préparé que sur son lieu de travail. cette rencontre a chamboulé beaucoup de choses dans l'esprit du jeune homme qui n'a eu de cesse de penser à tout cela. sa mère ne lui a jamais vraiment parlé de ses relations amoureuses et mio ne lui a jamais posé de questions non plus. en réalité, toute cette vie qu'il mène depuis qu'il est né lui convient. il n'a rien besoin de plus à présent. il n'aime pas les changements, en est constamment effrayé après ce qui a pu lui arriver lorsqu'il était encore en études. le lycée lui a fait beaucoup de mal, ou plutôt les mauvaises personnes qui l'ont entouré à ce moment-là. mio s'est créé une petite carapace protectrice où il a aujourd'hui trouvé un certain équilibre. son travail, son appartement, son quotidien rythmé ainsi. songer qu'il a réellement un père biologique le rend nerveux ; le sort de ce chemin.
léger soupir qu'il abandonne avant de quitter l'établissement pour emprunter un bus qui le conduit directement au parc devant lequel il a donné rendez-vous à jakub. ses écouteurs dans les oreilles et un livre dans les mains, il ne parvient néanmoins que peu à se concentrer sur sa lecture. il appréhende un peu, et en même temps, c'est lui qui a proposé qu'ils apprennent peut-être un peu plus à se connaître. mais dans quel but ? il range son livre dans son sac, se laisse bercer par le ronronnement du moteur jusqu'à l'arrêt du prospect park. comme convenu avec jakub, mio avance près de l'entrée où il l'attend. un oeil sur son portable, il hésite à lui envoyer un message pour lui dire qu'il vient d'arriver, se ravise de le faire lorsqu'il aperçoit sa silhouette. ses écouteurs s'enfoncent dans ses poches et il fait un signe de la main à jakub. - bonjour. vous allez bien ? tentative de ne pas se montrer trop stressé quand pourtant son coeur s'agite sous sa poitrine.

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ootd. mio sourit doucement une fois jakub arrivé près de lui. ce dernier n'hésite pas à lui avouer qu'il est un peu stressé et mio acquiesce un peu de la tête. même s'il ne le dira peut-être pas ainsi, mio l'est tout autant. il ne sait pas vraiment ce à quoi il s'attend en ayant proposé à son aîné de passer du temps ensemble. - ça va, je viens tout juste d'arriver. nouveau sourire sur les lèvres avant qu'il ne range son téléphone portable dans son sac. maintenant que jakub est là, mio a envie de faire de son mieux pour que cette nouvelle rencontre se passe mieux que la première. il a déjà remarqué la petite distance instaurée par jakub et mio lui en est reconnaissant. ce n'est pas tant qu'il n'aime pas les contacts physiques, c'est surtout la surprise lorsqu'il ne connaît pas assez la personne en face de lui. bien sûr, ce sont les vieux démons du passé qui s'éveillent pour murmurer tout un tas de chose au creux de son oreille... néanmoins, mio ne se laisse pas impressionner pour autant et les voilà qui profitent du temps agréable pour marcher dans le parc. mio aimerait ouvrir la discussion, mais il ne sait pas vraiment pas quel bout commencer. reparler de la fois précédente ? de leurs échanges de messages ? heureusement jakub prend les devants et propose de s'arrêter acheter une glace au marchand ambulant. mio relève la tête, les yeux brillants. - j'aime beaucoup la glace ! il s'avance donc aussitôt afin de regarder les parfums qui sont disponibles. il y a de la crème glacée et quelques sorbets, rendant les choix plus compliqués que prévu. - quels parfums est-ce que vous allez prendre ? je vous invite, d'accord ? pour... pour rattraper la dernière fois. les joues rougissent tandis que les personnes devant eux sont servies. c'est donc au tour de jakub et mio. - bonjour, je voudrais une boule à la fraise et une boule à la vanille s'il-vous-plaît. des valeurs sûres. il attend que jakub énonce son choix également, paie le tout et une fois les cornets en main, mio en profite pour prendre une photo avec son smartphone qu'il postera sûrement dans sa story un peu plus tard. cela fait, il goûte enfin les parfums qu'il a pris, ravi de cette fraîcheur bienvenue qui s'invite. - alors, euh... vous... vous croyez que les coïncidences existent ? mio est curieux, pourtant, quand il pose sa question, il n'ose pas regarder jakub. ses prunelles restent concentrées sur la glace qu'il porte à ses lèvres. il parle bien sûr de toute cette histoire, cette tâche de naissance.

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ootd. mio s'aperçoit assez vite que le fait qu'il veuille payer pour son aîné semble un peu gêné ce dernier. toutefois, il ne quitte pas cette idée et paie aussitôt leurs glaces entre leurs mains. mio ne songe pas vraiment à l'argent, il se moque bien de dépenser cette petite somme. c'est plus dans ce geste qu'il effectue qu'il espère montrer le petit pas en avant qu'il exerce dans cette relation qu'ils essaient, jakub et lui, de tisser. il y a beaucoup réfléchi au fil de ces derniers jours, notamment par le biais de l'échange de leurs messages, et même s'il ne sait pas encore ce qu'il en pense réellement, ni même s'il y croit, mio a envie de faire de son mieux pour que les choses soient faciles. c'est tout ce à quoi il songe en goûtant les parfums de sa glace, posant en premier une question à ce sujet. il acquiesce doucement de la tête aux interrogations qui lui sont retournées. - oui, un peu... tout ça c'est nouveau pour moi. et pour ma mère. on-on s'est toujours débrouillés tous les deux. il profite encore quelques minutes de sa glace. - oui, c'est très bon ! doux sourire qui s'étend sur le faciès du jeune homme. petit à petit, il se sent un peu moins stressé qu'à l'arrivée dans le parc. il y a néanmoins plein de questions qui se bousculent à la frontière de son esprit et mio ignore par où commencer. a-t-il seulement le droit de se dévoiler aussi... timide ? quant à cette situation ? jakub avoue croire en la destinée, et donc aux coïncidences, malgré cela, mio ne peut que s'interroger sur les réelles envies de son interlocuteur. - je... je me demandais ce que vous aimeriez ? je veux dire... de tout ça. après tout, il y a quelques jours à peine, nous étions deux inconnus. vous ignoriez que j'existais. mio s'entend parler de la sorte. il a l'impression que ses mots sont durs et tranchants. pourtant, c'est ce qu'il ressent au plus profond de lui-même et il n'a pas envie de se montrer secret face à jakub. il sent malgré tout qu'il peut oser parler de la sorte, une certaine confiance instaurée. toutefois, cela ne l'empêche pas d'avoir les joues qui se mettent à rosir et les oreilles si rouges qu'elles seraient prêtes à flamber ! heureusement, mio se félicite d'avoir songé à déposer un béret sur ses cheveux, cachant ainsi le haut de ses oreilles enflammées. la glace l'aide aussi à refroidir son organisme.

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ootd. durant toutes ces années, mio ne s'est jamais réellement posé de questions sur celui qui a aidé à sa venue au monde. pour lui, il ne saurait même pas qualifier cet homme de père puisqu'il n'aurait jamais été présent au quotidien. mio, il a sa mère et c'est tout ce qui suffit pour lui donner envie de faire de son mieux tous les jours. faire plus attention à lui afin que sa mère soit moins inquiète. apprendre que cette tâche de naissance à son poignet veut finalement peut-être dire quelque chose... cela ne lui rend pas les choses plus aisées, bien au contraire. quel lien peut bien se tisser après toutes ces années ? ils ne sont que deux inconnus qui tentent de saisir les liens subtils d'une histoire qui les dépasse. - je n'en veux pas à ma mère. mio laisse passer quelques secondes, essaie de réfléchir pour donner son avis sur la question. vraiment et avec toute la sincérité dont il peut faire preuve. - je... je ne sais pas trop pourquoi elle ne vous l'a pas dit. certainement parce qu'elle s'est toujours débrouillée depuis qu'elle est partie de corée et elle voulait assumer tous ses choix jusqu'au bout ? du moins, c'est ce que pense mio. il sait qu'elle n'a plus de contact avec ses propres parents en corée, lui-même ne connait pas ses grand-parents. ils sont clairement isolés et, en l'élevant, elle a voulu bien faire. mio en est certain. dans le fond, sa mère est un peu son héroïne, le seul et unique modèle qu'il a toujours connu. - non ! il s'exclame. peut-être un peu fort car la gêne se peint aussitôt sur son visage rougissant. - n-non, vous n'êtes pas un poids. je ne penserais jamais ça. de quiconque. il mange un peu de sa glace tandis qu'ils poursuivent leur chemin et que ses esprits remuent dans tous les sens afin de pouvoir offrir une réponse correcte à jakub. il ne veut pas lui mentir, et en même temps, mio est juste perdu. toutefois, avant qu'il ne reprenne la parole, c'est son aîné qui lui signale qu'il s'est barbouillé de glace. dans sa maladresse, mio n'a probablement pas fait attention. il relève ses yeux pour croiser ceux de jakub. ne sachant trop quoi dire, pris de court, il se contente d'acquiescer légèrement de la tête. sa joue essuyée, il se hâte de terminer sa glace et désigne un banc un peu plus loin sur lequel ils peuvent s'installer pour discuter davantage. - qui est nemo ? la curiosité s'invite quand il sait qu'il n'a pas encore répondu à la question précédente de jakub. ses attentes... mio triture les manches de sa veste. se perd plusieurs secondes dans ses pensées. - vous savez, je ne crois pas que j'ai d'attentes... ou juste que ça se passe bien pour tout le monde. pour jakub, sa mère et pour lui. un doux sourire se place sur ses lèvres rosées.

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ootd. mio acquiesce doucement de la tête aux paroles de jakub. il n'a pas vraiment l'habitude qu'on s'occupe de lui, encore moins de cette façon presque... paternelle. le contact avec les autres est compliqué pour lui depuis l'harcèlement qu'il a subi durant quelques années à la fin de son lycée et renouer avec les gestes physiques n'est pas aisé. même s'il se laisse faire, qu'il a accepté que jakub essuie sa joue, il ne peut empêcher son corps d'être plus raide qu'il ne le devrait. ce n'est qu'un geste anodin, après tout. - merci. dans un murmure gêné tandis qu'ils marchent encore un peu dans le parc. le temps est agréable et cela permet à mio d'être un peu moins sur la réserve. les rayons de soleil chauffent doucement tantôt son visage tantôt son dos. et puis, à la mention du chat, l'intérêt de mio est grand. - oh oui, je veux bien le voir ! il est vraiment très beau... il a l'air d'être si doux ! au travail, il n'y a pas de maine coon. l'anecdote des cravates éparpillées partout fait rire mio. - s'il aime bien jouer, je pourrais peut-être vous montrer quelques jouets qu'on a pour les chats au café ? je suis sûr que nemo jouerait bien avec. le sujet de conversation est si léger que les paroles s'échappent avec évidence de la bouche de mio. parler des chats lui fait plaisir et ramener cela en parallèle avec son travail est quelque chose qui lui fait chaud au coeur. il sait qu'aujourd'hui il a un endroit où aller avec plaisir tous les jours. là-bas, il se sent de plus en plus à sa place, jamais jugé. il songe que les animaux y sont pour beaucoup. finalement, mio désigne un banc où ils peuvent s'installer. il s'y assoit le premier en secouant la tête. - non, je n'en ai pas... j'aimerais bien, mais je préfère attendre un peu. je peux m'occuper de tous les chats du café, c'est déjà beaucoup de responsabilités. il sourit doucement, se rappelant de cette fois précise où il a pris peur lorsque klaus s'est enfui, réfugié dans un arbre. mio a dû appeler les pompiers pour qu'ils viennent l'en déloger. heureusement, plus de peur que de mal. un silence s'installe. mio observe les gens passer devant eux. des hommes, des femmes, des enfants. il se demande quelles sont leurs histoires. d'un petit coup d'oeil, il regarde aussi jakub. - je veux bien faire le test dont vous m'avez parlé. ses jambes s'agitent sous le banc. - et peu importe ce que ça nous dira, vous savez... vous ne me devez rien. mio veut bien ouvrir cette porte. il voit bien que jakub est un homme qui ne lui veut pas de mal et c'est pour cela qu'il a ajouté qu'il ne lui doit rien. il ne veut pas qu'il se sente obligé de quoi que ce soit envers lui ou envers sa mère.

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