Louisa & Wyatt

Explorer mes faiblesses, c’est exactement ce que je fuis depuis toutes ces années, j’essaye de les soigner certes mais en parlant le moins possible. Oui c’est fou mais avec Gemme j’ai pu régler quelques problématiques, bien sur il en reste pas mal qui sont encore bien enfoui mais le problème est : Ai-je vraiment envie d’aller remuer cette merde ? Il est évident que ma séparation avec Gemma n’est pas le seul souci que je dois régler, non j’ai encore des traumatisme bien présent dans ma vie, d’où mon reflexe de m’autosaboter quotidiennement.

Je ne sais pas si j’aurais la force de me rendre chez un psy, je prends en compte ses conseils mais il me faut du temps pour me pousser à y aller. Ce n’est pas si facile de confier toute sa vie à un parfait inconnu, de délivrer toutes les horreurs que l’on a vécu, qu’on nous a infligé ou que l’on c’est infligé sois même. Je ne pense pas assumer de conter tous ces passages car ça me rappellera que ça a existé et les revivre ne sont pas forcément la meilleure des idées.

« Je vais y réfléchir mais pour me libérer de ce calvaire, il faut affronter le passé et ça c’est loin d’être le plus facile. »

Wyatt connaît quelques brides de mon passé, il sait que je n’ai pas eu une vie des plus faciles étant enfant mais ne sais pas l’étendu des dégâts que cela a provoquer dans mon quotidien. Enfin je vais y réfléchir, ce n’est pas forcément une mauvaise idée, pour l’instant je me concentre dans l’alcool, demain sera un autre jour.

Je ris à ces mots, il savait faire redescendre les tensions. Quel pitre ce Wyatt, c’est pour ça qu’on l’aime tant à vrai dire.

« Oui ne pousse pas le bouchon trop loin moustachu, on ne va pas aller jusque là. Si je te dis que tu as raison ça sera déjà pas mal. »

Oui je n’allais pas lui dérouler le tapis rouge quand même, déjà lui accorder qu’il a raison est un grand pas pour moi alors il devra s’en contenter.

Wyatt faisait preuve d’une extrême gentillesse à mon égard, il me donnait de la valeur, ses mots m’allaient droit au cœur et me réconfortaient. A ses yeux, j’avais une importance, j’étais une personne et pas simplement un corps qu’on s’accapare. Je me sentais considéré et pas seulement présente, non on se souciais de moi et tentais de me réconfortais. C’est exactement les mots que j’avais besoin d’entendre ce soir et c’est pour cela que j’en viens a embrasser l’homme à la moustache. Oui c’est un fait des plus surprenant, j’avais embrassé Wyatt, je n’aurais jamais pensé ça possible un jour mais si ce soir je l’avais fait.

Nous étions tous les deux surpris par ce geste mais ces mots, la situation, tous cet ensemble avait rendu cela possible. Moi qui habituellement lui donnerais plus des baffes que de la tendresse, je m’autorisais a faire sortir la vrai Louisa.

Il essayait de m’expliquait pourquoi il avait prononcé ses mots mais je ne lui en laissais pas le temps et déposa un autre baiser sur ses lèvres. Oui je n’avais plus besoin de mots mais de tendresse, l’alcool ayant pris possession de mon corps, j’avais besoin de me retrouver dans les bras chaud d’une autre personne, de faire l’amour pour oublier, juste laisser s’exprimer la plaisir pour réchauffer mon cœur.

« Wyatt c’est soit tu me ramènes chez moi et on poursuit dans cette lancée soit je rentre toute seule. » Dis-je fermement, je ne voulais pas réfléchir à ces baisers, juste agir. « Alors que choisis-tu ? » Dis-je le regard planté dans le sien.

Louisa & Wyatt

“ Ah, c’est loin d’être loin d’être une partie de plaisir, Bella, c’est sûr. Sauf que je me dis, si je veux regarder en avant, je dois arrêter de toujours regarder derrière.”

Bon, il y avait une plus belle façon de le dire, mais je me souvenais plus. Je me rappelais juste de l’image que ma psy m’avait montré. Une peinture, en fait. Je suis carrément nul dans les arts, mais l’image m’avait frappé. Assez pour me secouer, en fait. Un homme qui tente de sauver son père de la noyade, laissant sa femme et son fils qui sont, tout aussi, en danger de mort.

Cette image évoque le choix des gens de s’accrocher au passé (le père) risquant de perdre son présent (sa femme) et son future (son fils). Je ne sais pas si les gens qui peignent ces trucs pensent aussi loin que ça, en vérité ou c’est des personne plus intelligents qui tente de trouver une morale.

N’empêche que j’ai pas pu m’empêcher de penser à Ruby en voyant ce gamin dans cette eau profond en train de se noyer. J’étais carrément en train de la perdre en tentant de ramener tout comme avant. En m’accrochant à ce passé qui n’est plus, même s’il me fait encore mal.

Tout ce qu’on fait, c’est ce punir en remuant tout cela constamment comme une marinade. On va finir pas y être imbiber et être manger par le temps qu’on aura perdu.

Je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire une révérence en guise de réponse à mon petit jeu.

Je souhaitais simplement qu’elle ai aussi ce même déclic que moi. Plus vite que moi, en fait. De ne pas perdre son temps à souffrir alors qu’elle peut faire tellement de chose qui va la rendre heureuse. Ne pas rester dans la "marinade Gemma" et trouver quelque chose d’encore meilleure. Qui saura l’apprécier comme elle le mérite.

Sauf que je ne pensais pas que cela allait commencer avec moi…

Enfin, je veux dire que ces deux baisers qu’elle m’offrait était une invitation, sous entendu. Elle en avait assez de discuter. Elle voulait arrêter cette conversation moralisatrice entre nous que je lui donne un moment de réconfort… Bref, elle voulait que je ferme ma gueule et que je lui ouvre mes bras. Que je lui réchauffe le coeur, un moment.

Juste un moment ? Ou elle me cache quelque chose depuis longtemps. Je ne sais pas…Pffff.

Tu vois, c’est ça qui m’écoeure ! J’ai bien du mal à discerner les messages subtiles des femmes avec moi. Je tente toujours de tourner cela en humour, parce que je ne suis pas à l’aise ne sachant pas sur quel pied danser.

On était tous les deux réchauffés par le nombre de verre qu’on avait prit, mais…j’avais encore la présence de la bonne conscience qui toquait à ma porte.

Je ne sais pas pourquoi. Ça probablement duré qu’un fraction de seconde, mais je…je ne prenais pas cela à la légère. Ce que je veux dire, c’est que, contrairement à ce qu’elle peut penser, je ne vois pas notre relation comme une parmi tant d’autre. Elle peut m’envoyer chier des milliers de fois, mais j’ai encore le désir qu’elle soit bien et heureuse. Je tiens à cette fille plus qu’on pourrait croire.

Et ce qu’elle veut de moi, ce soir, enfin…
J’ai peur que ça foire tout…Qu’elle me voit, ensuite, comme un amant de passage. C’est stupide, je le sais, mais cette pensée se trouve dans ma petite tête amochée.

Ou peut-être pas…Que ce sera tout le contraire. Qu’elle me prendra plus au sérieux. Qu’elle va rencontrer le mec sous ma moustache de clown et qu’elle l’appréciera d’avantage.

N’empêche que c’est un pas qu’on ne peut pas rebrousser. Ce qui est fait est fait.

Putain, c’est pas l’envie qui manque. Merde, je suis un mec, ok !?! Et quand une femme aussi splendide qu’une Louisa Mahoney au teint pure te fait de l’oeil, ce serait carrément stupide de jouer l’indifférent. À moins que c’est juste l’alcool qui parle pour elle. Que sans cette effet dans le sang, je suis toujours un trou du cul. Qu’elle se joue de moi…

Ça me ferait mal si c’est le cas…Ce serait pas la première fois que m’arriverait et ça aussi ça m’effraie.

Alors, qu’est-ce que tu fais, tas de muscle…? Tu te sers de ta tête et tu te protèges ou tu te laisses fondre le coeur…?

Ce petit regard doux qui me fixe…qui me fait sourire du coin des lèvres. Par surprise, je lui saisis sa taille afin qu’elle s’approche de moi. Qu’elle retrouve ces bras qu’elle souhaitait tant être entouré.

Mon grand front contre le sien. Mon petit sourire malicieux.

“…Je refuses de te laisser seule, ce soir.” lui disais-je d’une voix tendre.

Et c’est moi qui me laissait prendre au jeu du baiser lui en donnant un, mais celui-ci était plus langoureux me foutant bien des curieux sortant du bar.

Ma main se levait dans les airs appelant un taxi. Je tenais à elle et donc, à sa sécurité. Conscient de notre état, ce sera quelqu’un d’autre qui nous conduira chez elle.

Louisa & Wyatt

Trouver une chose qui me donne envie d’avancer, d’oublier Gemma et me focaliser sur mon futur ? À cet instant, je n’en voyais pas, il y a bien ma famille les Mahoney et aussi mon boulot de modèle photo qui est en plein essor tout comme le travail que je fais avec les gamins à qui je donne des cours de danse. Oui, il existe tant de choses qui me permettrais de me battre, de me dire que je dois faire face, affronter ma peine, je l’ai toujours fait d’ailleurs, au fil des années, j’ai encaissé les coups à chaque minute de ma vie. Je n’ai pas été gâté depuis ma plus tendre enfance, mais j’ai tenu le cap, j’ai grandi en recevant des coups de tous les côtés, mais aujourd’hui je n’arrive plus à accepter cette souffrance. Non, je ne supporte plus d’avoir mal, la vague de bonheur que j’ai connu avec Gemme était tellement forte que je n’accepte pas de me résoudre à la perdre… Le temps sera mon allié sûrement, mais là tout de suite ça me paraît insurmontable.

J’avais besoin de distraction pour oublier tout ça pour aller de l’avant, je devais noyer mon chagrin, j’ai commencé avec l’alcool assis à ce bar, mais Wyatt en a décidé autrement en venant à ma rencontre. Ma deuxième solution est le sexe, retrouvé mes anciennes habitudes de séductrice que j’avais mise au placard en succombant au charme de Gemma. Cette femme me suffisait, je n’avais pas besoin d’aller voir ailleurs tant que j’avais ses bras pour me procurer du plaisir désormais, je retournais à mes vieilles habitudes : coucher pour éteindre la peine qui fait rage en moi, occuper mon cerveau avec de l’alcool, de la drogue ou encore du sexe pour faire taire ces petites voix qui me hantent.

Je n’avais pas prévu d’en venir là avec Wyatt, nous passons notre vie à nous chamailler, à nous envoyer des insultes au visage, mais ce soir, cela va changer. Tous commença avec une baiser puis un deuxième puis une proposition à finir chez moi cette soirée, d’arrêter de parler pour s’adonner au plaisir de la chair. J’avais juste besoin de ça et j’ai eu vent des talents du moustachu en la matière, alors autant en profiter. De plus, j’ai confiance en lui, malgré tout ce qu’on se dit, il est un ami à mes yeux et peut être plus désormais qui sais ? Wyatt a toujours pris soin de moi, il est beaucoup plus que cet idiot qui balance des vannes à tout bout de champ, non, il est un véritable gentil.

Je le fixais attendant une réponse de sa part, il semblait hésiter, ses pensées se mélangeant dans sa tête comme d’habitude. Wyatt, réfléchis trop parfois, on se fou des conséquences, on y pensera plus tard. Je lui souris espérant avoir ce que je désire, je n’ai pas beaucoup à attendre puis qu’il me saisit par la taille et je me retrouve blottie dans ses bras. Il appuie son front contre le mien et me délivre les mots que je voulais entendre.

« C’est exactement ce que je voulais entendre. »

Je souris à nouveau et il vint déposer un baiser sur mes lèvres, un baiser qui devint plus langoureux, traduisant la suite de la soirée pour nous deux. Wyatt héla un taxi et nous rentrâmes dedans direction mon appart afin de poursuivre ce que nous avons commencé.