Nous étions au alentour de 14 h quand je terminai ma séance de shooting, mon contrat du jour concerné une marque de bijouterie indépendante. J’étais ravie de collaborer avec cette marque, je n’ai pas souvent l’occasion pour poser pour des bijoux et en plus de ça, la collection est canon ! J’ai passé un agréable moment, l’équipe était très agréable ce qui n’est pas toujours le cas lors de mes contrats. Il nous a fallu seulement deux heures pour boucles les photos de la collection, tout a été réalisé en intérieur sur un fond blanc, quelque chose d’assez basique tout comme ma tenue, conçue pour mettre en valeur les produits. La créatrice m’a d’ailleurs invité à la soirée de lancement de la collection dans quelques jours, je suis très excité par cet événement. Je commence à me faire connaître à New York, on me propose toujours plus de contrat et j’ai toujours de très bons retours des équipes. J’ai trouvé ma voie, je fais un métier que j’adore et qui met à profit mes talents de séductrice.

Je viens juste de me prendre un café à emporter non loin du lieu du shooting, la caféine est mon talon d’Achille et encore plus quand je rajoute une touche de caramel à l’intérieur. Heureusement pour moi, mon job de professeur de danse me permet de brûler toutes ses calories superflues.  Je marche tranquillement, mon gobelet à la main, marchant pour me diriger vers mon domicile afin de me reposer avant de repartir donner mes cours de danse en fin de journée. Je lève le regard quand mes yeux se posent sur un visage qui me semble familier de l’autre côté de la rue. Je m’arrête un moment pour analyser cette personne quand je comprends de qui il s’agit. Harmony, une très bonne amie à moi voir une de mes meilleures amies depuis quelques années. La belle n’habitait plus dans ce pays, c’est pour cela que je m’attendais pas du tout à la voir ici.

Ni une ni deux, je me précipite à sa rencontre, traversant la rue à la hâte.

« Harmony ! »

Je hurle afin d’être sûre qu’elle puisse m’entendre.

Visiblement, la journée est bonne. Je sors d'un casting, je ne saurais pas vraiment dire si je vais être prise, mais je trouve que ça s'est plutôt bien passé. Je me suis sentie à l'aise en tout cas, même quand on m'a demandé de prononcé des phrases étranges, comme « Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume » Par moment les casteur ont des demandes étranges. C'est une petite série policière, pas un truc de folie, mais il faut bien commencer quelques part. Et puis ce serait au moins l'occasion de me montrer. J'ai envie de décrocher ce premier rôle, ce serait gratifiant, ça prouverait à tout le monde que je suis capable de faire autre chose que la potiche sur les photos, que je ne suis pas qu'une princesse comme certains s'amusent à me surnommer. Je suis repassé rapidement à l'appartement, j'ai même mangé avec mon fiancé, mais c'était loin du diner aux chandelles. C'est un peu étrange entre nous, c'est tendu. Aucun de nous n'as envie d'être là et chacun sait bien que l'autre ne l'apprécie pas forcément. Mais nous sommes coincé l'un avec l'autre pour un moment. Nous allons devoir jouer au petit couple parfait, pire, à la famille parfaite même. On attend de nous que nous vivions heureux et ayons beaucoup d'enfant, exactement comme dans le contes de fées. Mais la vie n'est pas un conte et parfois la réalité nous rattrape. Le repas s'est fait dans un grand silence, seulement interrompu par Uranie venant réclamer un peu de nourriture a l'un ou l'autre. Je ne sais pas vraiment si monsieur le prince apprécie mon bébé chien, mais il ne lui dit rien quand elle se perche sur lui, c'est au moins signe que ce n'est pas un gros con qui déteste les animaux. Il a au moins une qualité, bon celle là et son physique aussi, disons qu'au moins il n'est pas désagréable à regarder. Disons que j'aurais put tomber sur pire. Mais j'aurais tout de même pouvoir choisir sur qui je voulais tomber. Enfin, c'est ça ma vie, ne pas avoir le choix. Jamais je ne pourrais vivre d'amour et d'eau fraiche, toujours je devrais répondre aux exigences de ma famille. C'est avec ça en tête que j'avais décidé de sortir pour promener Uranie. La petite corgi était devenue folle dès que j'avais prit sa laisse en main, déjà elle avait filé à la porte, accrocher la laisse n'avait pas été simple. Mais j'avais enfin réussit, habillé de son splendide collier rouge, nous partions en direction de central park, lieu idéal pour nos promenade. De toute façon j'étais soit là bas, soit au centre équestre. Alors que j'étais concentré sur la foule, j'entendis soudain quelqu'un m'interpeller. Je me retournais, cherchant la personne qui m'appelais. Je la reconnue sans mal « Louisa ! » Elle avait été une bonne amie pendant mes années d'études ici, mais le temps avait fait son œuvre, nous avions perdu contact. « Louisa ! Je suis heureuse de te revoir » Le petit corgi montra son envie de retrouver le parc, elle tira sur la laisse. Alors je demandais « Tu es occupé ? J'allais me promener a Central, tu m'accompagnes un peu ? »

Harmony et moi, cela remonte à la faculté, fin pour elle pas pour moi, comme vous le savez, je n’ai pas fait d’études supérieures. Ce n'est pas faute à mes parents de m’avoir poussé à y aller, mais je n’avais pas d’ambitions à faire des études, préférant me tourner vers la noirceur que m’offrait le Red Cellar. Enfin bref, j’avais rencontré la belle Anglaise, lors d’une soirée étudiante, il me semble, nous avions une amie en commun, qui nous avait présentés. Le feeling est tout de suite passé entre nous, je crois me souvenir que nous avions passé la soirée accrochée l’une à l’autre comme des copines de toujours alors que nous nous connaissions que depuis quelques minutes. Nous avions passé la soirée à nous découvrir, pour une fois, j’avais oublié mon numéro de séductrice, me focalisant sur la belle. Bon à la fin j’ai quand même gagné le droit de goûter à ses formes, donc la soirée n’était pas totalement fichue. Tout ça pour dire qu’après notre nuit de folie, nous sommes restées amies, de très bonnes amies d’ailleurs. On ne se lâchait pas d’une semelle. Malheureusement, Harmony a dû rentrer au pays et la distance a fait son œuvre, nous avons perdu le contact, il n’y a aucune animosité entre nous, bien au contraire, le tourbillon de la vie a fait que nous avons chacune pris des chemins différents.

Dès que j’arrive à sa hauteur, je la prends dans mes bras pour la saluer, je suis tellement heureuse de la revoir. Tout est si fluide comme si nous nous étions vues la veille, c’est si agréable, ce genre d’amitié, elles sont précieuses à mes yeux. « Moi aussi miss British ! » Je la libère de ma prise et admire la petite boule de poil qui se trouve à ses pieds quand elle me propose une promenade à Central Park. « Et coucou toi. » Fis-je en direction de l’animal auquel je donnai une petite caresse avant de relever mon regard vers sa maîtresse. « Tu as de la chance, j’ai du temps avant mon cours de danse. Allons y. » Je souris à pleines dents et nous commençâmes à marcher. Je n’attendis pas trop longtemps avant de lui poser la question. « Alors tu es de retour depuis longtemps ? » Ce n’était en aucun cas un reproche bien au contraire, plus une curiosité et un moyen de faire la conversation.  

Je suis heureuse de la revoir, ça date. Elle et moi ça été l'histoire d'une nuit. Une soirée de confrérie, un peu d'alcool, beaucoup d'alcool même. Une amie m'avait présenté Louisa, c'était l'une de ses amies. Nous avions beaucoup discuté et puis une chose en entrainant une autre, nous avions terminé dans un lit. Une nuit, juste une. Car nous n'envisagions rien de plus, je n'envisageais à l'époque rien de plus avec une femme. Je connaissais mon destin et les idées de ma famille. Je connaissais mon attirance pour la gente féminine, mais rien n'était possible. Alors j'avais craqué, pour une nuit, rien de mal, pas de conséquences. Un petit baiser, suivit d'autres et puis un lit. Une nuit, une seule. Après ça, on aurait pu ne plus jamais se revoir, mais non, nous étions devenue amie, de bonnes amies. Il n'y avait pas eu de tensions entre nous. Une amitié simple. Mais qui avait prit fin comme beaucoup d'autres a cause de la distance. Quand j'étais rentrée à Londres, on avait d'abord gardé contact, mais au fil du temps on s'était perdue de vue. Londres avait fait du tord a beaucoup de chose et surtout à mes amitiés. J'étais donc heureuse de revenir. Et puis je retrouvais plein de monde que je connaissais d'avant, comme quoi New York n'est pas une si petite ville que ça. Enfin je suis heureuse de retrouver Louisa. Elle me prend dans ses bras et je lui rend son étreinte. Je ne suis pas particulièrement friante de contact physique mais je ne la repousse pas car je sais que certain ont besoin de ça. Je la laisse donc me relâcher quand elle le souhaite. Et puis je lui propose d'allez se promener avec moi. Elle remarque alors la boule de poil qui tire sur sa laisse. Elle la salut et je sourit avant de faire les présentations « Louisa, je te présente Uranie, mon royal corgi. Uranie, je te présente Louisa, une bonne amie » Le chiot saute sur la jambe de mon amie, je ricane avant de déclarer « Désolé, elle est encore pleine de fougue, c'est un bébé » Louisa me confie avoir du temps et nous prenons donc la direction du parc, pour le plus grand bonheur de mon canidé, qui sautille devant nous. J'adore la voir se déplacer, je la trouve hilarante. Alors qu'on marche en direction du parc, Louisa me pose évidemment la question, elle veut savoir depuis quand je suis de retour. C'est vrai qu'en m'installant, je n'ai pas vraiment prit le temps de renouer contact avec mes proches New-Yorkais, j'aurais du mais je n'ai pas prit le temps. « On s'est installé y'a trois mois, j'avoue que c'est passé un peu vite. » Tentative peu subtile de tenter de m'excuser de ne pas l'avoir recontacté. Je finis par lui demander « Bon après tout ce temps tu dois avoir des trucs à me raconter ! » Et j'avais envie d'en savoir plus sur ce qu'elle devenait, car elle était mon amie et qu'elle comptait pour moi.  

Je n’ai jamais eu d’amertume envers Harmony suite à notre éloignement, comme lui en vouloir, elle était à Londres, moi à New York, nous avions chacune notre rythme de vie effréné. De temps en temps, nous nous donnions des nouvelles de par les réseaux sociaux, une bonne manière de garder quelque peu le contact, mais rien à voir avec notre ancienne relation. Je suis toute contente de la revoir, ici, j’espère qu’elle va y rester un moment que nous puissions nous accorder quelques moments en souvenirs du bon vieux temps. Au fond de moi, j’espère que notre relation restera la même, vous savez, on grandit, les choses changent et nous aussi par la même occasion et parfois, on se retrouve à ne plus savoir quoi se dire. C’est triste, mais une vérité pour certaines amitiés. La jeune femme semble aussi heureuse que moi de cette rencontre et j’en suis rassurée. Elle me propose de venir me balader avec elle et son charmant compagnon à quatre pattes. Je me fais une joie de ce moment et accepte volontiers. Je me baisse en direction de la boule de poil qui d’après sa maîtresse se nomme Uranie. « Salut Uranie, je suis ravie de faire ta connaissance. » Je souris tendrement surtout quand le chiot vint déposer ses pattes sur ma jambe pour quémander des caresses que je lui donne volontiers. « Ne t’excuse pas, c’est normal, elle a quel âge ? » Fis-je en direction de sa maîtresse tout en continuant les caresses quelques instants avant de me relever.

Nous prenons ensuite la direction du parc, le petit animal ouvre la marche fier de nous guider tout en remuant son fessier. La scène est amusante, je dois bien l’avouer. Harmony me confie alors qu’elle habite depuis trois mois à New york. « Oh, c’est tout récent et vous comptez rester vivre ici du coup ? » Je présume que l'on voulait dire son compagnon ou sa compagne et elle, à moins qu’elle fasse référence à Uranie, ce qui est tout à fait possible. Elle me demande alors de parler de ma vie. « Oh oui, je suis passé par beaucoup d’étapes ma pauvre, mais je vais te la faire courte et te donner la version actuelle, le passé n’est pas des plus intéressant et glorieux en plus. » Je fis une grimace avant de lâcher un petit rire. « Alors je suis modèle photo, je commence à me faire une belle réputation dans le pays et j’enchaîne pas mal de contrat donc je suis aux anges ! De plus de donnes des cours de danse dans un centre communautaire qui m’a engagé depuis peu, jusque-là, je donnai des cours bénévolement. Je suis sur une vague montante et j’en suis ravie. Ma famille adoptive se porte pour le mieux, Ulysse est toujours en train de me fliquer, à croire qu’il aurait dû devenir flic comme notre mère celui-là, Callista s’est marié, tous va bien quoi et toi alors ?? » Je préférais éviter de parler de mes relations sentimentales pour le moment, de peur de lui ficher la trouille, entre ma séparation douloureuse, mon overdose, tout ça n’est pas très gai.

Je suis ravie qu'elle accepte de m'accompagner pour allez promener Uranie. J'aime avoir de la compagnie, enfin de la compagnie autre que celle qu'on m'impose. Des gens que je choisit, ce n'est pas si souvent que j'en ai dans ma vie. Parfois j'ai vraiment l'impression d'être un pion et je pense que c'est ce que je suis. Chacune de mes actions est dictée par l'opinion publique, la moindre petite chose peut déclencher un scandale. Mais bon, là il n'y a pas de raison, je vais juste promener mon corgi au parc. Pas de raison que je finisse à la une des journaux à scandale. Pas comme la fois où je me suis retrouvé prise en photo en train de danser la macarena, une bouteille à la main. Bon d'accord, j'étais bourré, mais en même temps, j'étais au bout de ma vie, je venais de quitter Kaelyn. La photo de moi en train de l'embrasser avait d'ailleurs aussi fuité, causant cette rupture et mon départ anticipé de New York. A l'époque, je ne pensais pas remettre un pied en ville un de ces jours. Mais si et j'en suis heureuse. Uranie saute sur mon amie et je m'excuse, c'est encore un chiot. Heureusement, elle ne le prend pas mal. Je souris et répond à sa question « Elle a six mois, je l'ai prise avec moi en arrivant d'Angleterre » Et oui, ce n'était pas n'importe quel corgi, mais un corgi royal, évidemment. Le chiot trottine devant nous, je souris, attendrie. Elle est beaucoup trop mignonne. Alors qu'on se dirige vers central, je répond à la nouvelle question de mon amie. Lui apprenant que nous nous sommes installés il y a trois mois. Elle ne semble pas savoir de qui je parle précisément et ça me fait du bien, c'est ça que j'aime avec New York, l'influence de la famille royale est beaucoup moins forte et tout le monde ne sait pas tout de ma vie. Alors je finis par lui déclarer « Pour le moment on compte rester ici oui, tant que ni lui ni moi n'avons de devoir royal. Ou tant que je ne fais pas d'enfant j'imagine ... » Je ne suis pas certaine que mes parents ou ceux de mon fiancé acceptent que nous élevions nos enfants loin de nos pays. Mais les enfants, ce n'est pas à l'ordre du jour pour le moment, les traditions me sauvent, pas d'enfant avant le mariage. Je la questionne sur sa vie, elle m'apprend donc qu'elle est modèle photo et que sa famille se porte toujours bien. Je rigole quand elle évoque son frère qui la flique toujours « Il y a des choses qui ne changent jamais » Et c'est bien un peu de stabilité. Elle me questionne moi aussi et je répond simplement « J'ai décidé de tenter une carrière d'actrice » Bon pour le moment c'était les balbutiements. Et puis je réponds pour ce qui est de ma famille « Mes sœurs se sont mariés toutes les deux, mon frère aussi. Et moi et bien voilà je me suis fiancé ... » Bon ce n'était pas la meilleure des nouvelles mais bon, c'était un fait. On est arrivé à Central, alors je détache Uranie qui se précipite vers un autre chien.  

Harmony avait beau provenir de la famille royale, je n’en avais jamais fait cas, déjà parce que petit un quand on s’est connue, elle était juste Harmony, une magnifique jeune femme que j’avais réussit a avoir dans mon lit et de deux quand elle me l’a avoué, nous étions déjà de très bonne amie qui nous étions dévoilé pas mal de nos plus gros secrets. Et puis pour être honnête vu les confessions que la princesse a pu me faire, la royauté cela ne fait pas rêver du tout, je suis très bien dans ma vie de petite New Yorkaise orpheline. C’est peut être cela aussi qui a fait que notre amitié était aussi forte, on s’acceptait l’une et l’autre telle que nous sommes sans regarder notre passé ou nos familles, nous étions la bulle de paix de l’autre, un bain d’oxygène à nos vies compliquées. J’ai d’ailleurs été très triste de son départ mais désormais ravie de la savoir en ville à nouveau, je compte bien la revoir et reprendre notre amitié là où nous l’avions laissé.

La jeune chienne était d’une mignonnerie indécente, je me régalais à lui donner les caresses qu’elle quémandait. Harmony m’appris qu’elle n’avait que six mois, je compris alors pourquoi l’animal était tout foufou, elle est tellement jeune. « Oh mais tu es une lady toi aussi. » Dis-je amusée avant de me relevais pour commencer à marcher auprès de mon amie. La petite chienne nous ouvrant la marche avant son déhanché ravageur nous faisans craquer autant l’une que l’autre.

Le parc n’est qu’à quelques mètres de marche et nous y arrivons rapidement, temps que nous occupons déjà à prendre des nouvelles l’une de l’autre. Rien n’a changé, c’est comme si nous nous étions vus la veille, la conversation est fluide. Je ne demande pas de spécification sur le « on » en question, j’ai appris qu’avec la famille royale, il ne faut pas toujours poser trop de question, Harmony, me dira en temps et en heure de qui elle veut parler et puis pour le moment je me concentre sur elle et elle seule. « Et bien pour ma part, j’espère que tu resteras ici le plus longtemps possible, je suis ravie de te revoir et j’espère que l’on va pouvoir reprendre notre vie là où nous l’avons laissé même si bien évidement certaines choses ont changés. » Je déposai une main amicale sur l’épaule de mon amie, geste doux lui désignant toute l’affection que j’ai pour elle.

« Non, j’aimerais qu’il se trouve enfin quelqu’un pour qu’il me lâche la grappe. » Je ris franchement. J’aime mon frère de tout mon cœur mais parfois j’aimerais qu’il arrête de m’infantiliser et me laisse vivre ma vie. Bon je ne fais pas toujours les bons choix mais c’est comme cela qu’on apprend. « Très bon choix, il faut dire que tu as toujours été très doué pour nous sauver les fesses étant plus jeunes donc cela ne m’étonne pas, tu avais déjà du talent à cette époque. » Je ris de plus belle. « Mais la reine est ok avec ça ? » J’osais poser la question, je sais combien la famille royale peut être stricte au vue des métiers exercé par ses descendants. « Vous n’avez pas perdu de temps tous à ce que je vois. Les félicitations sont de rigueurs à ce que je vois mais je n’ai pas l’impression que c’est une bonne chose vu ta tête Miss Windsor. » Mon amie n’avait rien de la fiancé ravie par son futur mariage bien au contraire, et cela ne m’étonnerai pas que cela soit à nouveau une idée de sa famille pour lui gâcher la vie.

Définitivement, New York est une plus petite ville que je ne le pensais, il suffit de voir combien de personne de ma vie d'avant j'ai rencontré pour ne pas en douter une seule seconde. Mais je ne vais pas m'en plaindre, car la plupart de ces retrouvailles sont agréables. Même si avec Kae ça avait été un poil douloureux. Mais bon, là ce n'est pas elle. Alors j'offre un grand sourire à la jeune femme qui me fait face avant qu'on s'extasie ensemble sur la mignonnerie d'Uranie. Je laissais Louisa lui accorder des caresses en souriant face à sa remarque « Et oui la plus précieuse des Ladies même » Et une sacrée pourrie gâtée aussi. Mais ce n'était pas ma faute, elle était beaucoup trop mignonne, comment lui dire non ? Et puis ce n'était pas comme si j'avais quelqu'un d'autre avec qui partager mon lit ! Le prince et moi ne dormions pas ensemble alors ça ne dérangeait pas qu'Uranie dorme avec moi. Je regarde Louisa qui se redresse et nous reprenons la direction du parc. Je retrouve doucement mes habitudes. On discute un peu sur le chemin, de ce que nous sommes devenue elle et moi. Je souris quand elle me dit qu'elle espère que je resterais longtemps ici, j'y compte bien moi aussi, car cette ville est tout ce que j'aime et que la vie en Angleterre me pèse bien plus que je ne le laisse paraitre. Quand elle me dit qu'elle espère qu'on reprendras là où nous en sommes resté je hoche la tête avant de déclarer « Bien sûr, nous sommes toujours amies, et je compte bien te voir souvent » Je ferais en sorte que ça arrive en tout cas, même si ma vie est bien remplie et que je me doute que la sienne aussi. On évoque rapidement son frère et je souris quand elle dit qu'elle aimerait qu'il trouve quelqu'un pour qu'il lui lâche un peu la grappe « Ma belle je suis désolé de te le dire mais je crois bien qu'il resteras toujours aussi envahissant même avec quelqu'un. Car c'est un grand frère » Enfin le mien n'est pas comme ça mais en même temps, il n'en a pas vraiment besoin , la royauté joue déjà très bien le rôle. Je parle à mon amie de mon projet professionnel et j'éclate de rire quand elle me dit que j'ai déjà le talent de la comédie « Et bien disons que grandir dans un monde de faux semblant aide pas mal ! » Je jouais la comédie depuis aussi loin que je m'en souvienne et aujourd'hui encore avec ces maudites fiançailles. On jouait. Alors quand Louisa me demande si la reine approuve mon choix de carrière je répond simplement « Et bien disons que j'ai su la convaincre » Je sais que c'est limité dans le temps, que je ne pourrais pas être actrice toute ma vie et que je ne pourrais pas accepter tout les rôles mais je compte bien profiter un peu de ma liberté du moment. Même si cette liberté n'est qu'une illusion. Je montre d'ailleurs ma bague à mon amie, pourquoi lui cacher ? Et je sais qu'elle décèle immédiatement le mensonge derrière tout ça. Je soupire quand elle me questionne. Et puis j'avoue « Disons que je n'ai pas eu totalement le choix ... Enfin, on fait avec » Pas le choix de toute manière. Je n'ai pas envie de montrer combien cette situation m'accable, alors mon regard se porte sur Uranie qui a trouvé un compagnon de jeu. Je souris en voyant les deux chiens faire des roulades dans l'herbe. Machinalement mon doigt joue avec cette bague de fiançailles qu'il m'a offert. Je soupire « Enfin au moins il est plutôt sympa, disons que j'aurais pu tomber sur pire. Et toi alors côté coeur qu'est ce que ça donne ? »