Me reconnaitras-tu, maman ?

« Nina & Cassandra »

{Cassie} Le jour de mes dix-huit ans, j’ai décidé de retrouver mes parents biologiques, par toutes les manières possibles et inimaginables. J’ai donc quitté Seattle pour retourner à Boston. C’est là où je suis née et surtout où j’ai été abandonnée. J’ai été tout d’abord à l’hosto où j’ai été mise au monde et j’ai questionné les infirmières de la maternité. Elles m’ont envoyées à l’accueil, pour demander si je pouvais voir mon dossier. Mais dans le dossier, aucun papier, aucune note, rien qui ne pouvait me donner le nom de ma mère biologique. Alors je n’ai pas baissé les bras et j’ai été dans le premier orphelinat ( ou centre, comme vous voulez l’appeler ) et j’ai été y rencontrer la nouvelle directrice. Je ne vous dis pas le flot de mauvais souvenirs qui m’ont totalement submergée. Je n’étais pas bien, j’avais juste envie de vomir, de m’encourir, mais nous, tous les alters présents et moi,  avons eu la force de nous rendre dans ce bureau que nous ne connaissions que trop bien et on a posé toutes nos questions à la dame, l’air strict, gros chignon tiré qui était devant nous. Et là, c’est devant nous qu’on a posé ce bout de papier. Le lire de suite ou attendre d’être chez soi? Ca n’a pas été difficile de prendre la décision.

Une fois à la maison, après un moment de respiration et une tisane, j’ai enfin repris le dessus sur mon corps et j’ai osé ouvrir la lettre qui était destinée à cette enfant qui venait de naître. J’avais entre les mains une lettre me donnant le nom, la date de naissance et tout ce dont j’avais besoin pour retrouver ma mère biologique. Nina Bianchi. Je ne cessais de me répéter ce nom, comme si cela allait me donner des réponses. Mais au bout de deux ou trois jours, je ne sais plus, j’ai pris mon pc portable et j’ai cherché après cette femme. Merci les réseaux sociaux. Elle habite maintenant New York, la grosse pomme. Elle est infirmière au bloc opératoire de l'hôpital de la ville. Elle est célibataire ! Ce sont les seuls éléments que j’avais en ma possession.

J’ai longtemps hésité, réfléchit, tourner la chose dans ma tête. A quoi cela servirait-il d’aller là-bas. Si elle m’a abandonné c’est qu’elle ne voulait pas de moi ! Et puis, c’est de sa faute, elle, qui a une belle vie, si je suis comme je suis. Je lui en veux autant que je rêve de la rencontrer. J’ai mis quelques jours à reprendre le dessus, à arrêter d’être totalement submergée par mes émotions. J’ai pris quelques jours pour que ce soit la belle Gabriella qui décide de me prendre un billet d’avion, direction Boston et ma mère. J’ai donc emballé le peu d’affaires que je pouvais prendre avec, j’ai revendu les autres pour me faire un peu de fric et puis, direction la grosse pomme. Tendue, stressée, totalement perdue et surtout totalement en proie aux switchs. Je suis rarement moi-même, même si je tente de m’ancrer à mon identité principale. Ne prenez pas peur, je ne suis pas folle. Enfin pas dans le sens du terme que vous imaginez.

Cela fait une semaine que je suis arrivée. Je n’ai pas trouvé l’adresse de ma mère biologique. Par contre, je sais exactement où elle bosse. Je suis là, devant cet immense bâtiment, entendant des pensées parasitaires * Allez un peu de cran ! * * T’es conne où quoi, elle veut pas de toi ! * Je ferme donc les yeux, tentant de faire taire tout le monde. Mais ça ne marche pas, alors je sors mes écouteurs de ma poche, je les installe sur mon Iphone et je lance la musique le plus fort possible ! J’ai trouvé aucun autre moyen pour avancer et rester le plus focus possible ! J’entre alors et je me dirige vers la salle du personnel. Là, je m’assois devant la porte du lieu et j’attends. Sagement, mes jambes bougeant inlassablement. Mes doigts se tordant les uns sur les autres pour ne pas me mettre à switcher. Je veux être moi-même et présente lorsque je vais lui dire la vérité, lorsque je vais la confronter à ma venue. Je veux voir sa réaction et surtout je veux comprendre ! Et là, je la vois, je prends une grande respiration. Elle entre dans la salle et lorsqu’elle ressort, elle est habillée en tenue de ville, sûrement pour partir ou aller prendre un repas, que sais-je ? Je me lève alors * Va-t-en tant qu’il en est encore temps ! * Je m’approche d’elle et je demande « Nina Bianchi ? C’est bien vous ? * Tu trouves qu’elle nous ressemble ? *

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« Nina & @Cassandra McKay »

Le regret, ce sentiment m’a toujours suivi depuis que je l’avais abandonné, mon bébé, mon enfant. Tous les jours de ma vie je m’en suis voulu de l’avoir laissé mais je n’avais pas le choix, je ne pouvais pas élevé un enfant, je n’avais pas les moyens et puis j’étais seule à Boston, je n’avais personne pour m’aider à m’occuper du bébé. La venue de cet enfant était au début une vague de joie et d’excitation mais tout avait si vite basculé. Mon ambition a être une bonne mère a vite était réduit à néant à cause de son père. Oui lui, Eddy, celui que j’aimais éperdument mais qui avait décidé de lever la main sur moi suite à une dispute. C’est à partir de ce geste malheureux que mon existence a complètement changer du tout au tout. J’ai fui ma famille par fierté et par peur de le recroiser mais le plus dur à été de l’abandonner. Heureusement Lorenzo a été présent pour moi à chaque étape de ma grossesse lui, le seul au courant de l’existence de cet enfant. Il a été un soutient sans faille, j’ai de la chance de l’avoir dans ma vie, je ne sais pas ce que j’aurais fait sans lui à cette époque.

Il est aux alentours de midi quand je quitte le bloc opératoire, la journée est plutôt calme et j’ai demandé à ma chef de partir plutôt afin de profiter de la merveille journée qui se dessinait dans le ciel. J’avais beau être une férue de travail, j’aimais tout autant profiter de mes jours de repos, en l’occurrence entre attendre que les heures passent et profiter du soleil, le choix était vite fait. Je me dirigeai vers les vestiaires afin de retirer ma tenue de travail pour ma tenue de ville. Aujourd’hui j’étais vêtue assez simplement : un jean noir, un chemise kaki, une veste en cuir et des bottines. J’aime être à l’aise et décontracté pour aller au travail, surtout que je garde ma tenue de ville que pour le trajet et rien de plus. Je mets quelques minutes pour me changer et finis par sortir des vestiaires. Je prends la direction du parking afin d’aller récupérer ma voiture quand une voix vint m’interpeller. Je me retourne et dépose mon regard sur une jolie demoiselle. Je ne la connais absolument pas mais elle oui de toute évidence.

« Oui c’est moi, je peux vous aider ? »

Je suis intriguée par cette interaction et curieuse de découvrir ce que la demoiselle me veut. Je la regarde plus intensément, elle a le regard fin, de belles boucles.

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« Nina & Cassandra »

{Cassie} Cela fait maintenant des années que j’imagine cette rencontre. Je crois que j’ai rêvé de toutes les manières possibles dont elle pourrait prendre ma venue dans sa vie alors qu’elle m’avait abandonnée alors que je venais de naître. Je l’ai imaginée me prendre dans ses bras en me disant qu’elle aussi avait rêvé de notre rencontre. Je l’ai imaginée me toiser et partir sans un mot. Je l’ai même imaginée mentir, disant qu’elle n’est pas la bonne Nina Bianchi. Et maintenant que je suis devant cette femme, cette magnifique femme, j’ai une boule dans le ventre et des tas de voix qui s’embrouillent dans ma caboche. Certaines que je connais et d’autres qui ne me disent rien. Je savais avant de venir ici, que même préparée au maximum, ça allait me trigger, mais là, je me sens totalement fébrile. * Pars en courant, Cassie * Je me lève quand je l'aperçois ressortir de la salle du personnel et me plantant devant elle, je demande confirmation sur son identité. * Elle a un regard tellement beau ! * Je baisse un peu le regard, prenant une grande respiration quand elle acquiesce. « Je ne sais pas, peut-être ! » J’entends une voix de plus en plus puissamment prendre place dans mon esprit. Une voix forte et impressionnante. Je ne veux pas perdre le lead de mon corps, je ne veux pas ne pas être maîtresse de mes paroles et de mes actes au moment de la révélation. Je n’ai pas envie non plus de m’enfuir sans lui avoir dit ! « On pourrait sortir d’ici pour parler ? » Je lui montre la direction qu’elle allait prendre, vers le parking de l’hosto, avant que je ne l’aborde. Je n’attends pas réellement sa réponse que je me mets à avancer et je suis soulagée de réaliser qu’elle marche elle aussi vers la sortie. * Dégage, tu vas encore morfler ! * Mais une fois qu’on est dehors, mon regard totalement perdu, mes paupières se plissent pour supporter le soleil d’hiver si puissant qui nous fait face, le temps de m’y habituer.

Une fois toutes les deux à l’extérieur, un peu dépasser la porte pour ne pas être dérangée. Enfin pas par des personnes étrangères, je me lance. De toute façon, pourquoi attendre ? Sentant la fatigue arrivée, signe d’un switch de personnalité, mes mains tremblant légèrement, je prends les devants avant qu’on ne me vole mon moment et cela même si je peux paraître totalement perdue. Enfin ça peut se comprendre vu la raison de ma visite « Je m’appelle Cassandra, je suis née à Boston sous X le 12 septembre 2005. Ca vous dit quelque chose cette date ? » Je scrute chacune de ses réactions, chacune de ses mimiques, me demandant si j’ai les mêmes. Je tente de regarder et de me focaliser sur son visage pour voir à quel point je peux lui ressembler. Peut-être un peu ! Je ne sais pas, je n’ai jamais été très physionomiste. * Elle ne va même pas se souvenir de cette date * J’ai envie de demander à tout le monde de se taire, mais à la place, j’attends juste la réponse de la femme en face de moi. Croisant les doigts pour qu’elle ne m’envoie pas bouler, car je ne sais pas comment je réagirais. Quoique je ne sais même pas ce que je ferais ou dirait si … Si elle voulait me revoir ! En vrai, qu’est-ce que je fais là ?

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Interrogative, c’est le terme approprié pour définir mon ressentie à cet instant précis. Je ne sais pas pourquoi cette belle jeune femme et venue à ma rencontre mais elle a l’air de savoir pourquoi. Elle à l’air déterminé et j’avoue que cela me perturbe beaucoup. Je suis à des années lumières de savoir ce qui m’attends dans ce futur si proche. La jeune fille à l’air sympathique c’est ce qu’il me rassure, je ne sais pas pourquoi mais elle me donne l’impression de venir à ma rencontre pour de bonne intention alors je me laisse porter par le moment. Je ne suis pas méfiante comme personne et mon intuition ne me joue que rarement de mauvais tour. Au moment où je lui demande si je peux l’aider, elle me répond par la positive, c’est donc moi qu’elle recherche. Je suis assez perdue sur le sens de sa venue surtout sur mon lieu de travail, c’est assez étrange peut être est-ce une nouvelle personne de la direction ? Vais-je avoir des ennuis ? La belle semble de plus en plus anxieuse face à notre interaction mais je décide des rester calme et de voir ce qu’elle me veut, c’est aussi ma curiosité qui parle, en étant honnête avec vous. Elle me demande si nous pouvions sortir du bâtiment pour sortir. Bon ce n’est pas par rapport à mon travail alors qu’elle est venue à ma rencontre. « Oui bien sûr allons y. » Fis-je tout en la suivant. Nous nous dirigeons vers la sortie principale et plus spécifiquement le parking, direction que je comptais prendre pour rentrer chez moi avant d’être interrompue. Je commence a ressentir un certain stress. Mais qu’est ce qu’elle me veut enfin ? J’ai beau faire tourner mon cerveau à mile à l’heure, je ne vois absolument pas d’où je pourrais la connaître.

Après quelques minutes de marche nous arrivons devant l’hôpital, le soleil est des plus brillant et sa chaleur vint se déposer sur ma peau, c’est très agréable moi qui suis enfermé toute la journée dans des pièces où la température sont aux alentours de 19 degrés. La demoiselle marque un arrêt et se retourne vers moi, signifiant que l’endroit est adapté pour entamé notre conversation. Je m’arrête également mon sac à la main, resserrant un peu plus l’étreinte sur la sangle. La jeune femme ouvrit la bouche et la se fut le choc. Cette date, le 12 septembre 2005, bien évidement que je m’en rappelais comme si c’était hier. Chaque minutes de cette journée est ancrée dans ma mémoire. C’est le jour de sa naissance et si elle vint me voir c’est que cela veut aussi dire qu’elle est surement l’enfant que j’ai fait adopté. Mon cœur commence à s’emballer, je suis au bord du malaise et mes mains se mettent à trembler. Je n’y crois pas, mon enfant est là devant moi, mon doux enfant que j’ai du laisser pour lui offrir une vie meilleure. Voyant que la belle attend ma réponse j’essaye de me ressaisir afin de lui répondre. « Oui cette date est gravée dans ma mémoire… » Je la regarde un instant, scrutant ses traits, reconnaissant le nez de ma mère, la chevelure brune des Bianchi. Il n’y a pas de doute, elle ne peut être que ma fille. « Je présume que si tu es venue me voir c’est que tu dois être ma fille c’est ça ? » La bombe était lâchée, aller calme toi Nina ça va aller. Les larmes essayer de se faire un chemin vers mes yeux et je tentais de les retenir. Je lui souris avant de lui rajouter. « Oui quand je te regarde, il n’y a pas de doute que c’est toi. » Je ne savais pas comment agir, j’avais envie de déposer une main sur son visage mais je retins mon geste, il était trop tôt beaucoup trop tôt pour ça.

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Maintenant que je suis là devant cette femme qui m’a donné la vie, je ne sais pas du tout comment réagir. Elle vient de me confirmer, tremblante, que je ne me suis pas trompée. Elle est bien ma génitrice. Elle est bien celle qui a réussi à m’abandonner après neuf longs mois dans son ventre. * Dis lui d’aller se faire foutre ! * Oui, peut-être que c’est ce que je devrais faire. Peut-être qu’il serait temps, maintenant que je le peux, de lui dire tout le mal que j’ai subit à cause d’elle et de partir, de tourner les talons sans jamais me retourner. Mais en serais-je capable ? Je me dis que si je fais ça, je serais comme elle, je ne lui donnerais pas le choix. Le choix que j’aurais aimé ? Parce que sincèrement qu’ai je fais de si mal pour que je ne mérite même pas d’avoir une mère ? Je regarde instinctivement sa main gauche et je vois qu’elle n’a pas d’alliance, je relève alors le regard vers son doux visage * On lui ressemble non ? * J’aimerais tellement me déconnecter pendant quelques minutes. Pas simplement être une autre et ne plus m’occuper de ma vie, mais mettre sur pause et pouvoir y revenir lorsque j’aurai mis de l’ordre dans mes pensées. Gravé dans sa mémoire ? Je n’arrive pas du tout à la croire. Pourquoi m’avoir abandonnée si elle semble tellement être heureuse de me voir? Je dois croire qui, je dois croire quoi ? Je ne suis même pas sûre de pouvoir croire ce que je ressens au plus profond de moi-même. Mais quand elle dit que je suis sa fille, je dis du tac au tac « Je ne suis la fille de personne. » Je sens que je perds totalement le contrôle de mon corps, je sens qu’une autre prends ma place et je tente de tout de même dire ce que je pense avant qu’il ne soit trop tard. « Mais oui, je suis la fille que tu as abandonnée ! » Je la regarde droit dans les yeux. Je ne cherche pas à lui faire du mal, mais lui faire comprendre qu’elle ne peut pas prétendre être ma mère. Une mère ne part pas à peine le premier cri poussé.

Je me sens partir, je ne suis plus du tout au contrôle de mon corps. J’ai l’impression de tout voir de bien plus loin, j’entends alors ce qu’elle me dit ensuite, mais je n’y réponds pas. Je reste là, le regard dans le vide. Clignant exagérément des yeux pour … {Gabriella} … pour m’ancrer dans ce monde. Je joue avec mon index dans mes cheveux. J’enroule puis je déroule une mèche de ma chevelure noire corbeau autour de ce doigt ! Je ressens les sentiments embrouillés de Cassie, je sais ce qu’elle voulait lui dire, lui demander. Je sais ce qu’elle voulait faire, donc je vais tenter d’être le plus proche possible de son ressenti, de son besoin de réponses. Je me racle la gorge, je tente de prendre la voix de mon hôte, mais j’ai toujours du mal quand c’est si précipité. Car ça l’est, généralement, je mets plus de temps pour me fondre dans ce corps. Généralement, j’arrive aussi beaucoup moins vite ! Je dis alors d’une voix plus douce, mais qui se veut aussi ferme « Mais j’aurais des questions pour toi ! Il y a plein de choses que j’ai besoin de savoir ! » Je monte ma chevelure dans une queue de cheval, les attachant avec l’élastique que j’ai toujours autour de mon poignet au cas où je prendrais le contrôle ! Je la regarde dans les yeux, je n’entends que très rarement des voix, mais je ressens tout. Les sentiments m’envahissent totalement, telle que la colère qu’on ressent face à cette femme. Ou encore l’envie, car on se dit qu’on aurait pu avoir une bien plus belle vie avec elle à nos côtés, même sans argent ou sans cadeaux. Je cligne toujours autant des yeux, je semble un peu perdue cherchant chaque repère que je peux de mon regard. Pour une personne qui ne me connaît pas, qui ne sait pas mon trouble de l’identité, ça peut paraître comme un manque d’attention, une fatigue extrême ou le fait de ne pas vouloir être là ! Je me râcle la gorge à nouveau avant de parler et je demande « On discute ici ou tu connais un endroit plus … » Je perds mes mots, je perds totalement pieds avec la réalité. Je perds le contrôle ! Chose que je déteste vraiment !

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Mon enfant, ma fille était là devant moi, j’en avais le souffle coupé, cela fait tellement de temps que j’attend ce moment. J’ai toujours espéré que cet enfant viendrait à moi un jour. Je la regarde et je la trouve tellement belle, elle est parfaite mais je sens sa colère contre moi. Je le comprends tout à fait, après tout je l’ai abandonné alors qu’elle n’avait que quelques minutes de vie mais j’ai essayé de faire ce qu’il y avait de mieux pour elle. J’étais seule à Boston, je n’avais pas d’argent pour vivre et encore moins pour m’occuper d’un bébé. Les petits jobs que j’avais trouvé durant ma grossesse m’ont tous juste permis de payer mon loyer et ma nourriture. Si j’avais gardé cette enfant, nous aurions finis à la rue toutes les deux. Aurais-je du essayer ? Aurais-je du la garder avec moi ? Ces questions je me les poses depuis des années… Je ne sais pas réellement pourquoi elle est venue à ma rencontre mais elle n’est pas aussi enjouée que moi par ces retrouvailles, non la belle est fermé, me notifiant bien précisément qu’elle n’est la fille de personne. Une pointe dans mon ventre se manifesta, si elle dit ça je peux en déduire qu’elle n’a pas eu une vie aussi belle que je l’avais pensé en l’abandonnant. Mon visage se ferme sonné par ces informations, le regret aussi prends possession de moi, je voulais lui offrir le meilleure en la laissant mais ne lui ai-je pas offert le pire ? Elle fixe mon regard pour de même me dire qu’elle est bien la fille que j’ai abandonnée. J’ai l’impression de me prendre une balle à ces mots, toute la colère qu’elle a en elle c’est horrible. Je me sens tellement mal, je n’aurais jamais du la laisser, j’avais raison de m’en vouloir, c’est à cause de moi qu’elle est aussi en colère.

Je n’ose pas vraiment parler, des excuses ne serviraient à rien le mal est fait et depuis longtemps. Je peux juste être là, répondre à ses questions et espérer qu’elle me laissera la chance d’apprendre à la connaitre et surtout essayer de rattraper mon erreur. C’est elle qui est le maitre du jeu, je n’ai qu’a m’ajuster à son rythme même si mon cœur brule d’en savoir plus sur elle. Oui elle est mon enfant, j’ai envie de la serrer dans mes bras et de ne plus la laisser partir mais comme elle me l’a si bien dit je l’ai abandonné et je n’ai pas le droite de m’imposer à elle comme ça. J’ai renoncé à ce droit depuis bien longtemps désormais. Cassandra c’est son prénom, il lui va si bien, ses proches doivent l’appelé Cassie, oui Cassie c’est parfait pour elle. Je l’admire, enregistrant chaque parcelle de son visage pour l’ancrer dans ma mémoire. Elle ne semble pas aller bien, elle s’agite mais je la laisse faire, elle est peut être stressé de cette rencontre. « Oui j’y répondrais, je répondrais à tous, je n’ai pas de secret pour toi, tu as le droit de connaitre ton histoire. » Je n’avais aucune gêne pour lui dire la vérité, elle était là pour ça après tout. Et puis je lui avais déjà assez pris pour en plus ne pas lui confier son histoire. Je lui dirais tous absolument tous même ce qui blesse le plus. La belle semble encore agité, se recoiffant les cheveux avec un élastique. « On peut aller au bar au coin de la rue, on sera plus confortable, suis-moi. » Je lui indique, le bar où j’ai l’habitude d’aller avec mes collègues de travail lorsque la journée a été trop longue. Je lui indique le bâtiment du doigt avant de commencer à marcher dans cette direction.

Nous y arrivâmes rapidement a peine quelques minutes de marche. Je rentre dans l’établissement et salue le patron avant de m’installer à une table suivi de la demoiselle. Je m’assois, retirant ma veste et m’installant confortablement. Je pense que la conversation va durer un petit moment. Je la laisse s’installer avant de lui demander. « Tu veux boire quelque chose ? »

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{Gabriella} La voilà, devant nous ! Elle est belle, tellement belle. Je sais maintenant de qui tient Cassandra. Je trouve qu’elles se ressemblent, mais je ne suis pas objective, je suis purement heureuse qu’un de ses rêves se réalise. Même si je prends le relais, Cassie est toujours là, je veux juste être son pilier et sa force. Mais je ressens sa colère qui rejaillit sur moi. Je ressens ce manque qu’elle a toujours ressenti au fond de son cœur. Je ressens tous ces sentiments négatifs qui me bouffent et me retournent totalement tellement ils sont forts. Alors tentant de rester la plus droite possible, je noue mes cheveux dans une queue de cheval, je la regarde dans les yeux et je lui demande pour avoir des réponses à toutes les questions qu’on se pose depuis toutes petites. Quand elle accepte, ajoutant même que j’ai le droit de tout savoir, qu’elle va tout m’avouer sans aucun secret, j’ai une pointe de malaise qui nait dans mon estomac. Je suis perdue entre la colère de Cassandra, ses questions et mon envie de prendre cette Nina dans mes bras ! Elle semble si sincère et désolée de cet abandon. On ne sait pas ce qu’il s’est passé, mais Cassandra a raison. Elle aurait pu revenir avant, elle aurait pu. * Elle avait pas le choix ! * * On a toujours le choix ! * Je ferme les yeux quelques fractions de secondes, histoire de faire le tri dans ce que je pense, ce que je ressens et tout ce que les autres veulent me faire ressentir. Mon regard est perdu dans le vide, alors qu’elle me propose d’aller dans un petit bar non loin pour qu’elle puisse tout m’expliquer. Je ne réponds pas de ma voix, j’ai trop peur qu’elle réalise le changement d’alter, alors que je ne suis pas encore réellement ancrée. Non, je lui fais un oui de la tête et puis je la suis sans un mot.

Une fois sur place, enfin totalement ancrée, ne ressentant plus que la colère de Cassandra. Les autres voix s’étant tues, je vais pouvoir poser des questions, être vraiment à l’écoute et surtout ne plus paraître… Paraître étrange ! Est-ce que je veux boire quelque chose ? Un café ? Euh oui pourquoi pas ! « Un café noir, sans sucre ! » Je regarde mes mains qui se serrent l’une contre l’autre sous la table, sur mes genoux. J’enlève ma veste, mon écharpe et je pose le tout sur le dossier de la chaise où j’ai pris place. Je regarde partout autour de moi, aucun sourire ne naissant sur mon visage. Je suis en “ terrain ennemi “ ! Je suis chez elle, dans un endroit qu’elle connaît et qu’elle semble apprécié. Ou elle semble aussi appréciée ! Je prends une grande respiration alors que le serveur vient de partir après avoir pris notre commande. « Tu connais tout le monde ici ? » Elle a dit bonjour en entrant et elle reçoit des sourires de tout le monde. Je me demande combien de personnes sont au courant de ma venue au monde. Je reviens poser mon regard dans le sien, le visage totalement fermé et je lui demande « Pourquoi ? » Je tourne mes pouces l’un contre l’autre pour garder mon attention et mon ancrage dans ce moment * Lui laisse pas la possibilité de se taire ! * Je sais que Cassie aimerait tout savoir, je sais qu’elle aimerait vraiment apprendre que sa mère n’avait jamais désiré l’abandonner, que c’était une obligation. Cassandra, comme nous toutes, elle a toujours manqué d’une mère, d’un pilier et d’une personne qui la protègerait contre toutes les embûches de la vie. Et l’espoir a très vite laisser la place à une rancoeur, de la colère et de la peur de n’être jamais aimée par personne. Par contre, là, contre toute attente, dans un bâillement, je sens que le switch s’est opéré {Cassie} Je détache ma chevelure, passant une main dedans pour la remettre en place. Je regarde un peu partout autour de moi et posant un regard plus froid dans celui de ma génitrice et je lui demande « Pourquoi tu m’as abandonnée ? Et mon père ? » Ce père, je ne l’ai pas souvent fait entrer dans l’équation, mais je ne sais pas, quand je la vois tellement belle, tellement charmante sous tous les points, pourquoi le père l’aurait laissé tomber. Elle est le genre de femme que personne ne laisse tomber !

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Tout en marchant, je continue de l’observer du coin de l’œil, on dirait une folle, mais j’ai du mal à réaliser qu’elle est là devant moi. Oui mon tout petit, celui dont j’ai tant rêver m’a retrouvé. J’aurais pu essayer moi de faire les démarches, oui, j’aurais peut-être dû le faire, mais j’ai eu peur. Oui peur de perturbé sa vie, elle que j’imaginais dans une famille aimante et prête à tout pour elle. Je me suis dit que de débarquer dans sa vie aurait juste servis à bousiller son équilibre plutôt qu’autre chose. J’ai pensé que c’était à elle de me trouver si elle le désirait. J’avais fait le choix de l’abandonner alors cela ne me donner pas par le droit de revenir sans prévenir dans son monde. Avais-je eu tort de penser de la sorte ? Ai-je idéalisé sa vie ? J’avais moi aussi beaucoup de questions pour elle, mais aujourd’hui, je n’avais pas droit au chapitre, il n’était pas question de moi, mais d’elle, de ce que Cassandra voulait. Elle détenait les cartes du jeu et je jouerais selon ses propres règles.

Nous arrivâmes au bar et nous primes places dans un box, je l’avoue celui où j’ai l’habitude de me mettre quand je viens boire un verre avec des collègues de travail ou des amis. Je suis comme à la maison ici, c’est un endroit chaleureux où on peut venir consommer sans être dérangé, c’est pour cela que je l’affectionne particulièrement. De plus, le patron est devenu un ami, il a toujours l’attention qu’il faut ou les paroles justes surtout quand on a passé une sale journée. Une fois installée, je demande à la belle brune si elle désire boire quelque chose, elle me répond un café noir sans sucre. Tous comme moi, la belle n’est pas adeptes de sucre dans son café, cela me fait un pincement au cœur. Calme-toi Nina, c’est juste un café, elle n’est pas la seule à le boire comme ça et les autres ne sont pas pour autant tes enfants. Je me retourne vers le patron venu prendre notre commande, plantant mon regard dans celui de ce dernier. « Deux cafés noirs s’il te plaît Louie. » Je lui souris tendrement avant de retourner mon regard vers ma fille. Ma fille ? Ai-je le droit de l’appeler comme ça ? On verra ça plus tard, passons. La belle semble en train de détailler les lieux, elle n’est pas à l’aise, c’est évident, j’espère ne pas la brusquer et que mes réponses à ses questions seront convaincante. « Oui, je connais pas mal de monde en effet. » J’eus à peine le temps de répondre qu’elle m’affuble d’une autre question. « Comme je travaille à côtés, il n’est pas rare que je vienne boire un verre en sortant et avec le temps, j’ai appris à connaître l’équipe et les clients. C’est un bar convivial, très agréable, j’espère que tu pourras l’apprécier toi aussi. » Je lui souris timidement, oui, ce lieu était un refuge pour moi et j’espérais offrir cela à Cassandra comme premier cadeau. Un lieu où il fait bon se sentir quand on ne se sent pas bien.

La belle semble si anxieuse, mais je ne dis rien, elle se trifouille les doigts et finit par se détacher les cheveux qu’elle venait de nouer il y a quelques minutes de cela. Je n’aime pas lui infliger ce sentiment, au contraire, j’aimerais pouvoir l’aider, l’apaiser dans tous ses ressentiments. Et c’est alors qu’elle me pose la question cruciale, comme ça, sans filtre, le pourquoi je l’avais abandonné. Je reste figé sur le coup, me prenant cette interrogation en pleine face. Directe comme sa mère, la petite, c’est cadeau Nina ,c’est pour toi. Je me revois adolescente répondre aussi directement à ma mère quand j’avais quelque chose à lui reprocher. Je repris mes esprits et m’armai de courage afin de lui répondre. « Alors pour commencer, si je t’ai abandonné, c’est que je n’avais pas le choix Cassandra. J’ai débarqué seule à Boston, je n’avais pas de boulot et très peu d’économie. Je me suis vite trouvé un toit et j’ai enchaîné des petits boulots tant que j’ai pu le temps de me mettre de l’argent de côté pour voir venir le temps de finir ma grossesse. J’ai pensé pouvoir me faire assez d’argent pour te garder, mais cela n’a pas été le cas. » Me replonger sans ces souvenirs, me fit monter une grande peine en moi mais aussi des remords de ne pas avoir sur faire assez pour la protéger et la garder auprès de moi. « J’avais à peine de quoi vivre, juste pour payer le loyer et les charges. Je n’aurais jamais pu subvenir à tes besoins, tu aurais manqué de tout et je ne voulais pas ça pour toi. Je voulais t’offrir une vie meilleure que celle que je pouvais t’apporter. » Je n’osais pas la regarder dans les yeux me sentant honteuse de l’acte que j’avais commis. Je m’en voulais tellement. Des larmes tentaient de se faire un chemin vers mes yeux, mais je les réprimais, je n’avais pas le droit de craquer devant elle, je devais assumer mes actes. Nos cafés arrivèrent, ce qui me permit de me reprendre. Je remerciai le serveur et je vins entourer la tasse de mes mains pour me réchauffer avant de poursuivre. J’osai relever le regard vers la jeune femme. « Pour ce qui est de ton père, c’était une mauvaise personne. Notre relation n’a été que conflit et manque de respect quand j’y pense avec le recul… Mais voilà, j’étais folle amoureuse de lui et je restais. Je pensais que ta venue allait tout changer, mais je n’ai même pas eu le temps de lui annoncer. » Je pris une respiration profonde, parler de ce soir-là n’est pas facile pour moi, mais Cassandra avait besoin de réponse, je devais être forte. « Le soir où je comptais lui dire pour toi, ton père et moi, nous nous sommes disputés. Cette fois-ci, la dispute a été la plus violente que nous ayons eue. Il s’est énervé, devenant fou et il m’a poussé et frappé au ventre… Mon instinct maternel m’a tout de suite alerté, je ne voulais pas ça pour toi alors j’ai pris mes affaires et j’ai fui le plus loin possible de lui.. » Il y avait tant à dire sur son père, mais pour le moment, c’était déjà un bon début. Je baisais mon regard, peu fière de lui dépeindre le tableau de son géniteur…

Me reconnaitras-tu, maman ?

« Nina & Cassandra »

{Gabriella} Je regardais autour de moi, plus pour pouvoir m’ancrer dans ce nouveau lieu que je ne connais pas. Pour pouvoir m’ancrer dans cette situation que je n’aime pas particulièrement subir. Je prends une grande respiration et je lui demande, assez sèchement, chose qui me perturbe car ça ne vient pas de moi mais du ressenti de Cassie. Je me sens mal, parce que la femme en face de moi semble surtout vouloir tout faire pour me plaire, pour que je me sente à l’aise. Je tente de rester calme, posée et surtout de ne pas faire exploser la colère et la rancœur de mon hôte, de celle qui a vécu cette retrouvaille comme un coup de poignard de voir que notre mère est intelligente, a un bon travail et semble tellement gentille. Si on avait grandi avec elle…. Si Cassandra avait eu la chance de grandir auprès d’elle, tout aurait été différent. Notre vie ne serait pas aussi troublée par cette maladie mentale qui nous submerge dès qu’un moment est trop fort. J’avais tellement d’autres questions, d’ailleurs, je me lançais « Ça a l’air sympa, tu as raison. Ça fait longtemps que tu vis à New York ? Je t’ai cherché à Boston au tout début ! Et tu es infirmière au bloc, je ne me trompe pas ? » Avant de la rencontre, on a cherché à en savoir plus sur elle, à voir à quoi elle ressemblait, d’ailleurs la vraie question, celle qui me tourne en tête et qui tourne en vrai dans toutes les têtes, c’est est-ce que je lui ressemble ou je ressemble plus à mon géniteur ? {Cassie} Je reprends le contrôle dans un bâillement, dans un moment de trouble où je n’ai entendu aucun son sortir de sa bouche. Je ne sais même pas si elle m’a déjà répondu aux questions que je lui aies posées, mais je n’ose lui redemander ! Alors je défais ma chevelure pour laisser ses boucles me tomber à nouveau sur les épaules. Je baille encore une dernière fois, mes yeux clignant presque comme si je faisais les yeux de biche. Elle va me prendre pour une cinglée !

C’est alors que dans un souffle, sans reprendre réellement ni ma respiration, ni mes esprits, je lui pose la question qui fait mal. Mon regard reste sur son magnifique regard marron. Mes doigts s’entortillent les uns autour des autres dans des gestes d’un stress incontrôlable. Mais je répétais entre mes dents, mon regard tombant un instant sur la table « Pas le choix ! » Puis je passais une main dans ma chevelure pour garder un tant soit peu de ma contenance et de mon calme * Elle se fout de nous ! * * Laisse la parler ! * Un manque d’argent ! Donc ma vie a tenu à ça ? Un manque d’argent ? Mon innocence, mon enfance, tout a été brisé pour un problème d’argent. Et où était le père dans tout ça ? J’avais les larmes qui montaient, mais je serrais la mâchoire pour ne pas me mettre à pleurer. J’étais totalement tiraillée entre l’envie de lui prendre la main pour la serrer dans la mienne et l’envie de lui balancer une vacherie. J’étais en colère, mais je n’étais pas un monstre. Pas le monstre qu’on a voulu me faire croire que j’étais pendant des années. Années où j’ai vécu l’enfer, où je me faisais rejeter de partout quand on s’était servi de moi comme d’un kleenex. Et là, quand elle me dit que j’aurais manqué de tout, d’une voix tremblante, à peine audible à cause du bruit ambiant dans ce lieu, je dis « Mais au moins, je t’aurais eu toi ! » Je suis sûre que tout aurait pu changer si elle était restée dans ma vie. Pourquoi m’abandonner avant d’avoir tenté ? * Parce que tu en valais pas le coup ! * J’ai envie de crier à ces voix de se taire, ça s'embrouille dans mon crâne. J’avais juste envie de m’enfuir pour digérer tout ce que je venais d’entendre et d’apprendre. Et c’était loin d’être fini !

Quand les cafés arrivèrent, je fis une grimace et je demandai de suite si on pouvait m’amener du sucre et du lait pour finir. En vrai, je déteste le café noir. On va me prendre pour une folle en fait. Mais je suis folle. Folle à lier ! Alors que le serveur s’en allait, elle commença à me parler de mon père. Ce monstre ! * Ah bah voilà de qui tu tiens ! * Je serrais les dents, ma mâchoire faisait mal. Même qu’à un moment, j’ai senti mes ongles dans la paume de ma main. Ils me faisaient mal et je savais que j’avais encore exagéré. Je relâchais ma main et je levais à nouveau le regard vers ma génitrice. Je ne sais pas si c’est d’apprendre les violences qu’elle a subies ou si cela vient de ma propre peine, mais je sentais que Gabriella voulait à nouveau percer mon esprit et reprendre ma place. Mais je tentais de la réfréner en tapant du talon sur le sol presque frénétiquement. Je tentais de garder une cadence pour ne surtout pas la laisser gagner. Mais ce geste. Ma main s’avança. Cela ne venait pas de moi ! * Tu en as besoin autant qu’elle * Ma main vient prendre la sienne pour la serrer fébrilement avant de reculer presque comme si j’avais touché du feu et que je venais de me brûler. « L’argent ne fait pas tout, pourquoi tu as pas demandé de l’aide ? Tu n’as plus de famille ? Pas d’amis ? Pas … Je ne sais pas ! Tu sais ma vie, ça n’a été que foyer et famille d’accueil qui couraient plus après l’argent qu’autre chose ! » A cause de mon trouble, mais je ne compte pas lui dire de suite. Lui dirais-je même un jour ? Je n’en sais rien ! J’ai mes réponses, peut-être que je devrais reprendre ma vie ! Non ?

Me reconnaitras-tu, maman ?

« Nina & @Cassandra McKay    »

La demoiselle avait en effet bien enquêté sur moi, elle me sortie mon métier en quelques secondes : infirmière de bloc opératoire. Qu’elle me dise que je suis infirmière ne m’aurait pas choqué, je sors d’un hôpital après tout mais d’être aussi précise sur ma spécialité montre qu’elle a chercher a savoir qui je suis. Oui Cassandra était déterminée à me rencontrer, je suis mal à l’aise, moi qui d’habitude flotte dans mon élément, là je suis envahi par plusieurs sentiments que je retiens depuis fort longtemps, c’est comme si le passé me revenait en pleine figure mais je prends sur moi et essaye de ne pas montrer cela. « Je suis revenue à New York, il y a deux ans maintenant suite au décès de mon papa. » Je marque un temps c’est toujours aussi douloureux de parler de lui comme étant absent mais je me reprends. « Mais sinon oui je vivais à Boston avant, mais après mon divorce et au vu des circonstance, je me suis dit que je pouvais revenir vivre dans la ville de mon enfance. » Je lui souris tendrement, essayant d’être la plus honnête possible. « Oui c’est bien ça. » J’aurais été tenté de lui demander « et toi ? » mais ce n’est pas le moment. Aujourd’hui, il s’agit de mon procès et si je m’en sors bien, j’aurais peut être la chance de la revoir et d’en apprendre plus sur elle. Je voudrais tous savoir mais j’allais devoir être patiente et la laisser me délivrer cela petit à petit. Elle semble assez stressée, ne cessant de jouer avec sa chevelure. Je souris, j’avais l’habitude de faire ça aussi adolescente, en grandissant, j’ai appris a gérer ce tic nerveux.

Un cri, de l’incompréhension voilà ce que me délivra la jeune femme quand j’eu finis de lui expliquer que je n’avais pas eu le choix de l’abandonner. Je fais comme un recul sur ma chaise, cela ne semble pas lui plaire mais c’est la vérité, ma vérité. « Non tu ne m’aurais même pas eu, en étant totalement honnête. J’étais tous le temps au travail pour joindre les deux bouts, je ne dormais presque pas, je ne pouvais pas m’occuper de toi, j’aurais été plus un danger qu’autre chose. » Oui je voulais qu’elle comprenne que ce choix le j’ai fait pour elle pour sa sécurité. Je n’étais absolument pas en mesure de prendre soin d’elle, j’avais déjà beaucoup de mal à prendre soin de mal. Je mangeais à peine, je faisais que bosser, je me droguais au café tel un zombie.

Je lui comptai alors toute l’histoire, son père, qui il était et pourquoi je l’avais fui du jour au lendemain. Je ne suis pas fière que cet homme soit son père parce qu’elle aurait mérité une meilleure famille que nous deux. Mais j’étais jeune, j’étais folle amoureuse et je n’ai pas du voir venir le danger qui cherchait à sortir du placard. Je lui ai fait confiance encore et encore jusqu’au point de non-retour, jusqu’au jour où j’ai compris, que mon enfant ne serrait jamais en sécurité à ses côtés. En réalité, ce n’est pas tant pour moi que je l’ai quitté, c’était pour ce petit être qui poussait à l’intérieur de moi. Je ne m’attendais à rien de la part de la brunette, elle voulait la vérité, elle l’avait mais mon cœur de réchauffa quand je sentie sa main se déposer sur la mienne avant de toute de suite la retirer. Je relevai mon visage vers elle et lui sourie touché par ce geste aussi cours fut il. Je peux la comprendre, c’est assez compliqué à gérer tous ça surtout à son âge. « Si j’avais ma famille, des amis mais j’ai surtout eu peur et j’était têtue alors j’ai fui. On ne fait pas toujours les bon choix à 20 ans. J’ai estimé que partir à Boston était le mieux que j’avais à faire, mon meilleur ami m’a beaucoup aidé aussi. » Je sens que son visage se ferme mais aussi tendu, elle ne sait pas comment gérer mon histoire mais elle finit par me dire une phrase qui me brise le cœur. Je baisse les yeux honteuse et je comprends que l’enfance que j’avais rêver pour elle en la confiance à l’adoption est bien loin de celle qu’elle a vécue. « Je pensais que justement tu aurais une enfance tout autre, je pensais que tu aurais une famille pleine d’amour, capable de t’offrir tous ce que tu désires, que tu ne manquerais de rien. Voilà pourquoi j’ai fait ce choix. Si j’avais sur ça en avance bien sûr que je t’aurais gardé. » Oui si j’avais eu toutes composantes mon choix aurait été différent mais aujourd’hui c’est trop tard.