[HJ: Si je ne donne pas de nom d'alter dans ce poste, c'est qu'ils sont tous là pendant un moment !]

❝ Che prende il dolore degli altri, E poi lo porta dentro lei ! ❞Non vale niente - Ft. @Nina Bianchi Je ne sais plus réellement qui est là, qui n’est pas là ! Je suis totalement dépersonnalisée et je suis perdue. Je regarde mon plafond comme absorbé par la seule tache qui y trône. Je la regarde comme si elle bougeait, si elle me montrait des dessins différents à chaque fois que je clignais des yeux. Ma respiration est difficile et je ne fais que bailler ! Je sens que je suis totalement en crise. Il faut dire que depuis que j’ai rencontrée Nina, je suis totalement perdue, je réfléchis trop à tout, j’analyse chaque mot qu’elle a prononcé et je n’arrive même plus à me concentrer sur la création du jeu que je dois pourtant avoir fini pour hier. Non sans rire, je suis mal ! Plus je tente de trouver des idées, plus je tente de faire quelque chose de potable sur ce MMO RPG qu’on m’a commandé et plus je fais de la merde. Je soupire, je pleure, je rigole d’une bêtise et voilà qu’à chaque fois, je finis dans mon lit, en manque d’inspiration et de motivation à regarder le plafond. A regarder cette même tâche ! Je n’entends même pas mon téléphone qui sonne encore et encore. Je n’entends rien car j’ai mes écouteurs à fond dans mes oreilles. Le son est même tellement fort que mes oreilles sifflent, mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour calmer les voix. Elles ne peuvent pas passer au-dessus de la musique. Alors j’ai mis de la musique électronique et je sens que mon coeur va au rythme de cette musique. Est-ce que j’ai mangé ? J’ai faim ? Non en fait non, j’ai pas faim. Non, je pense que j’ai mangé ? Hier ? Non pas hier, ce matin ? En fait j’en sais foutrement rien. J’ai juste envie de me sentir mieux ! Mais il faut que je finisse cette foutue salle pour la montrer à mes clients. Ce n’est peut-être qu’une petite boîte indépendante, mais ils comptent sur moi d’autant plus.

Je sens la bonne odeur de nourriture venant de la cuisine. Je fais un peu bouger les narines histoire de la sentir et de deviner ce qu’ils mangent, mais à la place d’être attirée par l’odeur, je file en courant à ma petite salle de bain attenante pour y cracher tout le contenu, bien faible, de mon estomac. Et là, me laissant couler le long du mur à côté de ma toilette, je me mets à pleurer. Je dois me montrer forte, je dois me relever, me laver les dents et surtout reprendre le travail. Oui, je dois ! Oui, je peux le faire ! Mais je reste là, non, je peux pas ! Je ne sais pas combien de temps, je suis restée là à pleurer jusqu’à ce que je sente comme si on me tenait de l’intérieur et qu’on me donnait un gros coup de pied au cul pour que je me lève. Je vais donc jusqu’à l’évier, chancelant un peu et je me lave les dents. Puis je vais vers mon bureau, j’allume le pc qui est maintenant en veille et je tente vainement de faire une ligne de code correcte. Putain, ça sert à rien ! J’envoie valser mon clavier. J’ai peur, j’ai froid, j’ai besoin de me sentir protégée ! Mais j’ai personne à appeler ! Je … J’ai Nina ! Non, pas maintenant, pas comme ça ! Je prends mon doudou et je vais me coucher dans mon lit et je baille, encore et toujours. Signe que les switchs sont légions dans mon cerveau. Signe que je ne vais pas bien. Je ne sais même pas réellement qui est là. Je ne connais pas tout le monde. Je suis en train de partir en vrille. Je ne sais pas qui me pousse, mais je prends le téléphone et j’envoie un message à Nina, espérant qu’elle n’est pas en salle d’op. C’est Cassie ! J’ai besoin de toi, Nina ! Je lui envoie en même temps l’adresse, le code de l’entrée et surtout le numéro de porte. Puis je lance mon téléphone sur mon mur et j’augmente encore le son de mon téléphone pour espérer arriver à faire arrêter tout ce qui me tourne dans la tête. Je me laisse glisser au pied de mon lit, je rapproche les pieds de mes fesses et j’enfouis mon visage dans mes bras croisés sur mes genoux. Je tente de respirer le plus lentement possible, de calmer les switchs et de me retrouver, mais j’y arrive pas ! Je sais même pas pourquoi je tremble ! Pourquoi je suis littéralement en train de trembler comme une feuille sous le vent d’automne ! Je veux que Nina vienne ! Je veux que ma maman vienne !
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Je n’avais pas eu de nouvelles de Cassandra depuis un petit moment, mais je ne désespérais pas, elle avait besoin de temps et je le comprenais tout à fait. Et puis avec ses troubles ça ne doit pas être chose aisée de rencontré sa mère biologique, je ne suis pas une experte en troubles de la personnalité, mais je l’ai étudié durant mon parcours à l’école d’infirmière et on m’a toujours dit de laisser la personne aller à son rythme. Il ne sert à rien de la forcer, elle doit apprendre à se gérer et au fil du temps elle trouvera des astuces pour gérer ses transitions. J’espère qu’elle va bien, je commence à m’inquiéter et puis j’ai tellement hâte de la revoir que tous les prétextes seraient bons à lui envoyer un message, mais je me retiens, c’est elle qui mène la danse, je me calque sur ses envies.

Je travaille aujourd’hui, mais je n’ai pas d’astreintes, je suis censé terminé dans quelques heures. La journée est assez calme, peu d’opération ont été prévue et aucune urgence à l’horizon, un miracle, cela n’arrive presque jamais ! Nous profitons de cela pour faire du rangement, une réorganisation de notre matériel, un peu de ménage des chariots, toutes les choses que nous n’avons pas le temps de faire habituellement. C’est alors que mon téléphone sonne et que je reçois un message. Je l’ouvre et lis avec stupeur le message de Cassandra. Elle me réclame, elle a besoin de moi. Je récupère mes affaires et file vers le bureau de ma chef.

« Lisa, je dois y aller, ma fille a une urgence, tu me marques mes heures. »

Dis-je tout en prenant la porte de la sortie. Ma chef semble choqué d’apprendre que j’ai un enfant, chose donc je n’ai jamais fait état jusqu’à aujourd’hui. Je n’ai pas le temps pour des explications, je file vers la sortie. Je me change en quatrième vitesse et pars retrouver mon enfant.
Il ne me faut que quelques minutes en voiture pour arriver à destination. Je cours littéralement en direction de son appartement, je monte les marches quatre à quatre. Une fois arrivés à l’étage, je tape à la porte, le cœur battant. Je suis stressé, ne sachant pas vraiment ce qui lui arrive, j’ai hâte de la voir et de savoir ce qu’il en est. Je tape, mais aucune réponse. Je tambourine plus fort sur la porte tout en criant.

« Cassie, c’est Nina ! Ouvre ! »

Je stresse, les mains moites, c’est ça l’inquiétude que ma mère ressentais, c’est affreux, je lui demande pardon pour toutes les frasques que j’ai pu faire. Je piétine attendant que la demoiselle daigne ouvrir cette satanée porte.

@Cassandra McKay

[HJ: Si je ne donne pas de nom d'alter dans ce poste, c'est qu'ils sont tous là pendant un moment !]

❝ Che prende il dolore degli altri, E poi lo porta dentro lei ! ❞Non vale niente - Ft. @Nina Bianchi Dans cette pièce, on peut voir des post it un peu partout sur les murs, le miroir, le bord de l’ordinateur portable toujours ouvert, l’écran noir. On y lit, des rendez-vous, des noms, des numéros de téléphone, des choses qu’on a faites, tout et n’importe quoi pour nen pas oublier. Ne rien oublier d’important du moins. Car l’oubli et le flou font partie de notre quotidien. Sur l’un des papiers, on peut lire le prénom et le numéro de téléphone de ma mère biologique. C’est peut-être ça qui m’a fait prendre mon téléphone portable pour lui envoyer un message, alarmant et flou, mais un message tout de même. Moi, je suis prostrée au pied de mon lit, les écouteurs à fond dans les oreilles, mes genoux contre ma poitrine et les yeux fermés enfoncés dans mes genoux. Je veux que les voix s’arrêtent, je veux revenir totalement à moi. Là, je me retrouve un peu comme dans le brouillard. J’entends, je vois tout ce qui se passe autour de moi, mais je ne contrôle rien. C’est un peu comme si rien n’existait réellement, mais si tout paraissait trop réel dans un rêve. Ca se dispute en moi, comme si certains voulaient me faire oublier et d’autres, au contraire, me faire me rappeler. Me rappeler ou me cacher tout ce que j’ai vécu à cause de cet abandon. Tout ce que je ne me souviens pas et qui pourrait me détruire. Car oui, je ne me souviens pas de tout, mais là, pour la première fois, j’en ressens la douleur, la tristesse, la colère. J’ai l’impression de vivre des sentiments, des coups de coeur qui ne sont pas les miens. Je me sens vidée ! Je passe des sanglots à un impassible visage qui ressemble plus à un masque d’halloween qu’à autre chose. Je ressens l’envie de tout arrêter, de ne plus souffrir et surtout de ne pas me souvenir en détails des sévices que j’ai vécu. Je ne m’en souviens pas, mais je les ressens comme si je les vivais encore maintenant. C’est troublant, c’est difficile à expliquer, mais j’ai dû mal à respirer maintenant, du mal à prendre de l’air et même à garder les yeux ouverts.

Entre deux musiques, lors de cette pause d’une fraction de seconde, j’entends qu’on frappe, qu’on martèle même la porte d’entrée. Et là, je me doute que mes colocs sont partis ! J’ai quelquefois l’impression qu’ils ont peur de rester seuls avec moi dans le même appartement. J’ai l’impression d’être une bête de foire, un monstre, un de ceux qu’on exposait avant, lors des foires. Je m’accroche à mon lit pour trouver la force de me relever. J’ai la tête qui tourne et le visage trempé de larmes. Tout est flou, je ne ressens même pas le sol sous mes pieds.J’avance, je bouge, mais je ressens bien que ce n’est pas moi qui articule tout ça. Je ne suis que témoin de toute la scène. Quand la porte s’ouvre, c’est sur une Nina totalement apeurée que je tombe. Je laisse la porte ouverte, je me recule, mais je n’arrive pas à lui parler. C’est comme si on voulait me faire taire, comme si mes autres alters voulaient me protéger de moi-même. Mais pourquoi ? Pourquoi me protéger de celle qui m’a donné la vie et qui semble tenir promesse en venant quand j’ai besoin d’elle ? Je dois avoir l’air d’un zombie, je dois être blanche, non maquillée, non coiffée réellement. Je dois paraître totalement ailleurs, le regard fuyant et le visage impassible. « T’es venue ? » Ca sonne comme un reproche alors que j’ai envie de la remercier, de tomber dans ses bras et de m’y blottir pour m’apaiser un tant soit peu ! Je ne referme même pas la porte et je retourne vers ma chambre qui est un véritable foutoir. Je m’assois sur mon lit, comme dans un geste totalement automatique. Je lève le regard vers elle, mais ça doit être un regard froid, même glacial… Et puis, plus rien ! Je sens un nouveau switch, je sens que je ne peux toujours pas reprendre le contrôle, je sens que je suis totalement impuissante. Et je me sens totalement honteuse de me montrer à elle ainsi * Elle va te balancer comme une vieille chaussette trouée ! * je baille, je baille presque inlassablement, comme si sa venue me faisait chier, puis je me mets à pleurer à chaudes larmes et je comprends bien vite que c’est la petite Neige qui est là ! Que je l’aime cette petite poupée, mais qu’est-ce que j’ai dû mal à la laisser venir, elle me fait honte, comment ne pas avoir honte d’avoir un corps d’une jeune femme de vingt ans et l’esprit d’une enfant de six ? Je baille en pleurant, je baille en parlant même « J’ai peur ! » Ma voix est claire, mais faible. C’est la voix d’une enfant, c’est le regard d’une enfant. Je rentre légèrement la tête dans mes épaules et je tire sur le bas de mon tee-shirt * Faites la taire ! * Moi, je me sens de plus en plus loin de mon corps et de cette mère que j’ai appelée à l’aide.
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C’est le cœur tambourinant à mile à l’heure que je débarquer chez Cassandra, je suis terrifié pour ma fille, elle a besoin de moi, c’est ce qu’elle a marqué dans son message. Je ne sais pas à quoi m’attendre à vrai dire mais je ne réfléchis pas, je serais rassurée quand je l’aurais devant mes yeux et que je saurais ce qu’il en est. Ca doit être ça l’instinct maternel, la détermination de vouloir protéger son petit de tous les dangers. J’ai envie de blottir Cassie dans mes bras et lui dire que tous va bien se passer.

Il ne me faut que quelques minutes pour me rendre à son appartement, j’ai roulé comme une dingue, ne tenant plus d’attendre et voulant au plus vite voir ma fille. C’est encore bizarre pour moi de parler de ma fille, oui je suis une maman, certes je l’ai abandonné étant plus jeune mais cette fille est une partie de moi, je suis celle qui lui ait donné la vie et je compte bien rattrapé toutes ces années loin d’elle. Je toque à la porte mais personne ne me répond alors je réitère mes coups de plus en plus forts, ne cessant que lorsque le verrou s’ouvre et que j’aperçois la demoiselle sur le pas de la porte.

Je suis à la fois soulagée et effrayé de voir l’état de Cassandra, elle parait comme ailleurs, en transe où je ne sais trop comment la qualifié. La belle brune se recule dans l’appartement, je la suis en refermant la porte derrière moi.

« Bien sûr que je suis venue, je te l’ai dit, je serais là pour toi ce n’est pas des paroles en l’air. »

Son ton ne me plait pas mais je ne dis rien, la demoiselle ne semble pas dans son état normal. Je la suis vers sa chambre, avançant doucement pour ne pas la déstabiliser. Je la regarde prendre place sur son lit fixant son regard dans le mien avec un air menaçant. Cela ne dure que quelques secondes, elle semble instable baillant, le regard vide. Je ne sais pas trop comment réagir, j’attend qu’elle ouvre la bouche pour savoir quoi faire, je ne veux pas la brusquer. Puis une voix d’enfant sors de sa bouche me confiant qu’elle a peur avant que Cassie ne se recroqueville sur elle-même.

Je n’hésite pas une seconde et me rapproche d’elle. Je m’assois à ses côtés sur le lit et doucement, je pose mes mains sur elle pour la coller contre moi.

« Je suis là Cassandra, je suis là, tu ne risque rien, je vais prendre soin de toi. »

Mes bras encerclent cette enfant, mon enfant, je la berce comme j’aurais du le faire quand elle était bébé et commence à fredonner un air de berceuse. Une chanson que je chantais alors qu’elle était dans mon ventre et qu’elle me martelait de coup de pied. J’essaye de la faire se focaliser sur cette musique afin de la détendre et de la sortir de sa torpeur.

@Cassandra McKay