Un rendez-vous, je crois que c’est ce qu’il m’attendait ce soir avec le beau Murphy. J’étais assez stressée de passer ce moment seul avec lui, car ce soir, c’était officiel, nous cherchions a être ensemble tous les deux. L’épisode dans l’ascenseur avait été cocasse, mais un accélérateur à notre relation. En effet, nous nous sommes retrouvé coincés durant de longues et merveilleuses minutes, apprenant tout d’abord à nous connaître, à rire pour enfin céder à la tentation. Cette douce tentation où nos lèvres se sont rencontrés et que la passion a fais son effet, j’aurais aimé que les portes ne s’ouvrent jamais et que nous restions là tous les deux à goûter au corps de l’autre mais le destin en avait décidé autrement. Cet homme me déboussole complètement, j’en voulais plus, toujours plus de lui, de sa peau, mais aussi de sa conversation. Cet homme me déboussole complètement, j’en voulais plus, toujours plus de lui, de sa peau, mais aussi de sa conversation. J’avoue être retourné au travail assez déboussolé, mes collègues s’en sont d’ailleurs donné à cœur joie pour en plaisanter, même moi, j’étais choqué d’être dans cet état, aucune personne ne m’avait autant fait d’effet. Depuis ce jour, je me languissais de le revoir, de partager à nouveau un moment avec lui et ce soir, c’est le grand soir. Je ne sais absolument pas ce qu’il a prévu ce qui amplifie mon stress, mais aussi mon excitation. J’ai l’impression d’être une jeune adolescente qui va à son premier rendez-vous, moi qui d’habitude suis très à l’aise, ce soir, je suis toute retournée, ce garçon me chamboule.

Nous avions rendez-vous à 19 h, j’avais pris le temps de me préparer, je ne savais absolument pas quoi me mettre, ne sachant où me rendre. J’avais d’abord pris le temps de prendre soin de moi, un bon bain, un soin pour les cheveux, j’avais refait mon vernis, j’étais au top. La question de la tenue fut plus compliquée, une tenue de soirée ou décontractée, tel était le dilemme. J’optai pour un chemisier blanc, un jean effet cuir et des bottes à talons carré, pour la veste un long manteau beige bien chaud pour me protéger du froid. Je décidais de faire de belles anglaises à mes cheveux et d’opter pour un maquillage léger au niveau des yeux avec un rouge à lèvres rouge faisait ressortir mon sourire. Une fois prête, je me servis un verre de vin pour me donner du courage en attendant que mon cavalier vienne me récupérer. J’essayais de me détendre alors que mon cœur tambourinait d’excitation.

J’eus à peine le temps de finir mon verre que mon téléphone sonna, un message. Je me jetai dessus et l’ouvrir, il s’agissait de Murphy, il était là, en bas. Je saisis mes affaires et me précipitai pour le rejoindre le sourire aux lèvres. Quelques minutes, plus tard, il était là et je souris de plus belle tout en me rapprochant de sa voiture. Mon cœur battait de plus en plus fort, manquant de faire un malaise, mais tout s’apaisa quand je plongeai mon regard dans le sien, une fois dans son bolide.

« Bonsoir. » Fis-je timidement, ne savant pas si je devais l’embrasser ou non.

Je le dévisageai du regard, mon Dieu qu’il était beau, il s’était mis sur son trente et un lui aussi, le rendant encore plus craquant. Je me mordillais les lèvres tout en l’admirant, ne cachant en aucun cas mon désir pour lui.

On y était, enfin. Depuis un bon moment déjà, Murphy aspirait à ce que cette soirée se passe. Il avait l'impression d'être un jeune lycéen qui s'apprêtait à emmener sa cavalière au bal de promo de fin d'année. C'était drôle quand on y pensait, et pendant un long moment, il s'était demandé plusieurs choses : où allait il emmener Nina Bianchi, par quel moyen, comment s'habiller pour l'occasion, et plein de détail dans le genre. Il lui avait parlé de la plage, un endroit où il se réfugiait quand il avait envie d'être seul. Il y avait aussi les quais de Brooklyn, moins fréquentés à cette période à cause de la température et qui offrait une vue splendide sur la ville la nuit tombée ainsi qu'un coin de nature derrière. C'était également là qu'il avait passé une bonne partie de la nuit en compagnie de Silas, à boire des bières, fumer et discuter, un peu avant Halloween. C'était un endroit à lui, une sorte de refuge quand il n'avait nul part où aller et qu'il ne souhaitait pas rester enfermé chez lui. Lorsqu'il neigeait, comme c'était le cas en cette période, la neige laissait derrière elle une adorable couche où il était amusant de faire des batailles de neige ou même des bonhommes. Les enfants s'en donnaient à coeur joie après l'école. Il aimait bien y aller, même lorsqu'il pleuvait, l'aspect de cet endroit donnait une ambiance mélancolique, une sorte de rafraichissement.

Il avait sorti son pick up et s'était garé en face de l'adresse qu'elle lui avait donnée pour venir la chercher à l'heure prévue. Il examina d'ailleurs les alentours en attendant que la belle demoiselle ne fasse son apparition étant donné qu'il s'agissait de son quartier. Lorsque la porte s'ouvrit, la laissant sortir, il se pencha vers l'avant pour mieux la voir arriver avant qu'elle ne le rejoigne à l'intérieur du véhicule. Il avait remarqué que Nina avait soigné son look et ça le touchait autant que ça l'enjaillait. Sa tenue concordait plutôt bien avec la sienne d'ailleurs. Il avait beau ne pas ressembler à un acteur d'Hollywood, il avait tout de même fait un effort en ce qui le concernait pour l'occasion. Après tout, c'était sa première soirée seul à seul avec elle et il tenait à ne pas ressembler à un clochard. Il avait fait exprès d'ailleurs de ne pas s'habiller de noir ce soir là, laissant sa veste en simili cuir au placard pour laisser place à plus de couleur : une veste en jean verte délavée dont l'intérieure était en laine brune pour lui tenir chaud, un pull moulant blanc ainsi qu'une paire de blue jeans. Des vêtements clairs mais sans être flashys, sobres, juste parfait pour sortir de la monotonie de ces jours ci, à New York.

- Bonsoir, l'entendit il le saluer de sa voix douce. Un sourire radieux émergea sur le visage de Murphy alors qu'il la dévisageait comme s'il la découvrait pour la première fois, séduit.
"Bonsoir princesse. Si je ne vous connaissez pas déjà, j'aurais pu croire que vous sortez tout droit d'un conte de fée", a t-il répondu pour la complimenter sous sa voix de comédien mais dont le fond était pensé. "On ne va pas aller spécialement loin, mais ce n'est pas non plus tout à fait à côté et... peu importe, tu ne vas pas le regretter, j'te l'promets."
A ces mots, il actionna les clés pour faire démarrer le pick-up. Jusqu'ici, il avait fait exprès de ne pas inviter Nina aux baisers, non pas qu'il en avait pas envie, loin de là. Mais il avait toute la soirée pour s'y soumettre et dans le fond, il avait la conviction qu'au moment où il regoûtera à ses lèvres, il aura un peu trop de mal à s'en défaire. Durant le trajet, bien que pas vraiment long, il échangea avec elle des questions sur sa journée, si ça s'était bien passé, ce genre de chose. Des questions de convenances. Il réservait davantage d'ouverture lorsqu'il aura atteins la destination souhaitée. D'ailleurs, une fois arrivés, il trouva une place non loin de l'entrée de la promenade des quais.

"Ok, alors, tu es probablement déjà venue là à plusieurs reprises mais... j'avais envie de te faire re-découvrir l'endroit, en ma compagnie, notamment parce que.... cet endroit m'est... enfin, j'y tiens beaucoup." déclara t-il posément.
La neige se mit à tomber en petit flocons, donnant à ce moment un aspect féérique, en accord avec les fêtes qui allaient arriver dans quelques jours maintenant. Il sortit du véhicule et ouvrit la porte de Nina tel le cavalier qu'il était pour la soirée. Pour accentuer le tout, il tendit même sa main pour l'inviter à sortir. Ce n'était peut être pas une soirée chic dans un château avec des gens richement vêtus, mais c'était tout aussi précieux à ses yeux.

Il était des plus élégants, je ne l’avais jamais vu habillé de la sorte et j’en fus touché. Nous prenions ce rendez-vous très au sérieux tous les deux, ça me rassure, on est sur la même longueur d’onde, on se plait, c’est indéniable et on se veut l’un l’autre. Mon stress s’apaise au moment où je dépose mon regard dans le sien, il m’apaise, sa présence m’apaise, son sourire me fait me sentir à la maison. Je me sens là où je doit être en sa compagnie et c’est tellement agréable. Je monte dans la voiture et nous nous saluons gentiment, ne succombant pas à la tentation de goûter les lèvres de l’autre. Après tous la dernière fois que nous l’avions fait la passion avait prit le dessus alors il est plus prudent d’attendre en effet.

« Princesse tant que ça, après super héros, à croire que j’ai toutes les flèches à mon arc. » Je ris suite à cela. J’étais touché par ses mots, il est d’une douceur, c’est réconfortant. « Je ne suis qu’au minimum de mes capacités-là, tu sais, je ne voulais pas te dévoiler tous mes charmes au premier rendez-vous. » Je ris de plus belle. Oui, je m’étais faite belle, mais pas au top niveau. J’aimais être assez naturelle lors de mes premiers rendez-vous, car c’est cette version de moi que la personne me verra le plus. Je suis simple comme femme, j’aime prendre soin de moi, me faire jolie, mais il est rare que je sorte les robes de soirées ultra sexy et les talons de 16 centimètres. J’aime mon confort et réservé ces tenues pour des occasions très spéciales et non pour le premier venu. « Je te fais confiance, mais j’ai hâte de découvrir où tu m’emmènes. » La destination m’était totalement inconnue, mais j’étais toute excitée de le découvrir. Je ne me posais même pas la question d’être déçu, non, je sais qu’avec Murphy, je vais forcément passer un moment agréable alors je suis prête à aller n’importe où à ses côtés. Le trajet se passa naturellement, nous discutons de tous de rien comme à notre habitude, nous comptant nos journées de travail respectives. Nous avons toujours eu la discussion facile alors je ne fus pas étonné de penser que le trajet était passé rapidement.


Nous étions au quai, je me demandais bien pourquoi il m’avait emmené là. Je ne dis rien le laissant se garer. Il se retourna ensuite vers moi pour m’expliquer notre venue ici. Ce lieu avait un sens particulier pour lui, ce qui me donna encore plus hâte de le découvrir. Je lui souris largement avant de lui répondre. « D’accord, j’ai hâte de savoir en quoi cet endroit est spécial pour toi. Je suis sûre que tu vas me faire rêver. » Je détournai la tête pour me rendre compte que la neige commencer à tomber, vu la saison ce n’était pas étonnant, mais cela rendait ce rendez-vous encore plus magique. « Tu vois, ça commence déjà la magie. » Je souris de plus belle tout en montrant la neige. Murphy me sourit à son tour avant de sortir du véhicule et d’en faire le tour pour m’ouvrir la portière. Il me tendit la main que je saisis pour en sortir. Je me blottis contre lui afin de me laisser guider.

Ca n'était pas évident, de garder son naturel en présence d'une personne qui donnait envie de nous faire faire des choses totalement loufoques. Nina, elle hantait ses pensées et encore plus depuis qu'ils s'étaient enfin embrassés dans l'ascenseur. Il faisait cependant un effort colossal pour garder le contrôle de lui même en faisant en sorte à ne pas être creepy ou ce genre de chose là. Quand on aimait passionnément, on avait tendance à péter un boulon et à faire des choses totalement stupides en plus d'être loufoques. On avait beau craindre le pire, c'était comme si tout se mettait en marche pour justement le faire apparaître. Mais, Murphy aimait Nina de façon tendre et douce. Il ne ressentait pas une affluence possessive extrême vis à vis d'elle, peut être une légère mais il refusait de l'obliger à quoique ce soit. Il savait que, s'il était réellement amené à être un couple avec elle, il fallait lui laisser sa liberté. Parce qu'en aucun cas Nina était un objet à posséder. Même son amour ou son désir n'était pas acquis, et il se devait d'entretenir cela pour tous les jours qui suivront.
Nina réagit à l'appellation que Murphy avait fait d'elle, ce qui le fit rire. "L'un empêche pas l'autre tu sais" fit-il remarquer. "Eh vraiment? Je suis extrêmement curieux là tout à coup, j'ai hâte de les découvrir peu à peu, tes capacités de charme. J'ai comme l'impression que tu en regorges et pas qu'un peu" avait-il ajouté d'une voix à moitié raillée. Cela dit, c'était aussi son cas. Il avait beaucoup de chose à lui montrer, à tous les niveaux, mais notamment celui de la séduction. Bien sûr, il avait déjà eu des histoires avec des exs, mais comparé aux sentiments qu'il vouait à la belle Nina, cela semblait bien futile tout à coup.  
Il finit par se mettre en route afin de l'emmener sur la promenade des quais, ce lieu qui lui était si particulier pour lui. Il aurait pu l'emmener ailleurs, mais pour un premier date il avait voulu marquer le coup. C'était un peu comme l'autoriser à pénétrer dans sa vie intime, son monde à lui. Après tout, Nina n'était pas une fille comme ça, comme il aurait pu en rencontrer. Il y avait déjà emmené une ex, mais pas au premier rencard comme il le faisait pour Nina.

Une fois garé, Nina lui dit qu'elle avait hâte qu'il lui montre en quoi l'endroit était spécial pour lui. Il lui répondit par un simple clin d'oeil avant de venir la chercher après avoir contourné le pick-up et ouvert la porte de son côté. La neige s'était mise à tomber tout doucement et il devait admettre en être particulièrement heureux pour le coup. C'était comme si la météo avait entendu son envie profonde de rendre ce moment incroyable. Elle se leva et se blottit contre lui. Alors qu'il refermait la portière, il plongea son regard droit dans le siens alors qu'elle était tout contre lui. C'était ces moments là, les plus difficiles. Il sentait ses yeux pétiller alors qu'il l'observait et c'était compliqué de s'en défaire.

"Allons y" finit il par dire avant de s'écarter légèrement et de plonger sa main encore chaude dans la sienne. Il écarta la petite grille pour emprunter le chemin habituel qui emmenait sur la promenade. On pouvait déjà apercevoir la superbe vue de East River qui s'étendait de tout son horizon devant le ciel étoilé, légèrement violacé. La neige continuait de tomber un peu plus et voilà qu'ils se retrouvaient définitivement sur la promenade. Il n'y avait pas un loup, personne. C'était décidément une sacré aubaine. Alors qu'il atteignait un réverbère, Murphy fit volte face et lui prit cette fois ci les deux mains pour l'entrainer et l'approcher de lui. "Tu vois, c'est là que je me cache quand j'ai envie d'être tranquille" déclarait il en écartant les flocons venus se perdre sur le haut de sa chevelure. "Être avec toi, là ce soir, c'est encore plus... mhh je sais pas, c'est quoi le bon mot?" Il rit avant de tourner la tête sans arracher ses yeux des siens. "Doux, agréable. J'ai l'impression de me retrouver dans Love Actually." Il ne manquait plus qu'une chorale de Noël pour compléter le tableau et ce serait parfait. On ne pouvait malheureusement pas tout avoir, mais l'idée se planquait dans un coin de la tête mine de rien.
Il colla son front contre le siens, sentant son système nerveux réveillé. Non pas parce qu'il était malade, à moins de considérer sa passion pour Nina comme tel. Il caressa ses lèvres d'un de ses pouces avant de le mettre dans sa propre bouche pour goûter à ce baiser indirect. Puis, il finit par achever ce qu'il mourrait d'envie de faire depuis qu'elle était entrée dans la voiture : venir l'embrasser.

Tout allait si vite, tout était tellement parfait digne d’un conte de fées, je ne sais pas quoi en penser. À vrai dire d’un côté, cela est assez effrayant de me lancer comme ça dans l’inconnue, mais d’un autre, c’est tellement plaisant de vivre quelque chose d’aussi facile, d’aussi léger. J’ai décidé de me laisser porter parce qu’il nous arrivait, de prendre le positif et d’être heureuse à nouveau. Je ne sais dire si c’est déjà de l’amour que je ressens pour lui, mais oui je suis très attaché à cet homme, j’ai envie de toujours plus de moment à ses côtés. Il a ce côté créatif que j’adore et puis il est surprenant, c’est fabuleux, c’est excitant. À chaque fois, j’ai l’impression de vivre une nouvelle aventure et j’espère en vivre tant d’autre à ses côtés. Il est ma bulle d’air frais, depuis qu’il est entré dans ma vie, je me sens bien et je vais chérir ce bonheur le temps que ça dure, entretenir cette flamme le plus longtemps possible parce qu’il est une bonne personne, oui, il est vraiment quelqu’un de bien.

« Oui, c’est vrai ça parce que les princesses Disney telles qu'Ariel et Belle, et bien elles foncent pour ce qu’elles veulent. » Je remuais la tête tout en réfléchissant et approuvant mes paroles. Oui, il y a des débats des plus primordiaux dans la vie et celui-ci en est un, je rigole bien sûr. « Je n’allais pas tout te dévoiler d’entrée de jeu, il faut faire durer le plaisir. J’adore surprendre et tu vas adorer être surpris. » Je fis un petit rire avant de me mordiller la lèvre inférieure. J’étais sûre de moi parce que je savais que Murphy allait adorer découvrir mon côté séducteur. Au premier abord, je parais sage, mais quand j’ai décidé de séduire quelqu’un, je peux être des plus tentantes. Je ne voulais pas dévoiler mon jeu si facilement avec Murphy, je voulais le tenir en haleine, ne pas l’essouffler au premier rendez-vous, lui donnait envie d’en découvrir toujours plus sur moi.


Nous nous étions blottis l’un contre l’autre, nos regards se perdant, se transmettant l’attirance que nous avons l’un pour l’autre. Murphy m’intima de le suivre, ce que je fis guider par ses pas. Il prit ma main dans la sienne et nous entamons notre chemin à pied. Il commença par lever une petite grille pour qu’on puisse avancer sur la promenade. L’endroit était magnifique, la neige et l’absence d’autres visiteurs, rendait ce moment intimiste et des plus délicieux. J’admirais la vue, me délectant de la neige qui nous tombais dessus, tout était paisible, un décor digne d’un film. Murphy se retourna et me saisit les deux mains pour me rapprocher de lui. « C’est l’endroit parfait pour cela, c’est superbe. » Je lui souris tandis qu’il retirait les flocons tombant sur ma chevelure, je savourais ce nouveau contact plein de douceur. Il tenta de faire une phrase, quelque peu gêné qu’il finit par rire et je ris avec lui. Il est si mignon, j’aurais envie de le croquer. « Oui, tu as raison, ça fait très Love Actually. » Je ris de plus belle. « Non mais je vois ce que tu veux dire. Je pense la même chose… C’est si facile quand je suis avec toi, c’est aussi réconfortant, tendre, comme un doux rêve. » Je lui souris timidement et me rapprochai de lui. L’homme vint déposer son front contre le mien, j’adorais quand il faisait ça, ce geste innocent et pourtant si tendre. Je trouve qu’il y a quelque chose de précieux à faire ça, je fermai les yeux le temps qu’il s’installe pour savourer le contact de sa peau avant de les rouvrir pour mon planter mon regard dans le sien. Mon cœur commença à battre un peu plus rapidement, je l’enlaçai de mes bras pour le rapprocher de moi. Murphy vint caresser mes lèvres de son doigt avant de le mettre dans sa bouche, tellement sexy. Je crus en perdre une respiration, mais je la perdis vraiment quand il vint saisir mes lèvres. Mon cœur s’emballa et je répondis à son baiser. J’en avais tellement envie, goûter à nouveau à ses lèvres douces. Mes bras le serrant toujours pour le maintenant près de moi, je ne m’arrêtais pas de savourer cet instant, il ne manquait plus qu’une musique romantique en fond pour rendre cet instant parfait. Puis notre baiser se termina et je ris. Je saisis son visage de mes mains avant de parler. « Vous êtes un romantique né Murphy Mills. » Je souris avant de venir à nouveau l’embrasser, ne me lassant pas de cette tendresse.

Cela faisait tellement longtemps qu'il s'imaginait ce moment, être en compagnie de Nina Bianchi et ce en dehors de l'hôpital où ils travaillaient, qu'il avait du mal à rester lui-même. Ou peut être qu'à l'inverse, il avait du mal à contenir son naturel, de peur que ce soit trop exagéré, trop lourd, trop chiant. Il avait une assurance en lui, mais dans ces moments là, c'était toujours le doute. Il voulait lui plaire, et il craignait de ne pas être à la hauteur, que quelque chose se passe qui ferait que finalement, elle serait déçue. Après tout, il devait encore apprendre à la connaitre plus que c'était déjà le cas et si ça se trouvait, il était à côté de la plaque vis à vis de ses attentes. Mais c'était le moment de s'apprivoiser après tout. Il savait que, si elle était venue ici ce soir avec lui, c'était qu'il lui plaisait un minimum, et ça, c'était quelque chose de vachement bien! Nina était effectivement 'sa' princesse, pas forcément celles qu'on imaginait quand on disait le mot "princesse", mais une qui définissait bien Nina. Une super héroïne qui avait beaucoup de force, physique et mentale, et qui avait un côté femme fatale qu'il se ferait un plaisir de découvrir.
A ce sujet, Nina lui assura qu'elle avait fait exprès de ne pas tout lui montrer d'entrée de jeu et qu'il devait s'attendre à être surpris. Murphy arqua un sourcil à l'entendre, curieux et intéressé.
"Ca tombe bien, parce que j'adore les surprises" répondit-il d'une voix un peu raillée en l'observant se mordre la lèvre. Elle était déjà étonnante, et il voulait en voir plus. Passer du temps avec elle ne faisait que le conforter à l'idée que cette femme lui plaisait décidément beaucoup trop. Il s'était penché un peu plus vers elle, non pas pour l'embrasser mais pour lui glisser un : "J'espère que toi aussi, tu les aime. Parce que j'en regorge autant que toi" d'une petite voix.

Il avait l'impression que les habitants du quartier s'était donné le mot pour rester chez eux ou aller ailleurs, étant donné qu'il n'y avait pas un chat. L'endroit était à eux pour le moment, et il ne pouvait pas en demander autant. Il avait le réel sentiment de se trouver dans un film romantique avec Julia Roberts sauf que là, c'était sa fiction à lui. La vue magnifique, la neige qui tombait, l'endroit à peine décoré de petites guirlandes lumineuses, tout était parfait et il se félicitait de l'avoir emmenée là. Il se demandait ce que ça donnerait, l'été. Cet endroit ici, avec elle. Il se promit même de renouveller l'expérience dès que la température le permettrait, sans qu'ils n'aient à porter de gros manteaux, bonnets et écharpes. Mais de simples t-shirt, et des étincelles pour le quatre juillet. Se projeter à ce moment là était déjà très excitant d'ailleurs. Qu'importe la saison finalement, il savait qu'il pouvait encore trouver des choses pour émerveiller la femme qui hantait ses pensées.
Il l'avait approchée en tirant sur ses bras et en posant ses mains sur son visage. Droit devant lui, l'infirmière répondait à son contact visuel. Il fallait dire aussi qu'il l'avait beaucoup encouragée et la voir d'aussi près, une nouvelle fois, c'était exaltant. Elle approuva le fait qu'il ait le sentiment d'être dans Love Actually et lui fit part du sentiment de confort qu'il lui procurait. C'était difficile de ne pas déballer une longue déclaration d'amour. Il ne voulait pas l'effrayer et pour le coup, il préférait préserver ce moment quand ce sera LE moment. Et quand ce moment arrivera, il le saura, il en était persuadé. "Être avec toi, ici, est la plus belle chose qui pouvait m'arriver" se contenta t-il tout de même de dire. Après tout, c'était la vérité. Il ne s'était jamais senti aussi bien depuis une éternité, comme si tous ses problèmes n'existaient plus, comme si la seule chose qu'il pouvait goûter désormais était le bonheur. Bien sûr, les démons restaient tapis quelque part et la période positive allait sans doute connaitre quelques tumultes mais il s'en fichait, pour le moment, il souhaitait savourer l'instant présent, loin de toutes les mauvaises pensées, des mauvais souvenirs.

Alors il caressa ses lèvres, surtout celle d'en bas, de son pouce, les yeux dans les siens. Un long échange non verbal mais qui en disait beaucoup se fit sentir avant qu'il ne vienne gouter ce à quoi il tâtait. Voler les perles sucrées qui se trouvait sur ses lèvres et qui l'appelaient, elles étaient si tendre, si juteuse, si bonnes! Il ne se souvenait pas goûter à un baiser comme il le faisait là, avec Nina. De longs baisers tendres, doux, affectueux mais passionné aussi. Ils prirent fin à un moment donné et alors qu'ils étaient agglutinés l'un contre l'autre, Nina lui susurra qu'il était romantique. Son visage dessina un long sourire, alors qu'il continuait à capturer son regard du siens, ses yeux étant son centre d'attention préféré. Le miroir de l'âme, après tout. "Moi? Romantique?" fit-il mine de s'étonner d'une voix basse. "Mhhh, ouais, peut être un peu" admit-il par la suite. "Mais uniquement avec vous, Nina Bianchi."
Malgré lui, il finit par s'écarter et mettre fin à l'étreinte qu'ils avaient. Il lui prit la main et l'entraina près de la rambarde, juste devant la mer.

"Avec mon frère, on venait ici l'hiver, pour faire des batailles de boule de neige. C'est ici aussi que j'ai revu mon meilleur ami, après... sa mauvaise passe." Bon, il n'allait pas dire que ce dernier était sorti de prison car il n'avait pas envie d'expliquer toute l'histoire. Il était là pour faire de la magie, pas pour la briser. "C'est un peu un point de croisement entre le ciel et la mer, pour moi. Le paysage urbain aussi. S'il y avait moins de pollution lumineuse, je suis certain qu'on pourrait voir des aurores boréales ou des étoiles filantes. Mais de toutes façons, c'est la mauvaise période pour ça, l'été est plus propice! Mais quand je suis ici, je suis quelqu'un de... calme, et positif. Ne crois pas que c'est toujours comme ça!" conclut-il en riant. "Je pourrais être l'homme pour lequel le proverbe 'il faut toujours se méfier de l'eau qui dort' existe. Mais ça, c'est dans d'autres circonstances, d'autres endroits pour cela. Et cette facette là, tu finiras par la découvrir, crois moi."
Il reposa à nouveau son attention sur elle pour guetter sa réaction.

Les surprises, j’adore ça, j’aime ce moment où tu es choqué par ce qui t’arrive pour être ensuite envahi par un moment de bonheur. Que ça soit de petites ou grosses surprises, j’adore découvrir quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas et puis savoir que quelqu’un a donné de son temps pour vous préparer quelqu’un chose d’unique, je trouve cela magnifique. C’est un geste d’amour et je suis toujours reconnaissante de vivre ces moments-là alors j’aime moi aussi procurer ce sentiment aux personnes que j’aime. Bien sûr, je ne suis pas sadique au point d’aimer les mauvaises surprises soyons bien d’accord. J’aime me faire surprendre, mais que de la meilleure des façons. Mon compagnon m’avoue aimer lui aussi ce sentiment et j’en suis que plus heureuse. Cela me confirme que nous sommes sur la même longueur d’onde, je crois que la bonté fait partie de nous et c’est sûrement aussi pour ça que l’on pratique la profession d’infirmier. On a beau dire, pour faire ce métier, il faut aimer prendre soin des gens, être soucieux d’eux, avoir une âme qui veille a veiller sur autrui. Je pense qu’avant tous un bon infirmier, c’est une personne qui fait ça pour les autres et non pour soit même si en vérité, on nourrit aussi notre âme à aider et soigner nos patients.

J’avais hâte de faire baver Murphy devant ma féminité, pour notre prochain rendez-vous, je lui dévoilerai une de mes autres facettes, tout doucement, il découvrira la Nina séductrice bien loin de la figure tendre et sage que je peux donner à première vue. « Je pense que tu ne seras pas déçu alors. » Fis-je avec un clin d’œil. Je suis tellement plus, je suis la fille qui aime faire des bêtises et qui en a tellement fait étant jeune. J’aime profiter de la vie, garder cette insouciance de l’enfance et vivre à fond sans se soucier de ce qu’il peut arriver. Il y a toujours des solutions à tous alors fonçons afin d’avoir le moins de remords possible. L’homme se rapproche de moi pour me confier que lui aussi regorger de surprise ce qui attisa ma curiosité, mais surtout m’excita. Je voulais les connaître toutes, impatiente moi ? Pas du tout voyons. « Je les adore et je suis sûre que je vais adorer les tiennes. » Dis-je d’un ton séducteur.

L’ambiance sortait d’un film, c’était certain et comme dans tout film d’amour les protagonistes s’avouaient leur sentiment. C’était doux et tendre, je me sentais bien comme dans un autre monde où tout n’était qu’amour et bonheur. Bien sûr, il était trop tôt pour que nous nous disions je t’aime, beaucoup trop tôt, mais nous avions déjà beaucoup d’attachement l’un pour l’autre. Le destin m’avait mis sur la route de Murphy et depuis ce jour, tout était facile et enchanté. Je n’ose pas croire avoir droit à ce bonheur alors je me saisis de chaque seconde et la chérit de tout mon être. Il est beau, je ne me lasse pas de le regarder, de me dire que oui cette fabuleuse me veux moi tout comme je le désire. Et puis ces mots qui ne font que confirmer le bonheur que nous avons d’être ensemble, mon visage s’éclaire de joie, touché par ses paroles. « Je ne sais pas comment tu fais, mais tu as cette façon magique de m’atteindre, c’est fou. » Oui même moi, je m’étonnais de me mettre autant à nue devant lui, d’être aussi sincère, je n’avais pas envie de me cacher, juste de me montrer telle que je suis quand je suis à ses côtés.

L’instant était parfait, nos lèvres se rencontrèrent durant un long moment. On se savourait, profitant de ce que l’ascenseur avait finis par nous enlever en s’ouvrant la dernière fois que l’on s’était vu. Le début de tout, je ne remercierais jamais assez que ce dernier tombe en panne, sinon j’aurais pu rater l’occasion de mieux connaître ce merveilleux être devant moi. « J’y compte bien, tu n’as plus le droit de faire ça avec une autre désormais. » Dis-je tout en souriant et appuyant un doigt sur son torse. « Je t’ai pris dans mes filets et je ne compte pas te laisser partir. » Finis-je par un petit rire. Bien sûr qu’il était libre de fuir s’il le désirait, c’était juste une raison de le signifier à quel point je m’attachais à lui.

Il me prit la main et nous nous rapprochâmes de la barrière. Il me conta ainsi l’histoire de ce lieu, qu’il venait avec son frère et les souvenirs qu’ils ont partagé ici ainsi que son meilleur ami. « C’est donc ton lieu fétiche, on en a tous un, je crois. » Je lui souris. « En-tout-cas merci de me le faire partager, c’est magnifique. » Je compris à ses mots que l’histoire de son meilleur ami n’était pas tendre, je ne dis rien préférant laisser ce point pour plus tard quand il serait prêt à m’en parler. « Ah bon, vous n’êtes pas d’une plénitude à toute épreuve ? Vous m’en voyez choqué ! » Je ris à mon tour. J’avais déjà pu voir le Murphy tout excité lors du repas d’entreprise de l’hôpital et l’idée qu’il puisse se mette en colère, je l’imaginais bien aussi. « Ne me regarde pas comme ça, cela ne m’inquiète en rien. » Je le regardai avec un air malin pour l’amuser. « Je n’ai pas peur de vous monsieur Mills, qu’importent vos facettes, je crois que je les aimerais toutes. Tu n’es pas une mauvaise personne, mais il est clair que nous avons tous nos bagages, certains plus lourd que d’autres… Il suffit d’apprendre à les gérer parfois à deux, c’est plus simple. » Fis-je en souriant tout en encerclant ses doigts des miens.

Murphy était beaucoup trop heureux de passer cette soirée là. Il en avait rêvé depuis un moment déjà, et voilà que ça se réalisait. Nina Bianchi représentait énormément à ses yeux, et bien que l'idée de faire un couple avec elle semblait trop belle pour être vrai, faire partie de sa vie, d'une quelconque façon, importait beaucoup pour lui. Ce n'était qu'un début, et évidemment, rien n'était acquis. Il avait voulu lui montrer un endroit qui lui était précieux, afin qu'elle puisse en découvrir un petit peu plus sur lui mais aussi en lui faisant profiter de la meilleure vue de New York selon lui ainsi que son endroit préféré. Ses proches le connaissaient déjà, quelques amis aussi, dont Silas où il avait l'habitude de le retrouver là, c'était son petit cocon. A présent, Nina le découvrait et ça le rendait fier.

Là, contre elle, il se sentait incroyable proche de Nina. Ils continuaient à se chercher d'ailleurs, et ça plaisait à Murphy, ce petit jeu là. Il y avait quelque chose, de l'électricité dans l'air, mais pas mauvaise, au contraire. Nina rentrait dans son jeu en lui répondant d'un timbre de voix invitant, et le regard de Murphy brillait de curiosité et de séduction.
"Mhh... Je crois qu'il t'en faudrait beaucoup pour me décevoir, Nina" répondit-il d'une voix raillée. Il se saisit de son menton de son pouce et de son index en collant son front contre le sien. Il monta le pouce jusqu'à ses lèvres qu'il caressa tendrement en les fixant du regard. "Fais gaffe, tu risques d'y prendre un peu trop goût" se vanta t-il exprès lorsqu'elle lui assura qu'elle allait adorer ses facettes autant que lui va aimer les siennes. Il se montra néanmoins silencieux après cela, échangeant un moment complice sans émettre le moindre son venant de sa bouche. Ces instants là qu'il savourait avec délectation, faisant parvenir un message puissant que les mots ne suffisaient pas à eux seuls à exprimer. En attendant, la neige se remettait à tomber...

Nina finit par lui souffler qu'il avait un talent pour l'atteindre, et la bouche de Murphy traça un sourire en coin. Il passa une main dans les cheveux de sa belle en l'observant comme si elle était une nouvelle merveille du monde. Il se mouilla la lèvres inférieure avant de murmurer sa réponse : "C'est parce que je t'ai envouté."  Naturellement, ses mots rimait avec le fait de l'avoir contre lui et de partager ce moment incroyable avec elle. En soi, elle lui avait jeté un sort en premier, il n'avait fait que riposter... ou même y répondre. Il aimait ça, cette attraction qu'ils avaient.
L'embrasser était vraiment bon. La dernière fois, alors qu'ils étaient en train de connaitre leurs lèvres l'un l'autre, ils avaient été interrompus. Cette fois ci, sous ce décor enchanté, la neige décidant de tomber au meilleur moment, il profitait de ce moment où rien ne pourrait les déranger. Il lui assura après que son côté romantique ne se montrait qu'en sa présence, et Nina répliqua qu'il ne pouvait plus le faire avec quelqu'un d'autre désormais car elle n'allait pas le laisser partir maintenant qu'il s'était pris dans ses filets. Il émit un petit rire et poussa ses cheveux en arrière de sa nuque.
"Rassure toi ma belle, je n'ai aucune intention de voir ailleurs. J'ai trouvé en toi un véritable trésor que personne ne pourra égaler."
Un nouvel échange de regard silencieux suivit sa déclaration. Il voulait lui montrer là sa sincérité, et à quel point il prenait à cœur ses paroles. Il ignorait encore de quoi demain sera fait, mais ça ne lui importait pas pour l'instant.

Par après, il lui expliqua la raison du choix de cet endroit pour l'y emmener. Nina lui dit qu'on avait tous un endroit préféré et Murphy l'interrogea du regard. "Mhhh? C'est quoi, le tiens?" demanda t-il, curieux. Il répondit à ses remerciements d'un clin d'oeil sincère. Puis Nina plaisanta sur les paroles qu'il lui avaient dites, ce qui lui arracha une expression amusée. Elle avait un brin d'humour, Nina, et il appréciait cela. Il sentit ses doigts se lier au siens alors qu'elle lui déclarait à quel point elle voulait en savoir plus sur lui, sur tous ses côtés qu'il aura l'occasion de lui montrer autant qu'il découvrira les siens. Ce n'était qu'un début d'un truc, de quoi? Nul ne savait pour l'instant, mais il aspirait à ce que cela donne quelque chose de... magique. Bien. Une histoire comme il en avait encore jamais vécue.
"Je ne peux qu'être d'accord avec toi Nina... On a encore toute la vie pour apprendre à se connaitre et j'ai la conviction que j'aurais toujours quelque chose à apprendre de toi. En tout cas, je ferais en sorte que ça soit le cas pour moi!"
Il leva la tête à la fin de sa phrase avant de reposer son attention sur Nina. La neige avait redoublé d'abondance en peu de temps. "On ferait mieux de bouger, non?" suggéra t-il alors.

Cette romance me perturbe au plus au point, tous semblent aller magnifiquement bien en si peu de temps. Tout s’est emboîté avec une légèreté déroutante depuis cette soirée dans l’ascenseur. J’avais des vues sur Murphy depuis un petit moment déjà, mais je n’aurais jamais pensé construire une histoire avec lui parce que c’est ce que nous faisons tous les deux. Nous n’avons même pas eu à débattre sur le sujet, nous nous sommes embrassés et nous avons compris qu’il ne s’agirait pas qu’une baise d’un soir, non, on a su qu’un nous aller ressortir de tout ça et vous ne pouvez pas savoir combien ça fait du bien de ressentir ça. C’était comme une évidence, comme si on s’est enfin trouvé, rien ne sera facile parce qu’au fond, on se connaît à peine, mais j’ai l’impression que ça va aller, qu’on est capable de surpasser tous les fantômes de l’autre, qu’il suffit qu’on discute, se fasse confiance pour que tout aille bien. Je suis plutôt du genre à m’attirer des histoires compliquées, mais là, j’ai l’impression que ma chance a tourné enfin ! Et je compte bien en profiter, mon petit Murphy, je ne vais pas te lâcher aussi facilement.

On apprenait à se connaître un peu plus chaque jour, ce soir, il me faisait découvrir son endroit fétiche, celui où il aime se ressourcer quand il se sent mal. Je suis touchée de connaître ce lieu, car cela veut dire qu’il a confiance en moi. Nous sommes là blottis l’un contre l’autre, c’était doux comme moment, comme si il n’y avait que nous sur terre. « Je crois que j’en suis déjà accro, quelle drogue a tu mis sur tes lèvres bon sang ? » Lui demandais-je amusé puis je plongeai dans son regard tout en laissant la neige tomber sur mon visage. Tout ce décor était digne d’un film, mais quand vais-je me réveiller de ce magnifique rêve ? J’espère jamais, j’ai trop été déçue dans ma vie et me relancer dans une romance est assez effrayant alors laissez-moi en profiter le plus longtemps possible.

Envoutée était exactement le bon mot, il m’avait jeté un sort ou je ne sais guère, mais il avait totalement retourné ma vie. Moi qui ne pensais plus tellement a retrouvé l’amour, j’en fus magnifiquement surprise. Je venais de trouver la personne qui me faisait redécouvrir, la passion, le désir, la complicité, les papillons dans le ventre et c’est tellement bon. « Je crois bien que oui. » Fis-je sans honte. J’assumais être éperdue de lui, je ne lui ai jamais caché d’ailleurs tout comme lui en a fait de même avec moi. Nos lèvres se rencontrent et ce moment devient encore plus délicieux qu’il ne l’était déjà. Je n’arrive pas à me retirer de lui, ses lèvres ont si bon goût que je ne m’en lasse pas. J’intime à Murphy qu’il ne peut plus désormais voir personne d’autre, qu’il est à moi et que je ne compte pas le lâcher. L’homme se fait des plus rassurants en me confiant qu’il n’irait nulle part, qu’il avait trouvé un trésor en ma personne. Mon cœur se mit à battre encore plus fort à ses mots, je crois que je vais tomber raide dingue amoureuse de ce garçon, si ce n’est pas déjà fait. Je ne répondis rien à ces mots à part un sourire chaleureux et exprimant tout le bonheur que j’avais d’entendre cela.

Nous avions tous un endroit fétiche, ce lieu où nous nous sentons en sécurité quand nous avons besoin de s’isoler ou bien de réfléchir. Oui, nous avons cette petite cachette secrète, ce safe place où rien ne peut nous arriver, où nous pouvons laisser aller nos émotions sans retenue. Curieux comme il est Murphy me demande où se trouve le mien. « Ce n’est pas le lieu le plus original, mais c’est Central park, il y a un petit recoin avec un énorme rocher, j’adore m’asseoir là-bas et admirait la hauteur des buildings. C’est là que tu te rends compte que ce bout de paradis est logé en plein milieu de la ville. » J’adore ce parc, on a l’impression de se retrouver en pleine campagne, quand on y est, on entend même plus le bruit du trafic new-yorkais. On ne voit que la nature, c’est tellement apaisant. Nos doigts se lièrent l’un à l’autre, confirmant notre image de couple. Je voulais tout savoir de lui, être incollable sur sa personne et surtout, je savais qu’en le connaissant entièrement, je ne pouvais que plus tomber amoureuse de lui. « Oui, je pense que nous avons vécu pas mal d’aventures tous les deux et que nous ne sommes pas au bout de nos surprises. » Je lui souris tendrement, nous venions de trouver dans l’autre la personne qui accepterait tout de nous sans limite et surtout qui était prête à guérir ces blessures.

Il me sortit de mes pensées en me proposant de bouger. Je releva la tête dans sa direction, me prenant au passage un flocon de neige en plein dans les yeux. Je ris tout en venant retirer l’intrus de mon visage. « Oui, je crois qu’il serait temps de retourner au chaud. » J’attrapai son bras et nous commençâmes à marcher en direction de la voiture. « Et si nous allions dîner, je meurs de faim ! » La nourriture est ma passion, une vraie Italienne que je suis, je ne peux résister à un bon plat.

La dernière fois qu'il avait ressenti quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un, Murphy ne s'en rappelait plus. L'avait-il déjà fait au moins? Pas sûr. En tout cas, il était content de pouvoir partager un moment pareil avec Nina. Après tout, elle avait envahie ses pensées un long moment et elle continuait à le faire. Elle dégageait quelque chose qui l'attirait, c'était une femme mystérieuse mais qui ressortait du positif. Quelqu'un de dévoué, gentil, disponible... Et malgré les défauts qu'elle lui avait promis, cela lui suffisait. Il avait envie de prendre soin d'elle, soin d'eux, faire en sorte que ça marche. Peut être que ça allait échouer, peut être qu'un jour, la chose qui a commencé entre eux allait évoluer pour quelque chose de réellement concret et finalement pas se passer aussi bien qu'espéré? Mais après tout, s'il se mettait à fuir cette éventualité, il ne pourrait pas non plus connaitre le bonheur. S'il ne prenait pas de risque, il risquait de passer à côté de quelque chose d'incroyable et ça, pour rien au monde il ne le souhaitait.

Les baisers avec elle avaient une saveur douce et délicieuses. L'entendre dire qu'il lui faisait ce même effet le faisait frissonner. Lorsqu'elle lui demanda quelle était la drogue qu'il avait posé sur ses lèvres, il sourit, satisfait. "Un péché que j'ai laissé sur les tiennes et que je me dois de le récupérer de suite" a t-il ainsi répondu en faisant une référence évidente à William Shakespeare. En tout cas, il se sentait bien et à l'aise. Lui qui avait un métier prenant, qui écoutait les divers problèmes des gens, à chercher des solutions pour les guérir, ou en tout cas, soulager leurs peines et douleurs autrement que par la voie médicamentale, ça lui faisait un bien fou. C'était un peu comme s'il recevait une récompense pour tout cela, quelque chose de mérité, mais pas acquis pour autant. Jamais il prendrait Nina pour acquise. Il allait devoir vaincre chaque jour que Dieu faisait pour continuer à la séduire, trouver de nouvelles choses pour la surprendre, de jour en jour. C'était même ça la magie d'une relation, non?
En tout cas, il la rassura en lui disant qu'il ne comptait pas aller voir ailleurs. Ce serait triste quand même, de faire tout cela dans l'unique but d'aller chercher son bonheur autre part. Non, Murphy était accro à Nina, comme elle le lui avait si bien dit. Et si un jour ça devait réellement se faire, ce ne sera pas parce qu'il aura envie de tester ses capacités à séduire une autre personne. Sauf que ce jour n'était pas arrivé et n'arrivera probablement pas.

Nina lui fit part de son endroit de la ville préférée. Central Park. Un endroit précis là bas d'ailleurs. Mruphy se mit à réfléchir où cela pouvait bien se situer. Il avait beau vivre à New York depuis sa naissance, il ne connaissait pas encore chaque recoin de la ville, même du grand parc que le monde entier connaissait si bien. "Whoooh, ça a l'air intéressant! Tu me montrera? Si tu veux, on pourra trouver du temps pour s'y poser... peut être même manger un bout et... discuter? En tout cas, passer le temps..." Il y avait des tas de façons de le faire de toute façon. Et comme il le disait si bien, Murphy ne connaissait pas encore chaque trait de la personnalité de Nina, ni encore les détails de sa vie. Il en connaissait simplement la surface et il avait envie de creuser un peu plus, voir la surface plongée de l'iceberg.

Nina approuva l'idée de rentrer. La chute de neige devenait de plus en plus dense et il aimerait se retrouver au chaud, en sa compagnie, aussi vite que possible. Certainement allait il revenir par ici avec elle, mais pour l'heure, il fallait se mettre à l'abri. Ils commençaient à partir, main dans la main, et sur le chemin pour retrouver la voiture, Nina suggéra d'aller manger. Murphy tourna la tête vers elle et lui adressa un grand sourire. "Oui, j'ai un peu faim moi aussi" déclara t-il alors. Arrivé à la voiture, il monta à l'intérieur et attendit que Nina en fit autant. Puis il prit son visage en posant ses mains sur ses joues, l'approcha et vint lui donner un nouveau baiser, savoureux et même intense. Il aurait aimé patienter d'être rentré à l'appartement, mais il en avait eu trop envie, de cet échange là. Il ne s'arrêta pas à un seul baiser d'ailleurs, il lui en donna plusieurs autres à la suite.