De toute évidence, j’avais mal compris les propos de la belle, moi qui pensais qu’elle ne s’épanouissait pas dans son travail, c’était tout le contraire. Par ses propos je comprenais mieux ce qu’elle voulais me dire et j’étais d’accord avec ses dires. Oui, j’avais eu droit à mon lot de patients pénibles dans ma carrière et c’est vrai que malgré cela et bien on se donne à fond pour eux, parce qu’on désire les soigner. J’avoue qu’il m’est arrivé de rechigner avant d’entrer dans une chambre à l’époque où je travaillais en service, mais j’ai toujours fait mon travail à fond. Je suis de ces personnes qui croient au karma, je me dis qu’un jour au l’autre, la roue va tourner et toutes les personnes qui font du mal un jour seront punies. Si je vais par là, j’ai dû moi aussi avoir donné mon lot de souffrance parce que j’en ai pas mal bavé. Enfin bref, je crois qu’on est récompensé pour nos bonnes actions.

« Ah, mais d’accord, excuse moi, je n’avais pas du tout compris cela. Oui, en effet, tourné comme ça, je vois totalement ce que tu veux dire. Oui, c’est vrai que c’est satisfaisant quand tu arrives à les contenter parce qu’on ton travail paye. Tu te sens fière de toi, c’est très gratifiant. »

On ne dit pas qu’on travaille pour la reconnaissance, mais parfois ça fait du bien de sentir qu’on fait du bon travail, qu’on ne s’est pas investi pour rien, que ce qu’on fait est bien exécuté. C’est mine de rien important de se sentir légitime dans notre travail, cela change totalement notre vision de notre boulot, on est plus investit dans ces conditions, enfin pour ma part, c’est le cas.

Je plaisante sur mon côté indécis et bien sûr la demoiselle se saisit de cette information. Je ris face à ses paroles, bien sûr que ça l’arrange, si elle pouvait me charmer ce soir, elle serait des plus heureuses. J’avoue que j’aime les moments passés avec Ava, ils sont tous était d’une douceur infinie, mais aussi d’une sensualité délicieuse. Et ce petit air innocent qui ne quitte jamais son visage qui la rend des plus désirables. Aller, on se concentre. Je me laisse porter par ses pas de danse. Nous ne disons plus rien, nous contentant de se lancer de petit regard séducteur et de danser. La tension est de plus en plus palpable entre nous, un premier tour où nos lèvres se frôlent, je rate un battement de mon corps à ce geste. Je tourne une deuxième fois et là, je craque, mes lèvres se rapprochant des siennes et lui délivrant un doux baiser. Un seul baiser que je lui offre avant de me reculer d’elle. Une ouverture que je lui donne et que la demoiselle se saisit à nouveau. Je lui souris taquine à ses mots puis ses mains remontent délicatement le long de mon corps, passant de mes hanches, frôlant mes seins pour remonter à ma nuque et pour finir sur mon visage. Des caresses sublimes qui font monter mon désir. Elle tient désormais mon visage, le maintenant afin que je ne puisse pas m’échapper, puis son visage se rapproche du mien, je la regarde plein de désir et je la laisse m’embrasser. Elle ne perds pas de temps et part à la recherche de ma langue que je lui offre en ouvrant la bouche. Nos langues dansent elles aussi, tandis que nos corps bougent, faisant quelques pas et je me retrouve bloquer entre Ava et le mur de mon salon. Mon cœur bas la chamade d’excitation, son corps se collant au mien, réduisant l’espace entre nous. Ses lèvres quittent les miennes pour venir se déposer dans mon cou tandis que mes bras viennent caresser son dos. Je suis foutue désormais, mon esprit est totalement parti ailleurs, mon excitation est trop forte que je ne peux me retenir. Ses mains posées sur mes hanches, je les saisis et les dépose sur ma poitrine, lui montrant de ne pas s’arrêter, si je me met à trop réfléchir, je vais tout stopper alors je fonce avant que ma raison ne me rattrape. « Ne t’arrête surtout pas sinon je vais revenir sur mes pas. » Lui murmurais-je dans un souffle.