The story of my life

TW : Consommation de drogues, sexe.

Bon, apparemment raconter sa vie sur internet ça fait grave kiffer les gens alors je me lance. Non pas que je me sente vraiiiment si intéressante que ça et légitime de prendre la parole, mais voilà, on y est. Il est temps pour moi de tout déballer. Alors à tout ceux qui liront mon blog : bienvenue dans mon monde, pas si fun que ça.

Tout d'abord, je suis née à Budapest (c'est en Hongrie et la Hongrie se trouve en Europe, pour les nazes qui ne le sauraient pas). szeretlek, mes frères et soeurs qui passeront par là. C'était l'année 1999, juste avant la fameuse "fin du monde qui n'en était pas une" de l'an 2000. Les fashion trends et tubes musicaux de ces années là, franchement, ça se refait pas. Mais ce n'est pas le sujet.
Je suis née au sein d'une famille que je qualifierais de dysfonctionnelle. Entre un père très absent, absorbé par son travail et ses soirées Bridge avec ses "potes" (dans l'idée bien patriarcale que l'homme doit ramener l'argent à la maison et ne pas assumer ses responsabilités) et une mère qui profitait du revenu salarial de papa pour faire les boutiques, se manucurer entre copines à grands coups de shots de Vodka, autant dire que j'étais plus invisible que l'illustre Casper le fantôme.

Je me suis donc construire toute seule durant toute mon enfance. Et je pense que ce qui m'a principalement sauvée en grandissant, c'est que j'étais très douée à l'école. J'ai toujours eu une facilité à apprendre et assimiler des nouvelles choses. Mais malgré ça, l'école c'était pas vraiment mon truc. J'ai jamais trop aimé rentrer dans les codes, faire profil bas, tout ça. Alors j'ai vite montrer au monde qui j'étais. J'avais un besoin irrépressible d'exister. Mes potes étaient devenus soit "la mauvaise graine" du quartier, soit les suiveuses qui voulaient se la jouer "cool". Évidemment, j'étais leur leader. Et puis, on a déménagé. Du jour au lendemain.

On est venu s'installer aux États-Unis pour vivre ce que papa appelait "le rêve américain". En vrai, j'arrive à comprendre ce que les gens veulent dire par là. C'est sûr que quand on arrive ici depuis l'Europe, on en prend plein la vue. Ici, tout se fait en grand. Mais autant vous dire qu'une petite hongroise rebelle de 10 ans, qui ne pète pas un mot d'anglais, ça passait plutôt mal dans le coin. D'autant plus qu'on s'était installé à la périphérie d'un bled bien paumé... Dans le genre "redneck", difficile de faire mieux. Au final, c'est encore et toujours ma capacité d'adaptation et mon tempérament de fille de l'Est qui m'ont permis de ne pas me retrouver totalement isolée. J'avais même commencé à me faire quelques amis. Jusqu'à ce que je déclare au grand jour ma bisexualité. Parce que, non, je n'ai jamais véritablement fait de coming-out. D'ailleurs, je ne sais même pas si mes parents le savent. En fait, au fond de moi, j'ai toujours su que j'aimais autant les filles que les gars et je n'ai jamais ressenti le besoin de le déclarer, comme si c'était quelque chose d'anormal. Je ne le cache pas et l'assume totalement ! C'est justement lorsque ça s'est ébruité - surtout à l'école - que l'attitude des gens a commencé à vraiment se dégradé envers moi. Je suis passée de "l'étrangère" à "l'étrangère étrange". Difficile de se sentir acceptée dans ces moments là... La suite de l'histoire, facile de la deviner. Enfant perturbée, j'avais l'impression que je devais me battre envers et contre tout. Chaque jour était un combat. Je voulais de plus en plus exister pour qui j'étais. Et sans parler du fait que ma petite soeur est arrivée au monde à ce moment là. J'ai mis du temps à comprendre que je me battais en réalité contre moi-même. Mais j'y reviendrai plus tard.

C'est à 14 ans seulement que je me suis fait faire mon premier tatouage. J'avais fait une fausse carte d'identité. Je ne sais même pas comment ça a pu passer à l'époque...
Je me suis rapidement faite expulsée de mon premier lycée. À force d'insolence, de bagarres et surtout cette fois où j'avais fait exploser les toilettes des filles avec un pétard. Bref, je détestais mon père et il me le rendait bien. Mes parents ont fini par me mettre en foyer à la semaine. Je ne rentrai que le weekend. Mais j'étais seule la plupart du temps. Ils emmenaient ma soeur avec eux loin de moi, comme si j'étais une pestiférée qui aurait pu la contaminer. C'est là où mes liens avec eux se sont définitivement rompus, je pense. Mais c'est aussi là que je me suis constituée ma VRAIE famille. Avec les autres ados du foyer. Encore aujourd'hui, on continue d'entretenir des liens incroyables. Je dois dire que je suis hyper fière de cette loyauté entre nous. C'était également l'époque de mon premier amour... une histoire qui m'a brisée le coeur.

Heureusement, j'ai continué à être douée à l'école. J'ai rapidement obtenu un diplôme et entrepris des études de management. C'était grâce à mon côté leader je pense. Mais c'est une fois entrée dans la vie active que tout a vraiment dégénéré. Je m'étais faite repérée par un photographe et j'ai vite été propulsée dans le milieu du mannequinat. ça n'a pas duré longtemps, seulement 2 ans de contrat avec une petite marque. Mais ça a suffit à me faire sombrer, complètement. Entre drogues, alcool et sexe, j'ai enchainé une vie de débauches, entourée par des vampires suceurs de sang (ou d'argent et de notoriété pour être précise). Que des gens "fake" et des individus toxiques. Ce sont tous ces red flags ambulants qui m'ont valu un séjour en cure de désintoxication et une bonne grosse thérapie imposée par mon inspecteur pénal. Moi la leader, je n'étais devenue qu'une esclave de ces personnes et de leur condition. Une vie qui se voulait Rock'n'roll m'avaient transformée en une zombie à peine capable de penser par moi-même. Et j'ai fini par commettre plusieurs délit (d'où l'inspecteur pénal).

Aujourd'hui, c'est en partie pour ça que j'écris ces quelques mots. J'avais besoin de déposer quelque part que je m'en suis sortie. Donner de l'espoir, tout ça quoi. Je ne sais pas si ça parlera à quelqu'un mais je me dis que mon plus grand rêve ce serait d'inspirer les gens, de marquer leur esprit. Maintenant, j'essaie d'être une "bonne" personne. Pas dans le sens que je n'en étais pas une avant, mais disons que j'essaie d'être plus tournée vers les autres plutôt que sur ce que les autres peuvent m'apporter. J'ai fini par quitter le milieu du management et je me suis dit qu'il n'y avait pas mieux que la grande pomme pour se donner un nouveau départ. Pour le moment, je tiens les bureaux en glace bien loin de moi et je me focalise sur me créer un cercle de proches. Être barmaid ça m'ouvre la porte à beaucoup de rencontres. Il suffit de faire un peu le tri. Mais après... qui a dit que c'était facile ?